“Quand elle m’a parlé mal, je n’ai pas contrôlé mes nerfs” : l’ex-petite amie de 16 ans est frappée et manque de se faire écraser

"Quand elle m’a parlé mal, je n’ai pas contrôlé mes nerfs" : l’ex-petite amie de 16 ans est frappée et manque de se faire écraser

Le procès s’est tenu au palais de justice de la capitale des Cévennes. MIDI LIBRE – CHARLES LEDUC

Après un mois de détention provisoire, un jeune homme de 20 ans a été jugé, ce lundi 5 août, devant le tribunal correctionnel d’Alès, dans le Gard, pour de graves violences.

La couleur est annoncée dès l’ouverture de l’audience du tribunal correctionnel d’Alès de ce lundi 5 août. Les agissements reprochés au jeune âgé de 20 ans, déjà bien connu de la justice et qui vient de passer un mois en détention provisoire, avaient fait l’objet de poursuites initiales pour tentatives de meurtre par ex-conjoint, avant d’être requalifiés. Ils se sont déroulés il y a plus de quatre mois et un mandat d’arrêt avait été délivré à l’encontre du mis en cause, lequel avait alors été interpellé et placé en garde à vue le 29 juin, dans l’Hérault, après un refus d’obtempérer.

Une relation sentimentale de quelques mois

Le 24 mars, à Alès, ce jeune homme, fraîchement sorti de prison, et sa petite amie de 16 ans venaient de se séparer après une relation de quelques mois. La nuit précédente, l’adolescente l’avait aperçu devant chez elle ; elle l’aurait insulté et découvert, le lendemain matin, la voiture de sa mère dégradée. Suspectant son ex (lequel reconnaît d’ailleurs être l’auteur de dégâts), un rendez-vous est fixé, en fin d’après-midi, pour s’expliquer…

Dans la voiture, la situation s’envenime

Dans une voiture conduite par l’Alésien, la situation s’envenime rapidement. La jeune fille, qui vient visiblement de proférer des insultes, très sensibles lorsqu’elles sont portées en direction de membres de la communauté des gens du voyage, reçoit une première salve de coups. Plus loin, le prévenu la sort violemment de la voiture. Prenant la fuite, elle se retrouve derrière le véhicule lorsque le conducteur passe brusquement la marche arrière et accélère, faisant, semble-t-il, mine de l’écraser. La victime explique avoir sauté par-dessus un petit muret pour éviter le drame. Mais le mis en cause n’en reste pas là : il sort de sa voiture et frappe de nouveau son ancienne petite amie. La scène prend fin lorsque les riverains interviennent…

Il assure n’avoir pas voulu percuter son ex-copine

Depuis son box, le prévenu "reconnaît (ses) torts". Et d’ajouter : "Quand elle m’a parlé mal, je n’ai pas contrôlé mes nerfs." En revanche, il rejette toute intention meurtrière lorsqu’il était au volant et la victime derrière la voiture. "J’étais énervé ; j’ai accéléré fort", assure-t-il. "À aucun moment je n’ai voulu la percuter !" La présidente de l’audience, Cécile Baessa, ne laisse néanmoins pas passer un tel comportement et tente de le raisonner : "C’est gravissime ! Vous imaginez ? Tout ça pour des paroles prononcées par une gamine !"

Le parquet requiert un maintien en détention

Substitut du procureur de la République, Quentin Larroque n’a visiblement pas l’intention, lui non plus, de laisser passer ça. À l’entendre, on se trouve "sur le haut du spectre des violences qui peuvent être faites sur une femme". Il évoque leur "répétition", leur "intensité", et parle d’une "scène qui fait froid dans le dos", ainsi que d’une victime qui a eu "la peur de sa vie". Bref, "ce qui a été fait est effroyable" et le représentant du ministère public réclame quatre ans de prison, dont deux avec sursis probatoire durant deux ans, assortis d’un maintien en détention.

La défense "conteste la disproportion"

En défense, Me Cyril Malgras a "une lecture de ce dossier bien différente" et "conteste la disproportion" qu’il vient d’entendre de la bouche du parquetier. Le prévenu "reconnaît que son impulsivité, sa susceptibilité, a pu lui jouer des tours", déclare l’avocat montpelliérain. Mais il estime que la peine requise est trop lourde. D’autant plus que pour la scène que la jeune femme décrit lorsqu’elle se trouve derrière le véhicule, "les déclarations de la victime ne sont corroborées par rien". Au fil d’une longue plaidoirie, le conseil évoque la jeunesse difficile, voire traumatisante, de son client, notamment marquée par une série de décès. Me Malgras juge que "la prison, à (son) avis, n’est pas la solution". Il ne veut pas de mandat de dépôt ; il bataille pour décrocher une peine aménageable, avec un sursis probatoire.

Que décide le tribunal correctionnel ?

Après en avoir délibéré, les magistrats du siège condamnent l’Alésien de 20 ans à trois ans d’emprisonnement, dont deux avec sursis probatoire durant deux ans, et prononcent son maintien en détention. La présidente Baessa apporte une précision, avant que le prévenu ne soit emmené par les agents de l’administration pénitentiaire : "Le tribunal a bien compris qu’il n’y avait pas d’intention d’homicide, mais il y a des violences aggravées."

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