Exhibition sexuelle, menaces de mort, conduite en état d’ivresse… un habitant de Palhers en Lozère “terrorise” ses voisins

Exhibition sexuelle, menaces de mort, conduite en état d’ivresse… un habitant de Palhers en Lozère "terrorise" ses voisins

L’audience correctionnelle a duré près de trois heures. Midi Libre – Célian Guignard

L’homme de 52 ans a été placé en garde à vue, ce lundi 9 septembre 2024, avant d’être jugé en comparution immédiate, le lendemain, par le tribunal correctionnel de Mende.

Un vieux maillot troué de l’Olympique de Marseille sur les épaules, les yeux d’un bleu intense, les traits du visage comme taillés à la hache… C’est un homme de 52 ans marqué par la vie, la drogue, l’alcool, et sous escorte, qui se présente à la barre du tribunal correctionnel de Mende, ce mardi 10 septembre, dans le cadre d’une comparution immédiate.

Placé en garde à vue, la veille, cet habitant de la commune de Palhers devait déjà passer devant les juges en cette fin d’année 2024. Deux dossiers le concernant étaient inscrits au rôle d’audiences prévues en octobre et en décembre. Mais une dernière infraction, commise le dimanche 1er septembre, lui aura permis de gagner du temps… On lui reproche en effet, en plus du reste, d’avoir montré son pénis à un riverain et de s’être masturbé en sa présence.

De mars à septembre

Une agression supplémentaire pour ses voisins les plus proches, qui ont une nouvelle fois porté plainte à son encontre, et qui lui a valu le placement en garde à vue. Des faits que le prévenu nie en partie : "Oui, j’ai montré mon sexe, mais c’était par provocation. Par contre, je ne me suis pas branlé. Prouvez-le moi. On peut regarder la vidéo (tournée par la victime)…" Une proposition à laquelle les magistrats, le ministère public et les avocats ne donne évidemment pas suite. "Dans tous les cas, l’infraction est caractérisée", rappelle Magali Espaze, la substitute du procureur de la République.

Des menaces de mort répétées, des insultes particulièrement violentes, la conduite d’un scooter en état d’ivresse et après avoir fumé du cannabis, puis de l’exhibitionnisme. Voilà en substance ce qui est reproché au quinquagénaire sur une période allant de mars à septembre de cette année. Le parquet, dans le cadre de l’opportunité des poursuites, a donc décidé que tout serait jugé ce même jour.

Jusqu’à quatre litres de bière par jour

Hormis le délit routier, toutes les autres infractions ont été commises à l’encontre de ses voisins, avec qui les relations n’ont cessé de se dégrader. "Depuis son arrivée, on est terrorisés, raconte la voix tremblante l’une des victimes qui s’est constituée partie civile. On ne dort plus la nuit. Il passe à minuit, 2 h ou 4 h devant chez nous avec ses chiens, qui tapent sur notre portail. Je n’arrive plus à supporter ses comportements déviants. Je suis toujours à l’affût. Je regarde s’il est là ou pas, avant de sortir de chez moi. J’aimerais revivre en sécurité. Je n’autorise même plus mes enfants à aller jouer dans le village."

Comme le souligne Benjamin Gayet, le président, en rappelant les neuf condamnations inscrites à son casier judiciaire, la vie du prévenu "baigne dans l’alcool". Ce dernier a même avoué aux gendarmes, lors de son audition, qu’il pouvait ingurgiter jusqu’à quatre litres de bière à 8° par jour, auxquels il faut ajouter les deux joints qu’il fume pour – dit-il – "mieux se concentrer". Une intoxication qui lui fait, de son aveu même, perdre le contrôle.

Une pétition signée par les villageois

Difficile, comme dans de nombreux cas de conflits de voisinage, de comprendre quand exactement la situation a dérapé. Cependant, ce qui est certain, c’est qu’une pétition a bel et bien été signée par une partie des villageois pour demander le départ de cet habitant indélicat, avant d’être versée au dossier.

Lors de ses réquisitions, Magali Espaze rappelle que ce dernier a déjà menacé à plusieurs reprises de – elle cite – "montrer sa bite", avant de passer finalement à l’acte. Ce qui lui fait penser qu’il serait aussi capable d’agresser physiquement ses voisins après les avoir menacés à plusieurs reprises. Comme l’avocate des parties civiles, Me Cécile Bessière, qui se demande "s’il faut attendre que le sang coule avant de le mettre hors d’état de nuire", elle pointe la dangerosité de l’individu.

Un an de prison, dont six mois avec sursis

Magali Espaze demande donc comme peine principale dix-huit mois de prison dont six mois assortis d’un sursis probatoire de deux ans, avec obligation de soins, interdiction d’entrer en contact avec les victimes, interdiction de paraître à leur domicile, ainsi qu’à Palhers. Pour la partie ferme, elle requiert également le mandat de dépôt, c’est-à-dire un départ immédiat pour la maison d’arrêt.

Les juges, après en avoir délibéré pendant près d’une heure, condamne finalement le quinquagénaire à un an de prison, dont six mois assortis d’un sursis probatoire de deux ans comportant les mêmes obligations que celles de la substitute du procureur. Le mandat de dépôt est ordonné. Le prévenu devra aussi indemniser les parties civiles pour un total de 1 100 €.

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