Feria de Béziers 2024 : un grand cartel pour les aficionados pour la corrida de ce vendredi 16 août
|Daniel Luque Midi Libre – Stéphan Guin
Daniel Luque Papier présentation Midi Libre – Stéphan Guin
Talavante Midi Libre – Stéphan Guin
Lobito Santiago Domecq indulté 2023 Midi Libre – Stéphan Guin
Borja Jimenez. Midi Libre – Stéphan Guin
Alejandro Talavante, Daniel Luque et Borja Domecq feront le paseo dans les arènes pour affronter les Santiago Domecq. Trois toreros et un élevage au sommet de leur forme depuis deux temporadas.
Cette deuxième corrida de la Feria, ce vendredi 16 août à 18 h, est certainement le cartel le plus abouti de la Feria avec le meilleur élevage des deux dernières temporadas et trois toreros au sommet de leur art et qui sont en pleine forme actuellement.
En effet, Santiago Domecq fait partie de la branche encastée et exigeante de la galaxie Domecq et ils impressionnent par leur régularité et leur performance depuis deux ans. Personne n’a oublié l’indulto de « Lobito » par Juan Leal à Béziers et le toro de vuelta à Madrid l’an dernier. En 2024, l’élevage andalou a frappé deux nouveaux grands coups en recueillant les Prix de meilleur toro et meilleure corrida de la Feria de Séville et « Escondido » a été gracié à Valencia lors de la Feria de juillet par Roman.
Les Santiago Domecq seront combattus par trois toreros qui ont les capacités pour canaliser leur bravoure et mettre en valeur leur classe. Alejandro Talavante est redevenu, depuis un an, ce torero unique avec une pureté et un relâchement exceptionnel qu’il mélange avec ces habituelles inspirations et créations. Daniel Luque a gagné « l’oreille d’or » 2 023 et confirmé en Espagne son statut de numéro un en France depuis plusieurs temporadas. Le torero de Gerena est dans sa plénitude et sa technique et son sens de la lidia aigu lui permettent de tirer le maximum de chaque adversaire et les grandes portes se multiplient au quotidien cette année encore. Les deux figuras seront accompagnés de Borja Jimenez, la révélation de la saison dernière avec Fernando Adrian, qui voudra bousculer l’ordre établi et prouver que son Prix de triomphateur de la Feria de Madrid justifie d’être invité à la table des meilleurs.
Borja Jimenez, la nouvelle star depuis son triomphe à Madrid
Le protégé de la famille Espartaco est natif du même village d’Espartinas dans la banlieue de Séville. Après une carrière de novillero prometteuse en France et en Espagne, Borja Jimenez a connu les difficiles lendemains d’alternative qu’il a célébrée à Séville en 2015. Les contrats étaient rares de 2016 à 2022 (entre un et trois annuel) et il devait souvent traverser l’Atlantique pour réaliser quelques paseos au Pérou pour s’habiller de lumières. S’entraînant régulièrement en Andalousie avec Sébastien Castella dont il est proche, la persévérance de Borja Jimenez a fini par être récompensée l’an dernier. Sa carrière s’est reconstruite durant l’hiver 2023 à Salamanca quand le faiseur de talents qu’est l’ancien torero Julian Guerra l’a accompagné. Ses prestations lors de la Copa Chenel lui ont permis de gagner le respect des professionnels et il s’est fait remarquer par son courage et sa profondeur à Madrid face aux Margé et à Pamplona. La grande porte obtenue le 12 octobre dernier à Madrid avec trois oreilles des Victorino Martin lui a enfin permis d’intégrer les plus grandes ferias cette temporada.
Borja Jimenez n’a pas laissé passer ces opportunités espéraient depuis si longtemps et les aficionados sont sous le charme devant son toreo profond, classique et très sincère d’autant qu’il a la capacité de triompher face à tous les types de toros. Le triomphe de Castellon et les oreilles obtenues à Valencia Séville et pour son premier paseo de la San Isidro n’étaient qu’un apéritif avant la consécration à Madrid le 7 juin. Il obtient une seconde « puerta grande » à Las Ventas et décroche les Prix de triomphateur et de la meilleure faena de la plus prestigieuse Feria du monde pour succéder au palmarès à Sébastien Castella. Le coup de corne à Pamplona lors de son triomphe le mois dernier n’a pas freiné sa dynamique puisqu’il a coupé cinq oreilles des Victorino Martin quelques jours après lors d’un solo face aux Victorino Martin à la Linea de la Concepcion. Le torero Sévillan sera la grande découverte de cette Feria 2 024 et il fera le paseo à Béziers avec l’ambition de gagner une place en France digne de son nouveau statut en Espagne.
La technique et la maestria de Daniel Luque impressionnent
Depuis son solo triomphal à Bayonne en 2019 où il avait coupé quatre oreilles et une queue, Daniel Luque s’est imposé comme une référence et un pilier des ferias françaises. Présent comme un phénomène dès les novilladas, le gamin de Gerena dans la banlieue de Séville s’est immédiatement hissé dans la catégorie des figuras au lendemain de son alternative à Nîmes en 2007. Si le maestro savait déjà tout de la tauromachie, l’homme avait besoin de mûrir et il est tombé des meilleurs cartels et son nombre de corridas, une soixantaine, a été divisé par deux au milieu des années 2010. Relancé par Robert et Jean-François Pilès, le Sévillan illumine les arènes françaises depuis cinq ans et sa maturité technique et personnelle s’impose au quotidien. Car Daniel Luque est un des rares toreros capables de briller devant tous types d’encastes (origines des élevages) et la précision de sa muleta et son sens de la lidia lui permettent de briller face à un pourcentage exceptionnel de toros dont il a la capacité d’en extraire toutes les qualités. Une sorte de Ponce à la mode andalouse qui sait toujours toréer en faveur de son adversaire pour favoriser son expression.
Ainsi, depuis trois ans, il est l’incontestable numéro un en France et son seul contre six de Dax est rentré dans l’histoire quand il a coupé sept oreilles et une queue des La Quinta en graciant un exemplaire. Il retrouvera d’ailleurs cet élevage pour un solo lors de la Feria des Vendanges à Nîmes. Véritable idole dans le Sud-Ouest, il a gracié un Victoriano del Rio à Arles en 2022 et multiplié les triomphes l’an dernier en France (Nîmes, Dax, Arles, deux fois Mont-de-Marsan). Le statut de leader du torero apodéré par Jean-Baptiste Jalabert a maintenant traversé les Pyrénées avec deux Portes du Prince à Séville en 2022 et 2024 et deux corridas à deux oreilles en 2023 dans sa ville. L’an dernier, il a été le lauréat de « l’oreille d’or », le « ballon d’or » taurin. Cette dynamique est même parvenue à inquiéter Roca Rey, le patron de l’escalafon, qui abuse de son pouvoir pour lui fermer les portes et refuse de l’affronter. Là encore, Daniel Luque a montré sa maturité nouvelle car il s’est montré diplomate face à cette injustice. Mais les spécialistes ne s’y trompent pas, la référence muleta en main est plutôt sévillane que péruvienne.
Une novillada de Margé en matinée
Pour cette édition 2024, les arènes de Béziers proposeront deux novilladas sans picador et une novillada piquée lors de trois matinales (11 h). Ce vendredi, les erales (toros de deux ans) des Monteilles sont programmés pour la première non piquée. Au cartel, on retrouvera José Maria Rosado (Ronda), Abel Rodriguez (Castellon), Victor Clauzel (Arles) et Nicolas Cortijo (Albacete).
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