MHR. “C’est touchant et valorisant” : Joan Caudullo revient sur sa nomination et une dernière semaine mouvementée

MHR. "C’est touchant et valorisant" : Joan Caudullo revient sur sa nomination et une dernière semaine mouvementée

Ancien joueur de la maison montpelliéraine, Joan Caudullo est maintenant à sa tête. Midi Libre – JEAN-MICHEL MART

Joan Caudullo est le nouvel entraîneur principal du MHR. Pour la première fois depuis sa nomination mardi dernier, l’ancien talonneur du club se confie.

La promotion est arrivée plus tôt que prévue. Mais Joan Caudullo, ancien talonneur du club (2003-2012), est propulsé sur le devant de la scène. Le voilà entraîneur principal du MHR, à 42 ans. Une nomination souhaitée par le président Mohed Altrad, désireux d’installer un ADN montpelliérain dans toutes les arcanes du club.

C’est pourquoi, dans cette mission, il sera épaulé des bizuths Benoît Paillaugue (36 ans, en charge de l’attaque) et Geoffrey Doumayrou (34 ans, défense), jeunes retraités des terrains. Et de plus expérimentés comme Didier Bès (mêlée), Antoine Battut (touche, jeu d’avants), Benson Stanley (rucks et attitudes au contact) et Jérémy Valls (jeu au pied).

Comment s’est passée votre nomination ?

Ça a été fait après un access match dans lequel on a vibré. Dans le mauvais, mais surtout dans le bon sens. On peut dire que le public montpelliérain a été au rendez-vous sur cette rencontre. Je trouve d’ailleurs qu’il a concurrencé celui des Grenoblois. Le lendemain matin, le président (Mohed Altrad) a demandé à me voir avec Bernard Laporte.

Qu’est-ce qui a été dit ?

Il m’a été demandé de travailler sur un projet avec une création de staff dans lequel le président voulait mettre de l’ADN montpelliérain, sans oublier la compétence, évidemment.

Comment s’est dessiné le staff ?

Ce qui était clair, c’était que Christian (Labit), Vincent (Etcheto) et Patrice (Collazo) ne faisaient plus partie de l’équation. C’est la commande qui a été faite. Les réflexions, pour ma part, ont été de savoir avec qui, humainement, je pouvais travailler quotidiennement mais aussi avoir des mecs performants dans leur domaine et qui connaissent le contexte du club.

Avez-vous été surpris par cette promotion ?

Oui. Je n’ai pas le nom clinquant. Quand j’entends parler de Louis Picamoles, Fulgence Ouedraogo, Benoît Paillaugue… Ce sont des gens qui ont une plus belle carrière que moi, qui incarnent le rugby à Montpellier. J’ai eu le sentiment que j’étais un peu comme dans une mission, que j’étais le responsable de cet ADN montpelliérain. C’est touchant et valorisant. C’est aussi ça qui m’a intéressé.

Le président souhaitait intégrer Benoît Paillaugue dans ce staff, n’est-ce pas ?

Benoît représente cet ADN, le président le sait. Je travaille depuis un an avec lui, c’est un ami à moi. Il a montré qu’il était capable de tenir la cadence d’un entraîneur. Un entraîneur en espoirs, c’est la même chose qu’en professionnel, avec beaucoup moins de pression, évidemment. Mais le quotidien est le même, tu vis rugby, tu dors rugby, tu es dans un bureau tôt le matin et tu pars tard le soir. Il a fait ça un an en espoirs pour montrer qu’il en était capable.

"Le pari est risqué"

Ce staff jeune, cette nomination, n’est-elle pas arrivée trop tôt ?

Je me dis que le pari est risqué. Je me suis posé beaucoup de questions. J’ai démarré en 2017 à Mont-de-Marsan, au centre de formation. Dans ma tête, je voulais faire de la formation et de l’entraînement, car ce sont deux choses qui me plaisent. Gérer du moyen-long terme et le court terme, ça m’intéresse. L’an dernier, quand j’ai fait l’intérim (il a entraîné le paquet d’avants du MHR de novembre 2022 à juin 2023), j’ai adoré.

Après, je suis retourné au centre de formation. Aujourd’hui, j’entraîne aussi l’équipe de France U19, je suis dans la commission formation de la Ligue nationale de rugby qui travaille, entre autres, sur l’amélioration du cahier des charges des centres de formation.

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J’ai 42 ans, des gens ont entraîné plus tôt que moi. Sur le côté management, il ne faut pas se le cacher, c’est un pari risqué. Quand le président me l’a proposé, j’ai réfléchi, ça s’est fait assez vite et c’est très rapidement tombé comme quelque chose d’important pour mettre en place un projet. Ce projet, c’est gagner des matches et créer ce moyen-long terme du club pour qu’il y ait une vraie institution et que les gens s’identifient encore plus à ce maillot.

