Olive de table ou en huile : la picholine, symbole de richesse gardoise

Que ce soit en huile ou à déguster sur la table, la picholine est un trésor du paysage gardois.

Lorsque le Gard devient terre d’accueil d’une fratrie d’origine italienne, cela donne un trésor de l’oléiculture : la picholine. Cette variété d’olive à vu le jour dans le pays d’Uzès, mais sa renommée s’étend désormais par-delà les frontières. "Ce sont les frères Piccolini, qui, au XVIIe siècle ont popularisé cette variété dans la région, notamment pour que les olives puissent rester vertes à la consommation", explique Carole Jeanjean.

Si la variété emblématique perdure et prolifère dans le Gard, c’est notamment dû à la qualité du climat. "La picholine supporte le vent et aime notre terroir avec ses galets", poursuit la cogérante de l’Oliveraie Jeanjean.

Une notoriété qui ne fléchit pas

Parmi les variétés d’olives cultivées sur le domaine de l’oliveraie Jeanjean, telle que la Lucques, aussi populaire en Occitanie, la picholine reste la star : "c’est la plus vendue. Nous la déclinons sous quatre formes différentes, et elle reste celle qui plaît le plus", assure Carole. Lorsqu’elle est consommée sur la table, les fins gourmets apprécieront les touches de noisettes de cette olive verte cueillie en septembre. En huile, des notes de prunes, ou d’ananas viennent s’ajouter aux vertus de santé. De forme ovale, sa chair ferme et craquante et ses arômes en font l’une des olives les plus appréciées de l’hexagone.

La picholine se déguste en huile et sur la table. Midi Libre – Noa Roche

Si ce fruit couleur émeraude fait la fierté des locaux, elle fait également le bonheur des touristes. Lucie, venue de Bretagne pour découvrir la région nîmoise ne pouvait pas passer à côté : "Je me suis renseignée sur les spécialités d’ici, et j’ai vu la picholine. Je l’ai goûté en apéritif et j’ai adoré ! Je vais en ramener pour faire découvrir à mes proches !"

Perpétuer les traditions

L’histoire de l’Oliveraie Jeanjean, c’est celle d’un père et de son fils, sensible à la valorisation de leur terroir. Ainsi Marcel, revendeur d’huile d’olive et son fils Fabien, qui suivait une formation en cuisine se sont lancés dans l’aventure de l’olive. En 1996, père et fils décident de planter des oliviers sur quinze hectares, notamment de la picholine, la variété du coin. Deux ans plus tard, ce sont 10 000 arbres qui ont vu le jour, et ils fondent alors la structure "Moulin des Costières", devenue "Oliveraie Jeanjean", il y a une dizaine d’années. Très attaché aux méthodes traditionnelles, le domaine fait aujourd’hui trente hectares, et développe l’huile d’olive, de table et la tapenade. L’oliveraie a adopté en 2011 des pratiques agricoles biologiques afin d’obtenir des produits naturels sans pesticides.

Anaïs et Carole Jeanjean, de l’oliveraie Jeanjean. Midi Libre – Noa Roche

Pour comprendre l’impact de la picholine, il faut se pencher sur certains chiffres de l’oliveraie. Huit cuvées différentes d’huile d’olive vierges voient le jour chaque année. Concernant la seule picholine de table, ce sont quinze tonnes qui sont ramassées. Les vignerons, maraîchers, tout comme les particuliers peuvent se rendre à l’oliveraie avec leurs propres olives pour en faire de l’huile. Pour les curieux, le domaine, situé Chemin de Loubes, à Saint-Gilles est ouvert toute l’année aux visites guidées ou non. Il est alors possible de découvrir le moulin à huile, comprendre le travail de la terre et la transformation des fruits avant de terminer par une dégustation.

Une oliveraie Midi Libre – Noa Roche

En parlant de dégustation, quel est le meilleur moment pour savourer la picholine ? Carole a sa petite idée sur la question : "Tout le temps ! Mais personnellement, je dirais en fin d’après-midi, car l’olive reste un fruit. Si on l’arrose d’un filet d’huile d’olive, il devient encore plus frais et excellent en bouche".