Insertion professionnelle : un projet franco-brésilien expérimental se construit à Bagnols-sur-Cèze pour le territoire du Gard rhodanien

Insertion professionnelle : un projet franco-brésilien expérimental se construit à Bagnols-sur-Cèze pour le territoire du Gard rhodanien

De gauche à droite, au premier plan, Sandra Rolland, Isabelle Ribeiro, Marcia Vanderlei. Au second plan, Emili De Oliveira, Vincent Martin et Giordano Cabral, dans les locaux de l’organisme de formation Peps, à Bagnols. C. C. – Midi Libre

L’organisme de formation bagnolais Peps collabore depuis plusieurs années avec des experts brésiliens. En ce mois de juillet, une délégation du Brésil est présente à Bagnols pour affiner une action qui a fait ses preuves de l’autre côté de l’Atlantique et qui devrait être mise en place à la fin de l’année sur le territoire.

Des échanges intenses ont lieu depuis plusieurs années. Une délégation brésilienne a atterri à Bagnols cette semaine pour poursuivre la coconstruction d’un conséquent projet autour de la formation et l’innovation. "On a une chance énorme de pouvoir bénéficier de leur expertise" résume Vincent Martin, président de Peps, organisme de formation basé à Bagnols-sur-Cèze.
Enseignant-chercheur, Giordano Cabral navigue entre les États-Unis (université de Stanford) et le Brésil où il enseigne à l’université de Pernambouc et préside l’Institut de l’innovation à Recife. Marcia Vanderlei cumule vingt ans d’expériences sur la gestion de projets en lien avec la culture et les nouvelles technologies. Isabelle Ribeiro coordonne des projets de transformation digitale d’organisations, elle est réalisatrice dans le cinéma et cheffe de projet de manifestations audiovisuelles. Elle a bénéficié du dispositif qui est en cours d’adaptation pour la France. "Cela m’a ouvert des portes", confie-t-elle. Elle sera mentor des groupes de stagiaires en France et au Brésil. Quant à Emili De Oliveira, elle vit en France. Elle est spécialiste dans les projets d’éducation et la stratégie d’internationalisation et la coopération universitaire et scientifique des deux pays.
Le dispositif d’insertion professionnel dont il est question a fait ses preuves au Brésil et trouve une déclinaison en France.

"Il y a un problème de recrutement"

La directrice de Peps, Sandra Rolland, explique : "On travaille sur l’insertion professionnelle des jeunes, notamment ceux qui sont éloignés de l’emploi. On a porté des dispositifs qui nous ont permis d’évaluer la situation de l’ensemble des personnes qui pourraient être touchées par ce dispositif, notamment des talents issus des quartiers de la politique de la ville. Beaucoup de jeunes sans emploi ni formation ne sont pas dénués de talent ! Et quand on rencontre les clusters d’entreprises du territoire, les dirigeants confirment qu’il y a un problème de recrutement."

Le programme est devenu une référence au Brésil

Ce projet s’appelle "Lab Regenera". Il concerne les secteurs ciblés par le plan France 2030 (industrie, transition énergétique, soins et accompagnements, nouveaux métiers de l’informatique et industries créatives avec les technologies immersives) et répond aux préconisations de l’ONU.
L’idée : faire le pont entre des jeunes motivés et les entreprises. "C’est un vrai dispositif d’insertion qui prend en compte les stagiaires, les entreprises, le territoire et les partenaires. Ce n’est pas une formation spécifique mais un accompagnement vers l’emploi qui inclut les technologies digitales, le tout avec trois universités associées." "C’est un besoin des entreprises, insiste Giordano Cabral. Pour elles, embaucher est à la fois un besoin et un risque. Quand on fait de la formation qui accompagne stagiaires et entreprises en même temps, les entreprises sont sûres d’embaucher quelqu’un de fiable. On a de très bons résultats au Brésil, depuis quinze ans", le programme est même une référence. Peps met ce dispositif en place sur le territoire du Gard rhodanien.

L’organisme bagnolais a aussi apporté son expertise au Brésil

En 2022, Sandra Rolland avait participé à une action franco-brésilienne à Recife. "On a formé 28 jeunes à la gestion de projets via l’audiovisuel. 90 % ont obtenu un stage ou un emploi. Au Brésil, Peps nous a aidés à adapter l’accompagnement, car Peps a cette capacité de mettre les stagiaires au cœur de la formation", rapportent les Brésiliens.
À Bagnols, en 2023, des rencontres se sont déroulées avec des collectivités, entreprises, missions locales… "On a l’adhésion d’une quinzaine d’institutions publiques et privées, pour créer un consortium qui vise à représenter les acteurs que l’on souhaite impliquer (universités, organismes de formation), en vue de démarrer une édition expérimentale à Bagnols à la fin de l’année, explique Sandra Rolland. Ainsi, cet été, les Bagnolais et les Brésiliens s’attellent à structurer le projet et à affiner les besoins des entreprises. Tout au long du dispositif, il y a des interactions entre jeunes et salariés. À la fin, il y a un prototype, une présentation, et un job dating."
L’équipe se fixe un cap pour 2027 : accompagner 6 000 stagiaires dans les deux pays.

Je m’abonne pour lire la suite

Add a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *

(function(d,s){d.getElementById("licnt2061").src= "https://counter.yadro.ru/hit?t44.6;r"+escape(d.referrer)+ ((typeof(s)=="undefined")?"":";s"+s.width+"*"+s.height+"*"+ (s.colorDepth?s.colorDepth:s.pixelDepth))+";u"+escape(d.URL)+ ";h"+escape(d.title.substring(0,150))+";"+Math.random()}) (document,screen)