A Bagnols-sur-Cèze, un vibrant hommage rendu aux 280 jeunes engagés qui ont suivi le Commandant Vigan-Braquet voilà 80 ans
|Le carré de départ originel a été reconstitué, par les corps civils et militaires, sans oublier la jeunesse, et la foule, comme en ce 14 septembre 1944, jour du départ depuis Bagnols du commando Vigan-Braquet. Midi Libre – C. C.
Très émouvante également, l’interprétation par la chorale du collège du Bosquet de “La Marseillaise”, du “Chant des partisans” et de “On écrit sur les murs”. Ils étaient cinquante-cinq collégiens volontaires, de la 6e à la 3e, a avoir répondu présent. Photo Claude Masse
Parmi les moments forts, le dépôt de gerbes, par le maire Jean-Yves Chapelet, entouré de Raymond Masse, élu aux anciens combattants, de membres du conseil municipal des jeunes, et du petit-fils du commandant Vigan-Braquet. C. C. – Midi Libre
Une cérémonie solennelle pour rendre hommage aux 280 jeunes engagés du commando Vigan-Braquet, partis de cette même place Mallet le 14 septembre 1944. Midi Libre – C. C.
Avec les spécialistes de la reconstitution historique dans le Gard rhodanien, les bénévoles de la Guilde de l’histoire. Midi Libre – C. C.
Ce samedi 14 septembre, une cérémonie solennelle et reconstitutive, 80 ans jours pour jour après, s'est déroulée place Auguste-Mallet où il y avait foule. Des descendants de ces jeunes hommes et de Georges Vigan-Braquet étaient présents, et particulièrement émus. Une journée historique.
Ce samedi 14 septembre, 80 ans jour pour jour après leur départ de la place Mallet, un vibrant hommage a été rendu aux 280 engagés du commando Vigan-Braquet qui ont participé à la libération de la France, à la campagne Rhin-Danube. "Grandiose", confiera un porte-drapeau à l’issue d’une cérémonie solennelle.
Reconstitution du carré originel
Une commémoration au cours de laquelle le carré originel de départ des engagés du commando a été reconstitué par des militaires de la Légion étrangère, des policiers, des gendarmes, des pompiers, la Croix-Rouge, de nombreux élus, la nouvelle génération via le conseil municipal des enfants et des jeunes. Parmi les participants à ce devoir de mémoire, on notait également la présence des élus du territoire, des bénévoles de l’association la Guilde de l’Histoire, et bien entendu les porte-drapeaux, les représentants d’associations d’anciens combattants.Sans oublier, les descendants de ces engagés, des Bagnolais et habitants des environs, très émus. Exceptionnelle également, la présence de seize descendants du commandant Georges Vigan-Braquet (qui avait une maison à Saint-Laurent-des-Arbres). "Toutes les forces vives de la Nation étaient présentes, la classe défense du lycée Sainte-Marie symbolise la jeunesse, les pompiers représentent la santé, soit toute l’équipe du docteur Arène, et toute la foule derrière, c’est comme cela que ça s’est passé. La foule était là pour voir partir le commando", résumera après l’événement le Colonel Alain David.
Un fait historique
Sous l’une des arcades de l’hôtel de ville, on pouvait lire ce message gravé sur un panneau : "Le 14 septembre 1944, vingt jours après la libération de Bagnols-sur-Cèze, le commandant Vigan-Braquet partait d’ici, avec près de 280 Gardois d’une vingtaine d’années pour aller combattre des Vosges jusqu’en Autriche." "Cette commémoration était très émouvante, dira pour sa part Guy Marignane, président de l’association des Week-ends historiques d’Orsan. Commenter le départ du Commando Vigan-Braquet est un fait d’histoire qui est très souvent oublié. Ce fut le début de l’intégration des anciens maquisards dans l’armée régulière", a-t-il poursuivi.
D’autres temps forts auront émaillé cette commémoration.Il y a notamment eu l'appel aux soldats morts par le Colonel Alain David, président du comité de la Légion d’honneur du Gard rhodanien. A chaque nom, les enfants du conseil municipal des jeunes, impressionnés mais si fiers, déclaraient "Mort pour la France."
"Cette journée restera dans le souvenir", conclura en marge de la cérémonie Jean-Claude Mougenot, président des anciens combattants de Bagnols-sur-Cèze. Ce samedi, Mathilde Bonfils. une adolescente de 17 ans qui habite à Rasteau dans le Vaucluse, a assisté à cette cérémonie du souvenir, arborant non sans fierté un bel uniforme de l’armée d’antan floqué sur l’épaule gauche de la croix rouge d’infirmière. La jeune femme est issue d’une famille de passionnés de reconstitution historique. Le fronton de l’Hôtel de ville s’était lui aussi paré de rubans. Les cocardes tricolores en disaient beaucoup sur la gravité de l’instant. La place Auguste-Mallet s’était quant à elle drapée de solennité et d’habits militaires d’époque.
Que retenir de cet évènement ?
Message du maire aux jeunes
Le maire de Bagnols-sur-cèze Jean-Yves Chapelet, accompagné des élus de ses élus délégués aux anciens combattants Christian Baume et Raymond Masse, a rendu un poignant hommage aux héros du commando Vigan-Braquet : "Cet engagement qui donne du sens à nos vies, nourrit nos espoirs et guide nos actions. Cet engagement que nos aînés ont incarné avec courage et dignité (…). Aujourd’hui, je formule le vœu que notre jeunesse soit animée par le même idéal que les 280 jeunes engagés de chez nous, qui ont suivi un homme d’exception, le général Georges Vigan-Braquet. Que notre jeunesse se lève comme eux, qu'elle s'engage comme eux, qu'elle refuse la bêtise et le renoncement comme eux."
Autre enseignement de cette journée de célébration qui s’est poursuivie l’après-midi par une déambulation de la Guilde de l’histoire, elle a mis en lumière ce qui reste du patrimoine historique de cette époque. Ces engins étaient visibles place Mallet et boulevard Lacombe. Le public bagnolais a pu découvrir des modèles de véhicule de combat, de transport de troupe et même une ambulance reconnaissable à sa croix rouge.
Une jeep de l’armée et un char américain venaient compléter un décor ensoleillé déjà bardé de bleu blanc rouge tandis que les fanfares de la peña del Fuego lâchaient les décibels revisitant quelques grands classiques chansonniers français tels que par exemple Les copains d’abord de Georges Brassens. La chorale du collège Le Bosquet a également été mise à contribution, exécutant avec talent Le chant des partisans ou encore l’hymne nationale.
"Il était sensible à la vie de chacun de ses hommes", les descendants de Georges Vigan-Braquet présents à la cérémonie commémorative reconnaissants et émus