Quand des Sétois se mettent à produire de la vodka

Les Sétois en sont à leur deuxième cycle de production. MIDI LIBRE – PHILIPPE MALRIC

Créée à base d’huîtres et de salicorne, la vodka Seahorse est portée par huit associés de Sète.

Il y a idée lancée lors d’un apéro et idée lancée lors d’un apéro. Quand, en novembre 2021 à Sète, autour de verre(s) de l’amitié, l’un des présents a demandé à son père de planter des vignes sur son terrain pour créer son propre cru, il n’a pas rencontré beaucoup de succès. Incongru en pleine soirée vodka. Mais le père, fan de cette boisson transparente, a repris la balle au bond et a proposé à ses amis d’élaborer une vodka locale.

L’un des associés travaille dans la Spirits valley

Un peu plus de deux ans et demi plus tard, la vodka Seahorse (pour hippocampe, le poisson totémique de l’étang de Thau) vient de connaître son deuxième cycle de production. "On a la chance dans le groupe des huit associés (Fred, Thomas, Olivier, Antoine, Mathieu, Marius, Kim et Philippe, NDLR) d’en avoir un qui travaille à la Spirits Valley de Cognac. Là-bas, ils gèrent tout de A jusqu’à Z", glisse Fred, l’initiateur du projet. D’ailleurs dès le mois de janvier suivant, ils s’y sont tous rendus afin de se rendre compte du processus. Et ont fait des dégustations pour savoir quel type d’ingrédient allait servir de base à leur vodka.

Blé, huître et salicorne

"Tout ce qui contient du sucre peut devenir de la vodka", dit l’un d’eux. "On a choisi le blé car il donne une boisson un peu plus grasse. Et en plus le blé est bio". Mais il fallait ensuite apporter à ce breuvage une connotation locale. L’huître et la salicorne se sont rapidement imposées. Le "chimiste" du groupe leur a alors, après plusieurs semaines de travail de macération, proposé "deux fois quarante échantillons" à déguster à l’aveugle. Ceux finalement choisis ont été envoyés au laboratoire de Cognac "pour qu’ils arrivent au même produit après la distillation". Durant l’été 2023, les associés ont reçu deux échantillons. Et ont tranché.

1 046 bouteilles produites cette année

En septembre suivant, ils ont reçu leur première production de 450 bouteilles de leur vodka. "Il y avait une étiquette sur celle-là, celle de cette année (1 046 exemplaires, NDLR) a un style beaucoup plus moderne". Dès la première année, la Seahorse a fait son entrée dans les deux restaurants étoilés de Sète, mais aussi chez quelques vendeurs de spiritueux. Le prix public est de 39 €.

Elle a déjà son cocktail, l’Horsito

Une fois leur production réalisée, les associés avaient pour mission, chez eux, de trouver le cocktail qui collerait parfaitement avec leur alcool. Ainsi est né l’Horsito, une sorte de mojito à la vodka. On y trouve du citron, de la menthe, de la menthe bleue et du Perrier. Et bien sûr des glaçons pour que cela reste bien frais.

"C’est dans la moyenne haute de la vodka. Notre projet est convivial mais de qualité. On ne veut pas brader notre vodka". Et réussir à l’écouler. "Maintenant on se retrouve avec des problèmes de distribution. On n’y avait pas pensé. Mais, on ne va pas prendre un camion pour déposer des bouteilles de-ci, de-là", évoque Mathieu. Des pourparlers sont en cours avec des professionnels pour écouler la production sétoise.

Des concours à la rentrée ?

Une production qui n’est pas sans ambitions. A se lancer dans une aventure autant le faire jusqu’au bout. Rassurés par les commentaires élogieux des dégustateurs de leur vodka, les huit associés – pour avoir un avis totalement impartial – comptent présenter leur boisson à des concours spécialisés à partir de la rentrée prochaine. "Là, on verra vraiment ce qu’elle vaut", lance Fred. En tout cas, le jury n’en boira pas d’autres à base d’huîtres et de salicorne…

Contact : seahorsevodka sur Instagram.
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