A Nîmes, l’arrivée des pelleteuses à la galerie Wagner marque un tournant dans le quartier Pissevin

A Nîmes, l'arrivée des pelleteuses à la galerie Wagner marque un tournant dans le quartier Pissevin

La galerie Wagner, autrefois centre commercial, va être détruite. Midi Libre – MiKAEL ANISSET

Dans le cadre du Programme de renouvellement urbain engagé à Pissevin, les travaux entrent dans une nouvelle phase ce mardi 18 juin, en s'attaquant à la galerie Wagner.

Cela devait se faire non pas avec tambours et trompettes, mais du moins avec un brin d’inauguration. Le programme de renouvellement urbain "extrêmement ambitieux" de Pissevin, qui a pour objectif de "profondément changer le tissu urbain de ce quartier compliqué", selon ses porteurs de projet, entre dans une nouvelle phase ce mardi 18 juin, avec le début des travaux qui conduiront, notamment, à la disparition de la galerie Wagner.

Face aux problématiques, pas d’angélisme

Face à toutes les problématiques que connaît ce quartier, point d’angélisme. Ni de déni de réalité. Les travaux devront avancer, coûte que coûte. Et c’est aussi un des nerfs de la "guerre" qui a été mené. "Il y a un historique avec ce quartier : on a déjà eu des problèmes de sécurité l’été dernier, avec tous les aspects négatifs que cela crée, reconnaît la préfecture du Gard. Et le retard que cela peut engranger et d’autant plus grave qu’avec l’effet domino, un mois de retard se répercute sur l’ensemble du chantier."

Le trafic de drogue, entre autres, qui grangrène Pissevin (mais pas seulement) a conduit l’ensemble des parties prenantes à mener une action relativement inédite : demander des financements supplémentaires qui seront consacrés à la sécurisation des lieux. "Le préfet est retourné, accompagné des collectivités locales et des maîtres d’œuvre, devant le comité d’engagement de l’Anru (Agence nationale pour la rénovation urbaine, NDLR) en décembre dernier pour parler sécurisation. Traditionnellement, l’Anru ne s’intéresse pas à ce sujet et ne finance pas particulièrement les coûts de sécurisation, poursuit-on au sein des services de l’État. Mais le préfet a convaincu le comité de lui donner des moyens financiers supplémentaires, soit 1,2 M€ d’enveloppe supplémentaire", à la seule main du préfet. L’objectif ? "Organiser un continuum de sécurité."

Nîmes, un laboratoire à l’échelle nationale

Ainsi, avant même le premier coup de pelle, les réunions se sont multipliées entre les différents acteurs des chantiers qui conduiront à transformer Pissevin. Prises de contact préalables avec les entreprises candidates, visites sur site, repérages… Mais aussi dès la sélection de la société chargée de mener à bien tout ou partie des travaux, la création d’une fiche "afin que chacun sache qui fait quoi et qui doit être alerté en cas de problème", appuie la préfecture. Tout cela conduisant à la création d’une gouvernance en trois niveaux : le premier niveau, plus stratégique, sous forme de comité de pilotage où siègent représentants de la préfecture et maîtres d’œuvre pour construire cette méthode.

ttMais également un comité technique, chargé de faire le point sur tous les sujets qui pourraient se poser. Enfin, la possibilité, en cours de chantier, d’organiser des GPO (groupe partenariat opérationnel), instance de la police nationale, permettant, face à une situation, de se reposer la question de l’adaptation des moyens et, éventuellement, de les compléter.

"Les 1,2 M€ qui sont alloués n’ont que pour vocation de financer les surcoûts", rappelle la préfecture. Autrement dit, les entreprises qui entreprennent les travaux ne sont pas dispensées de sécuriser employés et matériel. Ce type de modus operandi, "n’est pas généralisé à l’ensemble du territoire. Nous allons être une sorte de laboratoire, ce que nous allons mettre en place comme organisation, et sa réussite, permettra peut-être de dupliquer ce dispositif-là au niveau national", ambitionne la préfecture. Qui n’entend pas échouer dans sa mission. Ainsi, les travaux menés le sont en concertation avec les entreprises intervenantes qui ont connaissance, en toute transparence, du contexte.

Impliquer le quartier dans son quartier

Et pour l’État, principal financeur de ce programme de renouvellement urbain, une des clés de la réussite passe aussi par l’implication des habitants de Pissevin. "Nous travaillons en coordination avec le calendrier des animations du quartier. Mais nous avons aussi des entreprises, qui ont candidaté et ont l’habitude de ce type de chantier. Et nous avons aussi des clauses d’insertion, qui serviront à former des jeunes à différents métiers. C’est important d’embaucher des gens qui vivent là, qui peuvent faire le relais avec les habitants", reconnaît la préfecture. Un effet à double échelle : "On montre à tous les acteurs du territoire, quels qu’ils soient que nous serons là, réactifs et que nous allons réaliser tous les projets. Les premiers jours vont être durs, on le sait." Mais les pelleteuses n’ont pour autant pas, pour l’heure, l’intention de reculer.

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