“On s’impatiente, on n’abandonnera pas” : au Grau-du-Roi, une cinquantaine de manifestants contre l’interdiction de la pêche à la ligne

"On s’impatiente, on n’abandonnera pas" : au Grau-du-Roi, une cinquantaine de manifestants contre l’interdiction de la pêche à la ligne

Les pêcheurs ont marché jusqu’à la mairie pour défendre le droit de pêcher à la ligne. – Tom Serrano

Depuis un mois, la pêche à la ligne est interdite au Grau-du-Roi en raison de conflits avec les propriétaires de chalutiers.

Un mois après la décision d’interdire la pêche à la ligne sur le chenal du Grau-du-Roi, la colère ne retombe pas chez les principaux intéressés. Ce jeudi soir, sous un ciel orageux, ils étaient une cinquantaine à défiler entre la statue de l’Espérance et la mairie, régulièrement applaudis sur leur parcours. "Interdire la pêche, c’est couper le lien social. Tous les soirs, on se retrouvait, on parlait même avec des gens qu’on ne connaissait pas", se désole Michel Valette.

L’interdiction est liée à des conflits avec les propriétaires de chalutiers, dont les hélices ont été à plusieurs reprises endommagées par le fil de pêche. Fin juin, un bateau a reçu des tirs de pistolet à grenaille et l’enquête est toujours en cours. Les conflits d’usage ont entraîné la décision stricte, avec une amende de 1 500 € pour les contrevenants.

"On ne va pas lâcher"

En se dirigeant vers la mairie, les pêcheurs savaient qu’ils ne seraient pas reçus. Mais ils ne désarment pas et font des propositions afin de cohabiter le plus paisiblement possible avec les professionnels. "On a eu rendez-vous avec la municipalité, ils nous ont entendus. On s’impatiente. On ne va pas lâcher, on n’abandonnera pas", clament Sébastien Millet et Luc Barthelot, du collectif de pêcheurs qui devrait prochainement se transformer en association, afin de devenir un véritable interlocuteur avec les pouvoirs publics.

"On s’impatiente, on n’abandonnera pas" : au Grau-du-Roi, une cinquantaine de manifestants contre l’interdiction de la pêche à la ligne

Une cinquantaine de pêcheurs, de tous âges, ont manifesté.

Parmi les pistes, les pêcheurs proposent un règlement, d’abord "au niveau des horaires pour ne pas entraver la circulation des chalutiers", explique Sébastien Millet. Cela concerne les heures d’entrer et de sortie du port, le matin entre 2 et 3 heures, l’après-midi entre 15 et 18 heures. Pour montrer leur bonne volonté, ils évoquent aussi une seule canne pas personne mais tous types de cannes, l’interdiction de la pêche au plomb, seulement la pêche au bouchon… Les pêcheurs souhaiteraient également être informés de l’enquête en cours, suite aux tirs, en niant toute implication.

Au-delà de la défense d’un loisir, c’est aussi l’identité du village que les pêcheurs entendent défendre. Luc Barthelot est "né dans un magasin de pêche" et a longtemps été détaillant d’articles de pêches. Il se plaît à rappeler que son père servait des clients célèbres, qui appréciaient la pêche au Grau-du-Roi. "On voit la date de 1879 sur la mairie, la création du Grau-du-Roi, rappelle Viviane Dumas. À l’époque, les premiers qui sont venus étaient des pêcheurs à la ligne."

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