En vingt ans, la SAS Franck Fabre s’est taillée une renommée qui dépasse les frontières de la Lozère

Franck Fabre et ses salariés travaillent de la matière première brute, comme ce block de granit de Margeride. Midi Libre – Célian Guignard

L’entreprise, spécialisée dans le travail de la pierre et de la chaux, ainsi qu’en maçonnerie et en sculpture, célèbre ses deux décennies d’existence. Elle intervient quasi exclusivement sur les monuments historiques.

Franck Fabre en a fait du chemin depuis qu’il a lancé, très exactement le 1er septembre 2004, sa SAS (Société par actions simplifiée) homonyme, spécialisée dans le travail de la pierre et de la chaux, ainsi qu'en maçonnerie et en sculpture. Qu’elle semble loin l’époque de Saint-Julien-du-Tournel (Mont-Lozère-et-Goulet), quand l’artisan n’avait pas de bâtiment et œuvrait directement sur les chantiers.

Implanté depuis 2014 dans la Zone d’activités économiques (ZAE) du causse d’Auge, il a fait construire, à Mende, un atelier à la fois confortable et fonctionnel. Le patron emploie à présent dix-huit personnes. "Des ouvriers, des conducteurs de travaux, des techniciens, une assistante de direction, détaille-t-il. Dans nos petites sociétés, l’ascenseur social fonctionne très bien."

50 % de son chiffre d’affaires en Lozère

"Au départ, j’étais seul, se souvient Franck Fabre. J’ai commencé à restaurer du petit patrimoine vernaculaire. Ensuite, je suis passé à de plus gros édifices non classés, comme des églises. Maintenant, nous sommes spécialisés dans les monuments historiques, qui représentent 95 % de notre activité. Nous travaillons principalement en Lozère, dans l’est du Cantal, dans l’Hérault le long de l’A75 et à l’ouest de la Haute-Loire. Ponctuellement, nous pouvons aller plus loin. Récemment nous étions à Carcassonne ou à Minerve." Son prochain chantier sera la restauration de l’église de la commune altiligérienne de Saint-Julien-des-Chazes dans les gorges de l’Allier.

Thierry Julier, président de la chambre de commerce et de l’industrie de la Lozère, qui a participé à la visite de l’atelier, ce vendredi 20 septembre 2024, pour célébrer les vingt ans de l’entreprise, a rappelé que "50 % du chiffre d’affaires de la SAS Franck Fabre était réalisé en Lozère". Il en a aussi profité pour féliciter l’entrepreneur pour ses investissements, sa stratégie d’avenir et sa démarche RSE (Responsabilité sociétale des entreprises).

Une visite de l’atelier a été organisée pour les 20 ans de l’entreprise. Midi Libre – Célian Guignard

Une matière première locale

"Nous avons presque fini l’investissement lourd, calé sur nos besoins en matière de rénovation de monuments historiques, confirme le chef d’entreprise. Nous avons un atelier de taille conséquent pour notre scie à fil, qui découpe des blocs parallèles de 20 tonnes, et notre débiteuse, qui nous permet d’obtenir des pavés droits. Nous avons aussi des outils plus petits : une carotteuse, une éclateuse et une genouillère. Il nous manque encore un polissoir à plat et un polissoir à chant qui permet de vieillir la matière." Et tout son matériel est d’occasion. "Nos machines, ou ce sont des rebuts d’industrie ou elles proviennent d’entreprises qui ont fait faillite. Nous les remettons en état et, à l’arrivée, elles sont dix à quinze fois moins chères que des neuves."

La matière première, aussi bien le sable que la pierre, la SAS Franck Fabre la récupère à peu de frais et le plus près possible de Mende. "Parfois, nous avons un bloc de granit dans un champ qui gène l’agriculteur. Nous défrayons pour le chargement et le transport. Le chargement, c’est d’ailleurs le plus compliqué, vu le poids. Nous nous entendons très bien avec l’entreprise de travaux publics Engelvin. Souvent, le matin, leurs camions de 8,4 tonnes partent remplis et rentrent, le soir, à vide. Nous leur demandons alors de charger pour nous."

La société mendoise a encore de belles années devant elle. Pour poursuivre son développement, elle est sans cesse à la recherche de main-d’œuvre qu’elle forme en interne.

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