Découverte exceptionnelle : un avion Breguet XIV s’était crashé en 1924 à Cabrerolles, près de Béziers

Découverte exceptionnelle : un avion Breguet XIV s'était crashé en 1924 à Cabrerolles, près de Béziers

Les fouilles et découvertes ont eu lieu le 25 août dernier. JF Bec – ML

Découverte exceptionnelle : un avion Breguet XIV s'était crashé en 1924 à Cabrerolles, près de Béziers

Les vestiges retrouvés patientent dans un hangar de Cabrerolles en attendant d’être exposés lors des journées de commémoration. Antonia Jimenez – ML

Découverte exceptionnelle : un avion Breguet XIV s'était crashé en 1924 à Cabrerolles, près de Béziers

undefined Antonia Jimenez – ML

Découverte exceptionnelle : un avion Breguet XIV s'était crashé en 1924 à Cabrerolles, près de Béziers

Les fouilles et découvertes ont eu lieu le 25 août dernier. JF Bec – ML

Découverte exceptionnelle : un avion Breguet XIV s'était crashé en 1924 à Cabrerolles, près de Béziers

Découverte exceptionnelle : un avion Breguet XIV s'était crashé en 1924 à Cabrerolles, près de Béziers

Les fouilles et découvertes ont eu lieu le 25 août dernier. JF Bec – ML

L’association Aérocherche de Blagnac, spécialisée en archéologie aéronautique, a retrouvé les vestiges d’un Breguet XIV, l’avion mythique de l’Aéropostale qui s’était écrasé sur une montagne le 6 novembre 1924, non loin du hameau d’Aigues-Vives, sur la commune de Cabrerolles, dans l'arrière-pays biterrois.

"Tout a commencé avec René Angel, un passionné de Marseillan qui a écrit un livre sur Pierre Deley, un aviateur français pionnier de l’Aéropostale. Dans le cadre de ses recherches, il découvre qu’un Breguet XIV s’est écrasé sur Cabrerolles. Il mène une enquête sur le site possible du crash. Qui n’aboutit pas. Âgé, il fait alors passer le dossier à l’association Aérocherche de Blagnac, composée de bénévoles spécialisés dans l’archéologie aéronautique. Tout est parti de là", raconte Olivier Andrieu, le premier adjoint de ce petit village de l’arrière-pays biterrois d’environ 340 âmes.

L’association se met au travail début 2023. Ses recherches aboutissent : le 6 novembre 1924, le pilote Georges Payan, 31 ans, se tue lorsqu’il percute la montagne de Cabrerolles, à bord d’un Breguet XIV des Lignes postales Latécoère (qui deviendra ensuite l’Aéropostale, lire ci-dessous). "Il faisait mauvais temps, à cette époque, tous les avions longeaient la côte. Avec le vent, l’avion a été déporté et a percuté les premiers reliefs après Béziers, qui sont ceux de Cabrerolles."

Des témoignages, une commémoration

Mais le lieu exact du crash n’est pas trouvé. Parallèlement, Aérocherche engage toute la partie administrative, notamment celle des autorisations auprès de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) pour obtenir les autorisations de fouilles. En septembre 2023, elle contacte la mairie et demande à Olivier Andrieu, qui est aussi le président de l’association de sauvegarde du patrimoine de Cabrerolles, de réunir des témoignages afin de localiser l’épave. Ce que fait volontiers ce passionné d’histoire locale, en juin dernier. D’autant plus qu’Aérocherche voudrait organiser une grande commémoration pour le centenaire de la disparition de l’avion. Une date est arrêtée avec la mairie : les 9 et 10 novembre prochains (lire ci-dessous).

Il était une fois le Breguet XIV

Biplan d’observation et de bombardement rustique et solide conçu en 1916, le Breguet XIV a été produit à plus de 8 000 exemplaires dans plusieurs pays jusqu’en 1926. Le dernier appareil volant a été retiré du service en 1935.

Dès la fin de la Première Guerre mondiale en 1918, de nombreux Breguet XIV seront désarmés et modifiés à des fins de transport civil. Ce sera le cas pour près de 200 d’entre eux qui seront transformés pour les Lignes aériennes Latécoère à Toulouse-Montaudran.

