200 000 électeurs RN de plus en deux ans, pour un total de 610 000, sur l’ex-Languedoc-Roussillon

Aurélien Lopez-Liguori, député RN sortant, réélu au premier tour dans l’Hérault. JEAN-MICHEL MART

C'est le Gard qui enregistre la moitié de la hausse à lui tout seul. La déroute du parti Reconquête profite au RN avec 40 000 électeurs de l'Est de l'Occitanie qui retrouvent le chemin du Rassemblement national.

Sur les terres de l’ex-Languedoc-Roussillon, plus de 610 000 électeurs ont voté pour le RN au premier tour des législatives.

Ils étaient 443 700 aux européennes de début juin… La hausse est on ne peut plus logique, considérant la dynamique engrangée, la contre-offensive enclenchée face à l’union de la gauche et l’augmentation de la participation au niveau national : 67,50 % cette fois-ci, contre 51,5 % aux européennes.

L’explosion est encore plus saisissante par rapport aux législatives de 2022 : une participation très faible (47,50 %), pour 416 500 électeurs RN. En deux ans donc, pour un même scrutin législatif, le Rassemblement national comptabilise 200 000 votes supplémentaires. Et la moitié vient du Gard.

Alors certes, le RN bénéficie de l’effondrement du parti Reconquête dans les urnes (enregistrant dans la région entre 1 % et 2 % des voix, contre 5 % il y a deux ans). Le mouvement d’Eric Zemmour pâtit de son implosion interne post-européennes. Reconquête, avec 5 %, était dans les eaux de ses scores aux législatives de 2022. Mais c’était avant que le linge sale soit lavé en public entre Marion Maréchal et Eric Zemmour.

Dans de nombreuses circonscriptions, Reconquête était tout bonnement absent ce dimanche… Un choix parfois délibéré de ne pas présenter de candidats en vue d’un raccommodage entre Marine Le Pen et Marion Maréchal, au nez et à la barbe d’Eric Zemmour.

Dans le Gard, aucun candidat Reconquête

Dans le Gard, aucun candidat Reconquête n’a répondu à l’appel cette fois-ci, alors que le parti était présent il y a deux ans dans les six circonscriptions. En 2022, la présence d’un candidat Reconquête à Nîmes, sur la sixième circonscription (7,4 % des voix), avait empêché le RN d’être au second tour, le privant d’un potentiel cinquième siège.

La majeure partie des 70 000 voix de Reconquête aux européennes dans l’ex-Languedoc-Roussillon est retournée dans le giron historique de l’extrême droite. Aux législatives 2022, le parti de Zemmour y totalisait 48 000 voix. Il ne pesait plus que 10 000 voix dimanche soir. Le terrain, désormais, est déblayé.

Quant à l’alliance avec les Républicains tendance Ciotti, elle est très discrète dans l’ex-Languedoc-Roussillon, où le RN règne en maître sur presque tout le littoral. Seule entorse à l’hégémonie, la place faite au LR haut-savoyard Alexandre Allegret-Pilot, parachuté dans la sixième circonscription du Gard (Alès). Il y a fait 27 600 voix, qualifié pour le second tour dans un duel.

Dans la huitième circonscription de l’Hérault, le RN et ex-Républicain Cédric Delapierre, qui avait échoué de peu en 2022, passe de 25 % des voix à 40 %, avec 25 800 voix (contre 10 700 en 2022). Il retrouvera au second tour le député sortant LFI Sylvain Carrière.

Des scores doublés, voire quadruplés

Dans l’Hérault toujours, sur la septième circonscription (Sète-Agde), le député sortant Aurélien Lopez-Liguori enregistre 37 500 voix, contre 16 000 en 2022. Alors certes, il a pu récupérer les 3000 voix qui étaient allées à Reconquête il y a deux ans (le parti de Zemmour ne présentait pas de candidat en 2024). Mais même en les retirant, demeurent toujours 18 500 voix d’écart entre 2022 et 2024. Pour un score en voix plus que doublé par deux.

Sur l’ensemble de l’Hérault, Reconquête ne pèse plus que 6 500 voix, contre 28 000 il y a trois semaines.

En Lozère, terroir jusqu’à présent rétif au RN, la progression est impressionnante : 14 743 voix contre 3700 en 2022. Un score quadruplé !

Enfin, l’Aveyron, sur la zone de diffusion de Midi Libre, voit le score du RN doubler en voix entre 2022 et 2024 : 51 552 voix, contre 26 500.

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