Les arrivées à Nîmes devenues des grands classiques dans l’histoire du Tour de France

Les arrivées à Nîmes devenues des grands classiques dans l’histoire du Tour de France

L’arrivée devant les 7 Collines donne des fourmis aux jambes des sprinters. Midi Libre – MIKAËL ANISSET

L’arrivée du Tour de France à Nîmes mardi 16 juillet constitue, selon la mairie, le 20e passage de l’épreuve dans la ville. Retour sur les anecdotes qui ont ponctué cette relation entre la plus grande épreuve cycliste au Monde et la préfecture du Gard.

Lors de la présentation de l’arrivée d’étape du Tour de France cycliste à Nîmes de mardi 16 juillet, l’adjoint aux sports Nicolas Rainville avait rappelé l’étroite relation entre la population gardoise et la célèbre épreuve : "Le Tour de France aime Nîmes mais la réciproque est vraie. Nous devons nous montrer dignes de ce 20e passage de la Grande boucle dans notre ville."

L’étape d’un peu plus de 188 km entre Gruissan et Nîmes devrait faire la part belle aux sprinters sur la ligne d’arrivée tracée face aux 7 Collines, boulevard Allende, comme en 2019 et en 2021. Un nouveau chapitre s’ouvre ainsi pour une ville marquée par le passage de bien des pelotons. Retour sur cette riche histoire.

Les débuts dès 1903

Pour la première édition du Tour de France en 1903, Nîmes n’est pas une ville étape mais un point de contrôle fixe en pleine nuit devant un café situé sur l’Esplanade. Le peloton arrive pour la première fois dans le Gard par Bellegarde, la ville gardoise qui a enregistré le plus de passages du Tour de France. C’est Hippolyte Aucouturier, héroïque face au vent fort, qui remporte l’étape Marseille-Toulouse (423 km !) et se fait applaudir lors de son passage nîmois.

1904 : Les "apaches" se déchaînent

Parmi les Gardois qui ont participé plusieurs fois au Tour, on retrouve l’Alésien Ferdinand Payan. La vedette locale a terminé en 1907 à la 10e place du classement général. Il a même été porté en triomphe à l’arrivée à Nîmes cette année-là. Ce n’était pourtant pas gagné.

En 1904, en colère avoir été mis hors course par l’organisateur Henri Desgrange, qui l’a surpris en pleine tricherie de parcours (d’autres seront suspendus aussi), Ferdinand Payan demande à ses supporters de perturber le point de contrôle sur l’Esplanade.

Insultes, bagarres, pneus crevés, débris de verre et clous jetés sur la route de l’étape… Les fans de Payan se surpassent tellement qu’ils seront surnommés les "apaches" alésiens, surnom donné aux voyous parisiens au début du XXe siècle. Après cette édition mouvementée, Henri Desgrange a envisagé d’arrêter l’épreuve avant de se raviser.

1905 : première arrivée d’étape

Nîmes a accueilli sa première véritable arrivée d’étape en 1905 après un départ de Toulon (192 km). C’est Louis Trousselier qui passe la ligne en premier sur l’Esplanade. Deux ans plus tard, l’arrivée d’étape est modifiée puisqu’elle est jugée route d’Arles, au niveau des pépinières Pichon.

En 1935, les coureurs arriveront avenue Carnot, après avoir bouclé un parcours de 112 km (départ de Marseille), avant de repartir quelques heures après pour Montpellier, pour un périple de 52 km ! L’année suivante, rebelote mais avec une arrivée boulevard Talabot. En 1937, l’étape Marseille-Nîmes s’achèvera en haut de l’avenue Feuchères.

1949, retour du Tour à Nîmes

C’est un beau 14 juillet qui est proposé en 1949 à la population nîmoise. En effet, le peloton arrive de Toulouse sur l’avenue Jean-Jaurès après une étape de 289 km (passages à Codognan, Uchaud, Bernis et Milhaud). Il compte dans ses rangs, pour sa première sur le Tour, le triple vainqueur du Giro Fausto Coppi, futur maillot jaune. Le vainqueur Émile Idée allait remporter 100 000 francs de l’époque offerts par… Midi Libre. Le lendemain, les coureurs partent des arènes pour rejoindre Marseille.

En 1950, l’épreuve entre dans le Gard par Sommières, comme cette année, pour arriver à Nîmes. C’est la fameuse étape où le coureur Zaaf, sous la chaleur, est pris d’un malaise. Les spectateurs lui donnent du vin. Il titube par la suite, repart en sens inverse avant cette fois d’attendre sagement la voiture-balai.

De 1958 à nos jours, le bonheur de sprinters

Les arrivées à Nîmes sont souvent situées entre les Pyrénées et les Alpes ou l’inverse. Une occasion de briller pour les sprinters à l’image d’André Darrigade qui régla le sprint en 1958 après une arrivée tambour battant de la route de Sauve. En 1986, c’est Franck Hoste, maillot vert du Tour deux ans plus tard, qui règle le sprint avec ses deux compagnons d’échappée, jouant un mauvais tour au peloton à ses trousses. Une étape avec un certain Bernard Hinault en jaune qui laissera à l’Américain Greg Lemond.

On n’oublie pas Marc Cavendish lauréat à Nîmes en 2008 et en 2021 (égalant les 34 victoires d’un certain Eddy Merckx, record battu sur ce Tour 2024) ou Alexander Kristoff en 2014.

Les éléments historiques ont été tirés de l’ouvrage “Le Tour de France dans le Gard” d’Éric Doladille, qui intervient aussi dans les pages sportives de Midi Libre, publié aux Editions de la Fenestrelle en juin 2019, juste avant que le département accueille la célèbre épreuve. Je m’abonne pour lire la suite

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