C’est avec cet avion que les Lignes aériennes Latécoère, puis l’Aéropostale assureront les premiers vols de reconnaissance en Espagne, en Afrique puis en Amérique du Sud et commenceront les vols d’exploitation. Georges Payan, mort à Cabrerolles, était l’un des pilotes pionniers de cette belle aventure.

Le 25 août dernier, une équipe d’Aérocherche, présidée par Gilles Colaveri, arrive au village. Objectif : trouver le Breguet XIV. Elle rencontre d’abord les témoins cabrerollais, fait des repérages et… "Miracle, la recherche a été fructueuse, inespérée ! Des très beaux éléments de l’avion se trouvaient encore à 400 mètres du hameau d’Aigues-Vives, sur un site escarpé", s’enthousiasme encore aujourd’hui Olivier Andrieu. Et d’ajouter : "Les recherches sont restées discrètes pour préserver le site de fouilles."

Des pièces très bien conservées après 100 ans

Le moteur, le manche à balai, l’échappement (une pièce exceptionnelle du moteur), des tirants d’aile, le train d’atterrissage… Plus d’une centaine de pièces, et même des effets personnels du pilote, en grande majorité très bien conservés, ont donc été retrouvés. Ces vestiges patientent dans un hangar de la commune en attendant d’être répertoriés. Puis exposés le mois prochain lors de la commémoration qui aura lieu en présence, entre autres, de membres des familles Latécoère et Breguet. Un Breguet XIV, le seul au monde à voler encore, passera au-dessus du lieu de la cérémonie.

Deux jours de commémoration

Les 9 et 10 novembre, la mairie de Cabrerolles, Aérocherche et l’association de sauvegarde du patrimoine de Cabrerolles organisent une commémoration pour le centenaire de la disparition du Breguet XIV.

Au programme du samedi 9 novembre : 14 h, inauguration d’une stèle en hommage au pilote Georges Payan non loin du site du crash ; 15 h-18 h, ouverture de l’exposition à la salle des fêtes de La Liquière avec mise en valeur des vestiges de l’avion ; 15 h 30, à La Liquière, conférence sur l'archéologie aéronautique ; 16 h, à La Liquière, conférence sur l'Aéropostale ; 19 h, repas avec lectures de contes à La Liquière.

Dimanche 10 novembre : 10 h, ouverture de l’exposition à La Liquière ; 12 h 30, repas ; 15 h, ouverture de l’école musée du hameau d'Aigues-Vives avec une exposition sur l’histoire de l’Aéropostale dans la cour de l’école ; 16 h 30, théâtre déambulatoire dans les rues d’Aigues-Vives.

Deux questions à Gilles Colaveri, président d’Aérocherche

En quoi cette découverte est-elle exceptionnelle ?
Pour deux raisons. Tout d’abord, parce que c’est le plus vieil avion que l’association a découvert. C’est un Breguet XIV, un avion mythique, des Lignes Latécoère, qui sont ensuite devenues l’Aéropostale. La Société des lignes Latécoère a vu le jour en 1918, avec l’idée d’une ligne aérienne transatlantique consacrée au service postal et au transport de passagers, rêvée par Pierre Georges Latécoère. Elle se réalise au fil des années 1920 sous l’impulsion de Marcel Bouilloux-Lafont, repreneur de “La Ligne” sous le nom de Compagnie générale aéropostale en 1927. La deuxième raison, c’est la qualité et la quantité des vestiges retrouvés. D’habitude, nous trouvons des petits fragments. Là, le moteur est relativement complet, avec une grosse partie des structures métalliques.
Existe-t-il d’autres avions de ce type ?
Un seul en France, un authentique, qui est exposé au musée de l’air et de l’espace du Bourget. Il existe aussi deux copies, une au musée Michelin de Clermont-Ferrand, l’autre, fabriquée en 1992, celle qui volera lors des journées de commémoration.

Je m’abonne pour lire la suite

Add a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *

(function(d,s){d.getElementById("licnt2061").src= "https://counter.yadro.ru/hit?t44.6;r"+escape(d.referrer)+ ((typeof(s)=="undefined")?"":";s"+s.width+"*"+s.height+"*"+ (s.colorDepth?s.colorDepth:s.pixelDepth))+";u"+escape(d.URL)+ ";h"+escape(d.title.substring(0,150))+";"+Math.random()}) (document,screen)