Créer un “Nouveau front populaire local” : l’appel du pied de l’écologiste Manu Reynaud à LFI et toute la gauche montpelliéraine

Créer un "Nouveau front populaire local" : l’appel du pied de l’écologiste Manu Reynaud à LFI et toute la gauche montpelliéraine

Manu Reynaud préside le groupe écologiste (EELV, Génération écologiste et Parti animaliste) au sein de la majorité municipale. Midi Libre – T. J.

Le responsable écologiste, deuxième adjoint au maire de la ville de Montpellier, veut fédérer une gauche très large pour 2026. Possible ou utopique ?  Explications.

Vous lancez la caravane des écologistes dès début octobre. Quel est le principe ?

Je lance la caravane pour l’union de la gauche et des écologistes à Montpellier. L’idée est de reproduire le Nouveau front populaire pour travailler dessus sur les prochaines élections locales. On vient de passer une période, lors des élections législatives, dans laquelle nous avons été unis. Ça correspondait à une attente. Il faut s’adresser à l’intelligence des gens, réfléchir à l’union et travailler sur des projets de convergence. Je pense qu’il y a beaucoup plus de choses qui nous rassemblent que de choses qui nous séparent.

Pouvez-vous être plus précis sur votre concept de caravane de la gauche et des écologistes ?

Ce sont des élus écologistes et des militants qui vont aller à la rencontre des habitantes et des habitants de Montpellier du 1er octobre au 21 décembre pour leur dire d’adhérer aux Écologistes à partir de 1 €. On peut élargir cette majorité. Nous l’avons fait devant le Pavillon populaire avant le second tour des législatives. Il y avait les socialistes Michaël Delafosse et Fanny Dombre-Coste, le LFI Sylvain Carrière, l’écologiste Jean-Louis Roumégas… C’est comme cela que la gauche a réussi à avoir quatre députés sur Montpellier.

Tout un contexte

Homme fort d’EELV (devenu Les Ecologistes depuis 2023) à Montpellier lors des municipales 2020, Manu Reynaud, 2e adjoint au maire (dont il est proche depuis la faculté), est le président du groupe écologiste au conseil municipal, au sein duquel des tensions sont apparus au fil du mandat, provoquant notamment les départs de Coralie Mantion et François Vasquez.

Au sein du bureau local d’EELV, les porte-parole sont Jean-Louis Roumégas et Julia Mignacca.

Bref, à un an et demi des municipales de 2026, le chantier est grand. Manu Reynaud présente sa stratégie et lance “sa” caravane.

On vous reproche d’être la caution écologiste du maire, Michaël Delafosse.

Nous sommes une composante de la majorité, qui plus est basée sur un accord politique au deuxième tour des élections municipales qui a permis des avancées majeures à Montpellier, en matière d’urbanisme, de mobilités, d’alimentation… On a posé les bases de changements conséquents sur la répartition de l’espace public, on a changé diamétralement les logiques. Cette ville se transforme dans ses mobilités, dans ses rapports à l’espace public. C’est fondamental. Nous avons sanctuarisé cent hectares aux Bouisses. À Malbosc, nous allons sanctuariser vingt hectares. Nous sommes une composante de la majorité. Il y a des réalités en matière de bilan.

Quelles sont vos relations aujourd’hui avec les porte-parole locaux des Verts, dont le député Roumégas ? Êtes-vous toujours scindés ?

Il y aura l’AG en novembre mais, aujourd’hui, nous sommes sur des orientations différentes mais ça fait partie de l’écosystème des écologistes d’avoir des positions différentes. On débat et ça nous permet d’avancer.
Vous voulez fédérer une gauche large au-delà des écologistes alors que vous n’êtes pas fédérés entre vous…
C’est pour cela que l’on fait cette caravane. Pour pouvoir participer aux choix qui seront faits plus tard, en 2026, il faut adhérer maintenant, en 2025. Ce débat doit avoir lieu.

Pourquoi LFI, alors qu’ils sortent en tête à Montpellier aux présidentielles et aux européennes, rejoindrait votre proposition alors qu’Alenka Doulain, sa représentante, est la principale opposante au maire ?

J’ai écouté Alenka Doulain au conseil de métropole, il y a un an, durant lequel elle avait égrené les points essentiels de divergence avec la majorité : le Com, Malbosc… La plupart sont dépassables. Je fais le premier pas qui est de proposer de prioriser les convergences. Aux municipales de 2026, nous serons entre deux élections nationales d’importances majeures, les législatives et la présidentielle. Au niveau local, je me refuse que l’on fasse à la droite le cadeau de division de la gauche et des écologistes. On vient de vivre les législatives. C’est sismique. J’ai proposé un groupe de travail sur la question du RN et de son vote. On n’est pas passé loin d’être une forteresse de résistance pour tout le sud de la France. Sorti de nous et un petit bout d’Avignon et Marseille, de Nice à Perpignan tous ont des députés RN. Il n’y a pas Montpellier et le reste du monde. Il est hors de question d’offrir la ville à la droite pour des questions de division.

Mais que ce soit les LR ou le RN, la droite à Montpellier n’existe pas politiquement.

La division de la gauche et des écologistes peut entraîner des risques de bascule. À Montpellier, la candidate de droite déclarée, Isabelle Perrein, a des débats très tranchés, intéressants à mener. Elle veut en finir avec les pistes cyclables, faire des tunnels… Posons les points qui pourraient faire convergence à gauche. On va susciter le débat sur des sujets de fond. Ce n’est pas une question d’étiquette. Ce combat est celui de l’union de la gauche et des écologistes. Montpellier a changé dans ce mandat. Et surtout a changé de direction : urbanismes, mobilité avec la gratuité des transports, la piétonnisation… Le prochain mandat sera aussi sur les mobilités. Il faudra poursuivre ce qui a été entamé.

En 2026, que fera Manu Reynaud. Restera-t-il la caution écologiste de Michaël Delafosse…

Pas la caution, la garantie. La garantie écologiste, c’est très différent !

Alors serez-vous avec Michaël Delafosse, sur une liste avec votre parti uni ou sur une troisième voie quitte à diviser les écologistes ?

Je n’ai jamais que participer à des collectifs.

Quel est votre collectif aujourd’hui ?

Je fais partie des écologistes. Depuis vingt-trois ans. Et au sein des écologistes, nous avons un collectif d’élus et adhérents. Le débat ne fait que commencer. C’est ce à quoi va s’atteler avec cette caravane de la gauche et des écologistes jusqu’en décembre.

Add a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *

(function(d,s){d.getElementById("licnt2061").src= "https://counter.yadro.ru/hit?t44.6;r"+escape(d.referrer)+ ((typeof(s)=="undefined")?"":";s"+s.width+"*"+s.height+"*"+ (s.colorDepth?s.colorDepth:s.pixelDepth))+";u"+escape(d.URL)+ ";h"+escape(d.title.substring(0,150))+";"+Math.random()}) (document,screen)