Avez-vous déjà commencer à échanger avec Benoît Paillaugue et Geoffrey Doumayrou ?

Tous les jours, avec tout le staff. On a laissé passer les annonces, évidemment. Depuis mardi, on a commencé à évoquer le projet. Mercredi matin, on a eu une réunion avec les joueurs et le président pour déterminer comment allait se passer la pré-saison. C’était important pour nous de montrer rapidement aux joueurs qu’on reprenait le projet et comment on allait travailler.

On a fait des réunions avec l’ensemble du staff avant les vacances. J’ai donné des missions à chacun pour qu’on travaille une bonne alchimie très vite, qu’on construise la pré-saison et la semaine-type.

Benoît Paillaugue et Geoffrey Doumayrou, ce sont deux jeunes retraités au caractère bien trempé…

J’aime travailler avec des gens qui ont du caractère. Au moins, tu sais ce qu’ils pensent. Au centre de formation, il y a des personnes de caractère, comme Damien Florio et Anthony Floch. Quand ils ne sont pas d’accord, ils me le disent. Je préfère ça qu’avoir des gens qui ne disent pas ce qui pensent et avec qui c’est difficile d’avancer.

Alors, c’est plus dur à gérer, ça prend plus de temps, d’énergie mais ce sont des gens qui vont assumer de tout ce qu’ils vont faire. On manque d’expérience, certes, mais je pense qu’on va le compenser. Comme Bernard (Laporte) l’a dit, on va le compenser avec toute notre énergie.

Le président et Bernard Laporte vous ont déjà donné des objectifs ? Allez-vous avoir du temps ?

On n’a pas encore parlé de ça. Les objectifs vont être fixés avec les joueurs. C’est important de déterminer ça avec eux. Avec le staff, on reprend deux jours avant les joueurs pour se retrouver, savoir ce qu’on a envie comme résultats mais aussi sur nos missions respectives. Derrière, on se fixera un objectif concret et commun.

Le président a envie de gagner, comme tous les présidents de tous les clubs. Si on commence à perdre des matches, il perdra patience, comme tout le monde.

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Au niveau du projet de jeu, où en êtes-vous ?

On a déjà un projet abouti, qui est en train d’être mis en place. Avec Benoît (Paillaugue) ou Anthony (Floch, entraîneur des crabos), on est parti sur ce projet la saison dernière, qu’on avait bossé en amont avec Jean-Baptiste Elissalde. L’idée est de l’appliquer dès les équipes jeunes, à partir des U15, pour que les joueurs ne perdent pas de temps au moment de gravir les échelons. Par exemple, le but est que toutes les catégories aient les mêmes annonces sur des secteurs de jeu précis.

Si vous n’aviez pas eu votre expérience d’intérim, auriez-vous accepté le job ?

Peut-être pas. Ça m’a permis de savoir si j’aimais ça, de voir le quotidien. Cette séquence a clairement été déterminante.

Bernard Laporte vous a dit quelque chose en particulier ?

Après la réunion qu’on a faite avec les joueurs, il a demandé à voir tout le staff. Il nous a mis en garde, comme quoi c’était important de montrer qu’on pouvait être compétent auprès des joueurs, qu’il fallait savoir gérer cette situation où certains coaches ont joué avec des joueurs, ou encore ne pas favoriser les Montpelliérains. Des choses logiques.

On veut montrer que Montpellier est une terre d’intégration. Des grands joueurs de ce club, comme Pascal Cances, Didier Bès ou Zach Mercer, ne sont pas nés à Montpellier et pourtant, ils s’identifient à ce club. C’est pour ça qu’on considérera autant un Thomas Darmon, formé au club, qu’un Sam Simmonds arrivé cette saison mais qui est au même niveau.

Que pensez-vous des déclarations de Vincent Etcheto, vous visant vous ainsi que plusieurs anciens du club ?

Je n’ai pas envie de polémiquer sur de l’amertume de sa part. Ça ne m’intéresse pas, ça ne sert à rien. On en rediscutera, je lui dirai ce que je pense de cette situation-là. Quand quelque chose de négatif qui vous arrive, obligatoirement, il y a potentiellement des responsables, je ne pense pas qu’on en fasse partie dans son cas. À aucun moment il y a eu un "putsch" des Montpelliérains. Rien que Louis Picamoles, cité dans l’interview, il n’est même pas au club.

De ce que j’ai lu, ce sont des propos sans aucun fondement. Il avait une mission de six mois au départ : maintenir le club. Il l’a fait, il faut le féliciter, comme Patrice (Collazo) et Christian (Labit). C’est ce qu’il faut retenir de leur passage.

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