Cérémonie d’ouverture des Paralympiques : sur la place de la Concordre, les “Paras” font leur révolution

Cérémonie d'ouverture des Paralympiques : sur la place de la Concordre, les "Paras" font leur révolution

Alexis Hanquinquant et les Français ont déambulé dans l’enceinte ouverte de la Concorde. MAXPPP – Andrew Matthews

Plus sobre que sa grande sœur olympienne, la cérémonie d'ouverture des Jeux Paralympiques, qui s'est déroulée ce mercredi 28 août, est restée dans le jus de Paris 2024.

Le déluge, les chaussures mouillées, le décor apocalyptique… Le chaos de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques avait son charme. Mais l’écrin parisien sous les derniers rayons du soleil et une légère brise, suffisante pour dresser les drapeaux des 168 délégations, ça a quand même de la gueule. Osons même écrire que les Paralympiques ont vécu la cérémonie d’ouverture dans le plus prestigieux décorum du monde. Descendre les Champs-Élysées jusqu’à la place de la Concorde, transformée en enceinte ouverte, sur un sol spécialement revêtu d’une moquette goudron pour faciliter l’accès, c’était plus que bien vu. Et inédit pour les athlètes, qui n’ont jamais paradé dans le cœur d’une ville hôte.

"Il fallait offrir une mise en scène de dingue, une mise en lumière de dingue pour ces athlètes", raconte Daphné Burki, chef costumière de la cérémonie.

La Concorde, le choix est aussi symbolique. Mercredi, la place de la Révolution française est aussi devenue celle de l’inclusion mondiale.

"Depuis le début de cette aventure, on veut porter une ambition très forte. Ce sera la même pour les Jeux Paralympiques", promettait en début de semaine à Midi Libre Tony Estanguet, M. Paris 2024. Le premier jour du deuxième round de l’aventure olympienne plante bien le décor.

Moins de moments forts, mais un décorum de dingue

Cette cérémonie des “Paras” était un réel défi pour Thomas Jolly, grand architecte des deux cérémonies d’ouverture. Il n’avait presque rien à perdre le 26 juillet dernier, tant tout le monde voyait l’organisation se viander au début de l’été. Elle est passée. Et Jolly, malgré ses penchants parfois un peu provoc’, a montré que la France pouvait placer la barre haut, très haut. À l’image de l’organisation de ces JO. Face à la réussite populaire de l’événement, même les plus rageux ont reconnu leur aigreur mal placée.

Donc, mercredi soir, il a fallu garder le curseur au top.

Le premier frisson est souvent le plus attendu dans ce genre d’événement. Il n’a pas tardé à arriver. Le "Welcome to Paris" de Théo Curin, un des visages du handisport français depuis plusieurs années, sous une explosion de fumée bleu-blanc-rouge, a fait son effet.

Le spectacle, les chorégraphies, l’interprétation de Non, je ne regrette rien d’Édith Piaf par Christine and the Queens ? Chacun se fera son avis. Pas de prise de position depuis la tribune presse de la Concorde, on laisse ça aux réseaux sociaux. Mais la performance globale, indéniablement, était un poil plus sobre que sa sœur olympique, moins tape à l’œil, avec moins de tableaux et de moments forts.

Un deuxième round encore plus symbolique

Mais on peut dire que le démarrage de la fusée “Para” est une réussite. On compte sur les athlètes français pour nous remettre des étoiles dans les yeux, ces dix prochains jours. Et le challenge est grand. Car l’atterrissage du nuage sur lequel nous ont portés les JO a été trop brusque. Le jour 1 sans Jeux ? Pire qu’un lendemain de cuite. Ne plus pouvoir se réveiller le matin, s’affaler direct dans le canapé et admirer Lisa Barbelin régler sa mire en tir à l’arc, s’extasier devant les Français du BMX ou vibrer devant Nicolas Gestin en canoë… La déprime. Pourtant, Dieu sait qu’on adore téléachat.

Mais rassurons-nous, donc. Réjouissons-nous, même. Les “Paras” nous offrent un deuxième round. Un nouveau shot de kiffe. L’engouement ne peut que prendre en découvrant des disciplines comme le goalball ou la boccia.

Parce qu’en août, on a remarqué que le sport nous faisait du bien. L’espace de deux semaines, la folie du monde s’est un peu dissipée grâce aux Jeux. Le sport va encore plus loin, ces dix prochains jours, en sensibilisant à l’inclusion, en cassant les barrières des différences.

Mais attention, il n’est pas question de glorifier le handicap, qui représente 15 % de la population mondiale. Ni de le sacraliser pendant les “Paras”, même s’il est difficile, en première réflexion, de ne pas penser comme tel. Thomas Jolly a souhaité que le show de ce mercredi soir, justement, sorte "des clichés héroïsants concernant les personnes en situation de handicap, parce que ce n’est pas être un héros que de relever des défis du quotidien liés aux barrières sociétales et urbaines".

Les performances sportives, le parcours de ces athlètes seront racontés. Comme cela a été fait avec les valides. Peut-être que là, et on ne peut s’en empêcher, car ils restent des héros malgré eux, il y aura un p’tit truc en plus, comme dirait l’autre.

Cinq pour allumer le chaudron !

C’est le petit jeu d’avant cérémonie. Qui va performer ? Ou encore, qui va porter la flamme ? Aux alentours de 23h10, Florent Manaudou est apparu en bas des Champs-Elysées. Le quintuple médaillé olympique de natation a apporté la torche dans l’enceinte de la Concorde. Il est le premier d’un relais marqué par la présence de stars des Paralympiques, alors que le Bolero de Ravel accompagnait le show. Michael Jeremiasz (tennisman français), Bebe Vio (escrimeuse italienne), Oksana Masters (Américaine, spécialistede l’aviron), Markus Rhem (sauteur en longueur allemand), Assia El Hannouni (athlétisme), Christian Lachaud (ancien escrimeur, français le plus titré) Béatrice Hess (natation, deuxième athlète la plus médaillée de l’histoire)… Et tout s’est accéléré. Ils étaient cinq à allumer le chaudron olympique : les deux porte-drapeaux Nantenin Keita (athlétisme) et Alexis Hanquinquant (triathlon), Charles-Antoine Kouakou (athlétisme), Elodie Lorandi (natation) et Fabien Lamirault (tennis de table).

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