Agglo du bassin de Thau : il est temps de penser à trier vos déchets alimentaires
|L’objectif est de réduire de 30 % le volume de déchets ménagers non valorisés sur le territoire de l’Agglo du bassin de Thau. DR
La loi française oblige les collectivités à mettre en place des dispositifs pour le tri des biodéchets des particuliers. Où en est l’Agglo du bassin de Thau?
À compter du 1er janvier 2024, conformément à la loi antigaspi Agec de 2020, les collectivités sont tenues de proposer à leurs habitants une solution de tri à la source des biodéchets (restes de repas, épluchures, coquilles d’œuf, etc.), pour que ces déchets soient valorisés. Il s’agit de réduire le volume des ordures ménagères (30 %) tout en fournissant du terreau utile à la fertilisation des sols.
Tous les habitants de l’Archipel de Thau sont donc incités (non obligés) à recycler leurs déchets alimentaires. Qu’ils vivent en maison individuelle ou en appartement. Plusieurs méthodes sont déjà possibles. Et des réflexions en cours au sein de l’Agglo.
1. 9500 foyers compostent déjà à domicile
La possibilité de composter à domicile existe sur le territoire de l’Agglo depuis 2017. Il est, en effet, possible de s’équiper d’un composteur de jardin en bois qui transformer végétaux et déchets organiques en compost. Ils peuvent être retirés gratuitement au centre de tri Oïkos à Villeveyrac ou au sein des sept déchèteries du territoire du Bassin de Thau. Selon les chiffres dévoilés par l’Agglo, 9500 foyers sont déjà équipés. Une donnée à rapporter aux 130 000 habitants du territoire, parmi lesquels 50 % vivent en logements individuels, soit 65 000 personnes, dont 32 000 en maisons individuelles."Si on était parfaits, il faudrait un composteur par maison, donc 32 000 !, résume Laurence Magne, actrice du dossier en tant qu’élue en charge à la mairie de Sète et vice-présidente de l’Agglo chargée de la valorisation des déchets. Mais nous prévoyons d’en déployer 10 000 sur cinq ans". L’Agglo a fait le choix du réemploi et va lancer via une entreprise locale la fabrication de 2 500 bacs en matériaux de récupération : du bois récupéré en déchetterie.
2. Le compostage collectif notamment en milieu urbain
Si vous vivez en habitat collectif, en zone urbaine, il est tout à fait possible de composter. Votre syndic peut faire la demande d’un bac pour 10 à 15 familles (gratuit avec broyat, lire ci-dessous) qui peut être installé sur un espace vert de votre résidence.
Le compost, comment ça marche ?
Un composteur doit être placé en extérieur, en contact direct avec la terre. Sous l’effet de l’oxygène et de l’humidité, des micro-organismes (bactéries, champignons) et d’insectes, la matière organique se décompose. Il faut ajouter du boyat (matière sèche à base de feuilles mortes ou de bois) pour maîtriser le taux d’humidité et aérer régulièrement, pour empêcher les odeurs et les moucherons. Épluchures de légumes, végétaux frais, restes alimentaires de viande, marc de café, sachets de thé et coquilles d’œufs peuvent rejoindre le bac à compost. Pour toute question, appelez le service d’Éducation à l’environnement de l'Agglo au 04 67 46 25 53 ou contacter par mail educenvironnement@agglopole.fr.
Mais pour accélérer le mouvement du recyclage des biodéchets, notamment auprès de ceux qui n’ont pas d’espaces extérieurs (appartements privés ou résidences non équipées), près de 50 aires collectives ont été créées sur l’espace public à la demande d’associations ou de communes (au sein de groupes scolaires, jardins partagés, quartiers résidentiels, par exemple) de l’Agglo. Leur développement devrait s’accélérer en 2024. Un "référent composeurs" est à chaque fois désigné pour s’assurer de la bonne marche de l’équipement et informer le public (habitants, membres associatifs, etc). "Cela peut aussi passer par les conseils de quartier, nous sommes ravis que celui du Barrou nous ait contactés, ils ont très envie de s’impliquer", note Laurence Magne. Pour les futures résidences, le permis de construire inclura les modalités d’installation d’un composteur.
3. Une collecte auprès des particuliers à la réflexion
L’Agglo a renoncé à distribuer des lombricomposteurs individuels pour balcons. "Ce n’est pas agréable d’avoir des vers chez soi, l’été il y a de fortes odeurs, il y a eu trop d’échecs, résume Laurence Magne. Pour les personnes vivant en appartements privés, on ne veut pas se précipiter. Nous avons deux solutions techniques à l’étude", confirme l’élue. L’installation de points d’apports volontaires répartis en ville (PAV) avec un ramassage régulier. "Ce n’est pas évident pour les gens de faire cet effort même à 200 m de chez eux, on l’a vu à Perpignan. Et puis les bacs génèrent des odeurs et il faut les nettoyer souvent à grande eau". Une autre solution va être testée. Jeter ses déchets alimentaires dans un sac plastique spécialement distribué par les communes, de couleur orange, qui sera ajouté à la collecte classique des ordures ménagères. Mais une fois à l’Unité de valorisation énergétique de Sète (incinérateur), un tapis de tri à lecture optique repère le sac orange qui serait séparé des autres déchets pour pouvoir réduire son contenu compost. La location du tapis à lecture optique pourrait coûter entre 2 et 3M€. Techniciens, élus et associations travaillent à établir la stratégie au cours du premier semestre 2024. "On veut être prudents, nous ne sommes qu’au début de l’histoire. On ne veut pas que les prix des taxes explosent. Il faut trouver le juste équilibre entre économie et écologie".
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