C’est devenu un enjeu majeur de santé publique : comment le surpoids et l’obésité ont augmenté en France en vingt ans

C’est devenu un enjeu majeur de santé publique : comment le surpoids et l’obésité ont augmenté en France en vingt ans

De plus en plus de Français en surpoids. MAXPPP – NICOLAS VALLAURI

Et il existe des disparités entre les hommes et les femmes, montre une étude alarmante dévoilée par Santé Publique France.

C’est devenu un enjeu majeur de santé publique. Le surpoids et l’obésité ont augmenté en France sur vingt ans et atteignent des niveaux "très élevés", alerte Santé publique France dans son dernier bulletin publié mardi.

Ce constat s’appuie sur une analyse inédite réalisée de 1996 à 2017 sur 124 541 personnes de 18 à 75 ans : 55 356 hommes et 69 185 femmes.

Résultat : chez les hommes, la proportion du surpoids déclaré (y compris l’obésité) est passée de 40,2 % en 1996 à 50,1 % en 2017 et semble s’être stabilisée entre 48 et 50 %.

Les hommes sont plus touchés par le surpoids, mais chez les femmes, l’évolution reste dynamique

Alors que le phénomène gagne toujours du terrain chez les femmes. "Le surpoids déclaré chez les femmes était inférieur à 25 % en 1996 et a atteint 39 % en 2017", détaille l’étude.

"Les hommes sont plus touchés par le surpoids, mais chez les femmes, l’évolution reste dynamique", résume Valérie Deschamps, docteur en épidémiologie, coordinatrice de l’équipe de surveillance et épidémiologie nutritionnelle de Santé publique France, au micro de Radio France.

14 % des Français sont obèses

L’obésité, définie par un IMC supérieur ou égal à 30, évolue, en revanche, de la même manière chez les hommes et chez les femmes. En plus de vingt ans, elle a quasiment doublé chez les adultes au point de toucher à peu près 14 % des Français.

Ces tendances devront désormais être confirmées par le recueil de données anthropométriques mesurées. Mais elles inquiètent Santé publique France.

Car le surpoids et l’obésité sont des facteurs de risques majeurs pour les maladies cardiovasculaires, le diabète, plusieurs cancers et peuvent entraîner des décès prématurés.

Ce sont aussi des facteurs aggravants pour certaines maladies infectieuses comme le Covid-19.

Lutter contre la sédentarité

En 2020, la Ligue contre l’obésité observait une stabilisation du surpoids en général (y compris l’obésité) et une augmentation de l’obésité entre 2012 et 2020.

La crise sanitaire et ses confinements auraient encore accentué, depuis, la problématique de la sédentarité. Une nouvelle étude est en cours pour analyser plus en détail les pratiques des hommes et des femmes, en matière d’alimentation et d’activité physique.

"Des modes de vie et des comportements différents sont observés entre les hommes et les femmes, par exemple une activité physique moindre chez les femmes, surtout après 40 ans", a souligné, sur BFMTV, Valérie Deschamp, qui a noté une forte incidence du niveau d’études.

Tout cela "nécessite une évaluation précise de la situation et un suivi de son évolution au cours du temps", souligne Santé publique France.

Des messages moins culpabilisants

"Au vu de ces évolutions, le niveau élevé de la corpulence chez les adultes en France, qu’elle soit déclarée ou mesurée, justifie la poursuite, voire l’intensification, des programmes de lutte contre le surpoids et l’obésité, en encourageant une alimentation saine et équilibrée, en promouvant la pratique régulière d’une activité physique et en prévenant des effets délétères d’une trop grande sédentarité", souligne l’étude.

Même si Valérie Deschamp plaide pour des messages moins culpabilisants. "Faire un peu, c’est toujours mieux que rien", juge-t-elle.

Add a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *

(function(d,s){d.getElementById("licnt2061").src= "https://counter.yadro.ru/hit?t44.6;r"+escape(d.referrer)+ ((typeof(s)=="undefined")?"":";s"+s.width+"*"+s.height+"*"+ (s.colorDepth?s.colorDepth:s.pixelDepth))+";u"+escape(d.URL)+ ";h"+escape(d.title.substring(0,150))+";"+Math.random()}) (document,screen)