Législatives 2024 : la 5e circonscription du Gard, des Cévennes, tombe sous le giron de l’extrême droite

Législatives 2024 : la 5e circonscription du Gard, des Cévennes, tombe sous le giron de l’extrême droite

Une coalition de gauche désabusée à la confirmation des résultats. Midi Libre – ALEXIS BETHUNE

Après une première euphorie provoquée par les résultats nationaux, les militants et soutiens du Nouveau front populaire ont subi la douche froide en apprenant, ce dimanche 7 juillet la perte de la circonscription en faveur du candidat soutenu par le RN.

Elle a basculé. Au bout de plusieurs heures de suspense, marqué par un résultat très serré, la 5e circonscription du Gard, marquée à gauche depuis des années à l’Assemblée nationale, est pour la première fois de son histoire entre les mains de l’extrême droite.

Un début euphorique…

Pourtant, ce dimanche 7 juillet, la soirée avait plutôt bien commencé du côté de Michel Sala. Le candidat du Nouveau front populaire (NFP) a voulu passer la soirée électorale au cœur du bar du Prolé, en centre-ville d’Alès, entouré par une foule de sympathisants et de représentants des principaux partis politiques de la coalition de gauche.

À 20 h, à l’apparition des premières estimations nationales plaçant le NFP en tête, la liesse et les cris de joie ont résonné jusque dans la rue. "Cela montre pourquoi on se bat ! Il y a encore de l’espoir !", se réjouit un groupe de militantes. "Siamo tutti antifascisti !", scande à plusieurs reprises une partie de l’assemblée. Immédiatement, une partie de la pression tombe chez les personnes présentes.

…Et une fin amère

Cependant, le candidat et son entourage proche s’isolent dans une salle à l’étage de l’établissement. Pendant plus d’une heure, ils appellent leurs contacts, et notent les voix gagnées, commune par commune. L’écart est plus que serré. Pendant quelques minutes, une centaine de voix sépare Michel Sala d’Alexandre Allegret-Pilot, candidat ciottiste, soutenu par le RN et placé sur la circonscription. Les deux restent au coude à coude. Mais malgré des bons scores, notamment au Vigan (66,17 %) et au bastion communiste de La Grand-Combe (72,10 %), le couperet tombe avec les scores officiels communiqués par la préfecture.

"On aura tout donné, mais l’écart de voix a été trop important", soupire Patrick Malavieille, élu départemental PCF et ancien député communiste du Gard. Moins de 2 000 voix d’écart séparent le député sortant de son désormais successeur.

Le visage fermé, Michel Sala, accompagné d’Arnaud Bord, candidat NFP vaincu de la 4e circonscription, retournent devant la centaine de personnes encore présentes dans la cour du Prolé. Les sourires ont quitté les visages. Chez certains, ils sont remplacés par des larmes. "Je déménage ! Qu’est-ce qu’on va pouvoir faire ?", se lamente une jeune femme.

"Malheureusement, nous allons perdre cette circonscription, leur annonce Michel Sala. C’est terrible pour nous et pour ses habitants." Le candidat vaincu veut relativiser et se concentre sur les bonnes nouvelles de la soirée pour la gauche : "Nous avons eu un résultat national qui nous a mis en joie et j’espère que le Nouveau front populaire va continuer à vivre ! Nous allons nous battre ! Retourner aux urnes ! Si ce n’est pas pour moi, ce sera pour un autre, mais nous allons récupérer cette circonscription. Nous ne pouvons pas la laisser à cette extrême droite représentée par M. Allegret-Pilot !"

L’allocution a été suivie par une salve d’applaudissements et des huées à destination de l’extrême droite. Un soutien au candidat battu qui n’a cependant pas suffi à faire remonter le moral de l’assemblée.

Réaction d’Alexandre Allegret-Pilot (LR/RN), député élu

"J’ai d’abord un immense sentiment de gratitude à l’égard des milliers de personnes qui nous ont fait confiance. Elle nous oblige. On disait de cette circonscription qu’elle était un “bastion” de la gauche. On a fait tomber le bastion. Ou plutôt sa population l’a fait tomber avec les quelques personnes qui se sont données à fond autour de mon équipe restreinte. Je suis heureux pour le Gard, mais à échelle nationale, je ne suis pas satisfait. La France est déchirée. Le travail parlementaire sera délicat. Ma peur est que l’Assemblée nationale redevienne un cirque comme elle l’a été ces dernières années. Dans le cadre de ma fonction, je serai bien sûr au plus près des habitants de cette circonscription, et lors des événements officiels. Mais le boulot de député, c’est d’abord de voter les lois, pas d’aller sur les marchés. J’ai vu beaucoup de députés et de sénateurs aller à la foire et au boudin et qui ne glandent rien dans l’hémicycle."

Je m’abonne pour lire la suite

Add a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *

(function(d,s){d.getElementById("licnt2061").src= "https://counter.yadro.ru/hit?t44.6;r"+escape(d.referrer)+ ((typeof(s)=="undefined")?"":";s"+s.width+"*"+s.height+"*"+ (s.colorDepth?s.colorDepth:s.pixelDepth))+";u"+escape(d.URL)+ ";h"+escape(d.title.substring(0,150))+";"+Math.random()}) (document,screen)