Une balade bucolique pour percer le secret des plantes du mont Lozère avec l’association Racines de terriens

Une balade bucolique pour percer le secret des plantes du mont Lozère avec l’association Racines de terriens

Prune Pellet privilégie les coins ombragés au cours de la balade. Midi Libre – Corentin Migoule

Si sa fonction primaire de station de ski n’est pas contestée, la station de pleine nature du mont Lozère s’étend aux quatre saisons. C’est en tout cas ce que traduisent les nombreuses animations estivales qui s’y tiennent chaque jour, dont la balade bucolique "Secrets de plantes" du mercredi après-midi animée par l’association Racines de terriens.

Mercredi 7 août 2024, l’orage matinal qui a arrosé une bonne partie du département n’a pas refroidi les ardeurs de la vingtaine d’inscrits à l’animation proposée l’après-midi par la station de pleine nature du mont Lozère. Tous ont répondu présent pour la balade bucolique "Secrets de plantes" animée par Prune Pellet, botaniste de l’association Racines de terriens, sous un ciel finalement radieux et un soleil parfois brûlant.

La dernière nommée avait concocté une boucle d’environ deux kilomètres favorisant la découverte des plantes sauvages qui poussent autour de la station. Plusieurs enfants et leurs parents, des retraités, en provenance du Cantal, de Montélimar (Drôme), d’Avignon (Vaucluse) et La Rochelle (Charente-Maritime), des novices en la matière mais aussi des connaisseurs capables de citer le nom latin du pissenlit – taraxacum – y ont pris part avec entrain.

Une balade bucolique pour percer le secret des plantes du mont Lozère avec l’association Racines de terriens

La balade de la botaniste est ponctuée d’explications. Midi Libre – Corentin Migoule

Une liste non exhaustive de 100 espèces présentes dans le périmètre leur a été soumise, au sein de laquelle figurent notamment le trèfle des prés, le thym précoce et l’orpin de Forster. Mais rien ne vaut un apprentissage par la pratique, ou tout au moins par la découverte visuelle, telles que celles suggérées par la balade du jour.

Le petit groupe s’est d’abord attardé sur des gaillets caille-lait dont ils ont apprécié les senteurs proches de celle du miel, avant d’en apprendre davantage sur leurs propriétés tinctoriales qui permettent d’obtenir des tonalités rouges orangées. Mais ses membres n’ont pas eu le loisir d’en cueillir puisque cette plante ne fait pas partie de la liste des 56 espèces végétales pouvant faire l’objet d’une cueillette familiale au cœur du Parc national des Cévennes (PNC) auquel appartient cette parcelle.

C’est en revanche le cas de l’achillée millefeuille utilisée en cosmétologie pour ses bienfaits dans le cadre d’un traitement de peaux à tendance acnéiques. "Elle a surtout des propriétés hémostatiques puisqu’elle stoppe les hémorragies", a complété Prune Pellet, rappelant au passage qu’elle appartient à la famille des pissenlits, "comme les pâquerettes".

Une balade bucolique pour percer le secret des plantes du mont Lozère avec l’association Racines de terriens

Un papillon a jeté son dévolu sur ce cirse laineux. Midi Libre – Corentin Migoule

Tout près de l’achillée millefeuille identifiée sans mal par les participants, trônait une brize intermédiaire, aussi appelée l’amourette. "Ça fait un joli bouquet à offrir à sa moitié", suggère la botaniste, insistant d’ailleurs sur le caractère "symbolique" des plantes qui permettent de "transmettre des messages".

Plus loin, un pin, en l’occurrence un pin sylvestre reconnaissable par ses écorces saumonées et ses aiguilles courtes, n’a pas manqué d’attirer l’attention de l’animatrice, notamment parce que ses branches étaient envahies de lichen. "Le lichen sert à fixer les parfums et délivre des notes iodées. Ils sont des bons indicateurs de pollution", clame Prune Pellet.

Des plantes comestibles, médicinales, mais parfois toxiques

La gentiane, dont les racines sont utilisées pour faire des liqueurs – la Suze par exemple – fait partie de la liste des 56 plantes pour lesquelles la cueillette est autorisée dans les entrailles du PNC. Avec sa fleur jaune orangée, l’arnica des montagnes a beaucoup plu aux bambins, lesquels savent qu’elle peut être usitée en crème ou en granules pour "soigner un bobo".

Comestible mais sans intérêt culinaire, le cirse laineux (notre photo) n’a pas pu rivaliser avec la myrtille qui, outre ses qualités gustatives, accroît la vision nocturne. "Elle a aussi des propriétés antiseptiques pour le système urinaire en cas d’infection", a rajouté la botaniste qui venait d’apercevoir des renoncules "très toxiques", tout comme l’est la digitale pourpre.

Après une pause somptueuse au niveau du belvédère et un retour empruntant une piste de ski, la balade bucolique à 1 400 mètres d’altitude prenait fin. Un jeu collectif ayant vocation à récapituler les apprentissages du jour de manière ludique attendait toutefois les participants, visiblement conquis par l’activité.

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