“On les guide”, “on leur fait le grand jeu”… comment les offices de tourisme tentent d’utiliser les influenceurs

"On les guide", "on leur fait le grand jeu"... comment les offices de tourisme tentent d'utiliser les influenceurs

De nombreux sites d’Occitanie, comme ici dans le Gard, souffrent de surfréquentation. Midi Libre – MiKAEL ANISSET

Les influenceurs peuvent aussi promouvoir un tourisme durable et de bonnes pratiques, c'est le travail des offices de tourisme qui organisent au maximum la communication oturistique de leurs territoires..

Netflix, TikTok, Instagram, Google…Nul ne peut plus ignorer l’importance des réseaux sociaux et des influenceurs en matière de tourisme, dans ce monde de communication et d’ultraconcurrence. Mais en Occitanie, on a fait le choix de s’en servir plutôt que de les subir. Au CRTL, le comité régional du tourisme et des loisirs de la région, pour la première année, un appel à candidatures a été lancé auprès de cette communauté pour assurer la promotion numérique des sites touristiques occitans.

"On les guide", "on leur fait le grand jeu"... comment les offices de tourisme tentent d'utiliser les influenceurs

Marc Farré est directeur délégué du marketing au CRTL et a piloté cette opération baptisée "les globe-trotters d’Occitanie". Une quarantaine de candidats a répondu, une dizaine a été retenue : "Nous ne le rémunérons pas, on leur a ouvert des sites ou organisé des visites privées pour qu’ils puissent filmer dans de bonnes conditions et diffuser leurs posts auprès de leur communauté". Deux influenceurs, bien connus, Bruno Maltor et Hourrail, sont régulièrement plébiscités pour promouvoir "les destinations de la région accessibles en mobilité douce, essentiellement l’Occitanie Rail Tour", souligne Marc Farré. Accessoirement, tout ce beau monde est régulièrement "dirigé vers des sites méconnus. Si on nous appelle pour faire un sujet au Cap d’Agde en juillet, on ne les retient évidemment pas".

De l'importance d'être sur les réseaux sociaux

Signe des temps, le CRTL a recruté un community manager, Guillaume Payen également blogueur et influenceur pour contrôler la communication numérique et tenter, au maximum de diriger les touristes vers des sites souvent moins connus.

Les influenceurs sont très demandeurs des sites d’exception et, à l’office de tourisme Sud Cévennes, on organise aussi des visites spéciales sur plusieurs jours : "Quand un influenceur nous contacte, on le réoriente vers notre office de tourisme, c’est forcément important pour nous d’être présents sur les réseaux sociaux", insiste Guilhem de Grully, emblématique directeur des grottes des Demoiselles à Saint-Bauzille-de-Putois. Des visites privées de la superbe cavité est organisée dans les meilleures conditions : visite à la lanterne, à l’ancienne : "On leur fait le grand jeu pour faire de belles images".

Eviter le surtourisme

Xavier Borg, directeur de l’office de tourisme de Cèze Cévennes, cherche "à être très actif sur les réseaux sociaux. Pendant longtemps, les territoires ruraux étaient boudés au profit des grosses destinations et cela nous permet de faire valoir nos pépites, nos 650 km de randonnées mais aussi de rappeler que toutes les activités sont possibles tout comme la présence des produits du terroir, c’est très important".

Promotion et organisation, car "désormais avec les réservations sur internet, on peut organiser les visites. Il n’y a plus jamais la queue à l’entrée des grottes des Demoiselles", souligne avec intérêt Guilhem de Grully.

Pas de promotion à Sète pour juillet et août

Dans la ville très contrainte et très courue de Sète, "on fait très attention à éviter de concentrer notre communication numérique sur un même spot, un quartier de la ville ou un lieu précis.On est plutôt sur des thématiques comme les festivals, la gastronomie, les espaces naturels, les tournois de joutes…", explique Corinne Beaujard, directrice adjoint de l’office de tourisme de l’Île singulière.Là aussi on organise des virées avec des influenceurs triés sur le volet pour "les guider.On l’a fait notamment avant Escale à Sète.On organise régulièrement des blog-trip et des instameet pour maîtriser au maximum notre politique touristique".

En évitant soigneusement de communiquer sur la fréquentation estivale, "en particulier en juillet".Une façon de se servir des réseaux sociaux pour lutter contre le surtourisme. Avec plus ou moins de réussite…

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