Aux origines des Salins d’Aigues-Mortes et du sel “La Baleine”

Aux origines des Salins d’Aigues-Mortes et du sel "La Baleine"

Les Salins du Midi, non loin de la ville d’Aigues-Mortes. Midi Libre – MiKAEL ANISSET

Les Salins d’Aigues-Mortes tels qu’on les connaît aujourd’hui sont héritiers d’un passé ancestral et d’un savoir-faire transmis de génération en génération. C’est aussi ici, que la Baleine la plus connue de France prends racine depuis 90 ans.

Ah, le marais de Peccius (Peccais). Combien de tonnes de sel, ce marais, aux alentours d’Aigues-Mortes a-t-il produites au fil des siècles ? Difficile à dire, et pour cause. Il porte le nom d’un ingénieur romain, qui aurait été chargé d’y organiser la production du sel au IVe siècle avant J.-C.. Ainsi, cette exploitation existait déjà avant qu’Aigues-Mortes ne soit fondée par Louis IX en 1 240. Le nom même de la cité puise sa source de ces étangs d’eau stagnante, "Aquae Mortuae", "eaux mortes" en latin. C’est dire si le travail du sel est ancestral. Il se pourrait même qu’il ait débuté dès le néolithique.

Aux origines des Salins d’Aigues-Mortes et du sel "La Baleine"

L’histoire des salins d’Aigues-Mortes traverse les siècles. Midi Libre – MiKAEL ANISSET

"Depuis, la France est le plus gros producteur de sel de mer en Europe", précise Franck Heurtebise, directeur commercial et marketing des Salins du Midi, avant de poursuivre : "La plus grosse partie du sel produit en Europe vient de la terre ou de la mine. Les plus gros endroits où l’on exploite le sel de mer se trouvent en Espagne, Italie, Grèce et en France." Chaque année, les salins d’Aigues-Mortes représentent 250 000 tonnes de sel.

La compagnie des Salins du Midi, plus de cent ans de règne

Franck explique que la Genèse des salins, tels qu’on les connaît prend racine en 1836. "L’entreprise des Salins du Midi a été créée afin de fédérer tous les petits producteurs, pour vendre du sel de Méditerranée dans toute la France". Dans le domaine, seuls les mas, encore nombreux rappellent aux bons souvenirs des années 50, lorsque les sauniers habitaient dans ces salins. "À l’époque, il y avait seulement des vélos pour se déplacer, alors ils vivaient ici et leurs familles à Aigues-Mortes", indique Franck Heurtebise.

Depuis, les technologies ont évolué et plus personnes n’habite dans ces salins, ou du moins à l’année. Car il est possible de louer un de ces mas pour y passer la nuit. Mais aussi se faire masser dans les salins, les visiter à bord d’un petit train ou à vélo et même de réserver un créneau sur une plage privée, à quelques kilomètres de l’entrée, non loin des flamants roses. Né en Occitanie, le groupe qui s’est étendu notamment en Espagne, en Italie ou en Afrique de l’Ouest produit environ 4 millions de tonnes de sel par an.

La Baleine, le logo qui traverse les époques depuis 90 ans

Il est de ces logos reconnaissables d’un simple coup d’œil. La baleine de "La Baleine" agrémente nos plats et nage sur nos tables depuis 1934. Mais d’où vient ce logo, dessiné par Benjamin Rabier, dessinateur de la non moins célèbre Vache qui rit ? "À l’époque, les plus gros concurrents étaient les salines de Franche-Comté, qui produisaient un sel de terre. Leur logo était un lion, donc nos propriétaires voulaient une espèce encore plus forte", raconte Franck. Si c’est l’éléphant qui avait été choisi à l’origine, l’idée a été rapidement abandonnée, car le plus gros animal terrestre se fait plutôt rare dans la mer… Quoi de mieux alors que le plus gros mammifère du globe ?

Aux origines des Salins d’Aigues-Mortes et du sel "La Baleine"

La baleine fête ses 90 ans cette année. Midi Libre – MiKAEL ANISSET

C’est comme cela que la baleine a été définitivement choisie pour représenter les Salins du Midi, "en s’inspirant d’un personnage fétiche de Benjamin Rabier : Gédéon traverse l’Atlantique". Dans l’histoire du dessinateur de bandes dessinées pour enfants, Gédéon faisait sa grande traversée sur le dos d’une baleine. Celle-ci continue de voyager à travers toutes les mers du monde pour mettre du sel dans nos plats. La baleine a une espérance de vie de 80 à 90 ans à l’état sauvage. Cette année, "La Baleine" souffle sa 90e bougie, mais celle-ci n’a pas pris une ride.

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