Les rues d’Alès au temps des arts

Le renversant, l’unique, le rigolo M. Culbuto basculait sur le Louis-Blanc. Midi Libre – STEPHANE BARBIER

Vendredi 5 juillet, les rires et l’émotion délivrés par les spectacles de cette deuxième journée du 25e festival de Cratères Surfaces transforment la cité.

Cela forme des vagues de spectateurs, glissant d’un quartier à l’autre de la ville. Dans la main droite, le programme de la 25e édition du festival. Dans l’autre, l’horloge qui tourne et impose un choix. Cornelien nécessairement. Un marathon culturel, sans la pression de la médaille, alternant cirque, théâtre, chant, danse… permettant dans sa douce et durable infusion de poésie et d’émotions de redessiner le temps, la ville et ses espaces.
Rue Marcel-Paul, il faut suivre Thomas et Ward (Cie Be flat), deux acrobates dont les ascensions ou chutes depuis les balcons ou fenêtres des bâtiments abolissent les règles de l’apesanteur et redessinent un quartier, un regard.

Ses circonvolutions physiques font crisser le macadam comme jaillir les cris des enfants

Il faut s’écarter à l’instant de la bascule de M. Culbuto au pied des platanes du boulevard du Louis-Blanc. Facétieux dans son expression tout autant que silencieux, ses circonvolutions physiques font crisser le macadam comme jaillir les cris des enfants soudain surpris du rapprochement surprise des bacchantes du sieur Pierre Pélissier. En cette fin de journée d’été, alors que les commentateurs sportifs s’égosillent déjà sur grand écran, le temps se déroule lisse et sans heurt au pied d’un Cratère vibrant de son foyer de rires et de musiques. Le feu, Le fuego très exactement, c’est celui qui embrase le public, hilare, de la place Gabriel-Péri. Devant l’impossible organisation d’un lever de drapeau européen aux allures d’un Jour de fête par Tatischeff, et d’une visite préfectorale vouée à l’échec, les acrobates et comédiens Delphine Dupin, Anicet Leone et Étienne Cordeau font feu de tout bois. Au sol, dans les airs, hurlant ou chuchotant, l’éventail des émotions est grand ouvert, le rire des spectateurs au diapason de cette douce folie. Potion bienfaisante et réconfortante en ces sombres temps électoraux.

Le festival Cratère surfaces se poursuit aujourd’hui dès 9 h 30.