Alès : pour les 50 ans de l’aéro-club de Deaux, plongée dans le monde de l’aviation et du métier de pilote

Réunis entre passionnés, les aviateurs se sont échangé anecdotes et conseils. Midi Libre – ALEXIS BETHUNE

Une large et inédite exposition d'avions légérs est proposée par le club sur le tarmac de l'aérodrome jusqu'à ce dimanche 7 juillet. 

Finalement, les vols ont pu se maintenir malgré une météo incertaine. Les ronronnements des moteurs d’avions commencent à fendre le ciel, et le bruit des hélices, des moteurs qui grondent sur le tarmac, ravivent les sourires des quelque visiteurs invités à l’occasion des 50 ans de l’aérodrome de Deaux, célébré ce samedi 6 juillet.

La gendarmerie est arrivée avec son hélicoptère EC135. Midi Libre – ALEXIS BETHUNE

Pendant deux jours, les plus belles machines de l’aviation légère sont parquées sur le terrain de l’aérodrome, entre lesquels les visiteurs, amateurs où non, déambulent sous leurs ailes, admirent les fuselages d’aluminium, les tableaux de commande complexes. Pour les moins férus de mécanique, épopées et récits de guerre, avec l’avion comme personnage principal, sont contés. L’un a bravé la violence de la Seconde guerre mondiale, l’autre a été maquillé en "chasseur zéro" (avion chinois) pour le film de Steven Spielberg L'empire du soleil, celui-là servait à l’épandage agricole… À chaque avion, son passé.

Thierry Paris, ancien pilote de ligne pour Air France, expose son T28. Midi Libre – ALEXIS BETHUNE

Après une longue année de préparation pour l’anniversaire, bénévoles, pilotes venus de la France entière, élèves actuels et anciens se sont retrouvés à Alès. "Au total, entre 28 et 30 avions sont exposés aujourd’hui. Certains datent de plus d'un siècle, comme le Blériot. D’autres sont plus récents", décrit Pascal Doret, président du club d’aéronautique. L’anniversaire est surtout l’occasion de promouvoir la discipline en général, mettre en lumière de travail de l’association qui est à la fois de la formation, et du loisir", précise le bénévole.

Réunis entre passionnés, les aviateurs se sont échangé anecdotes et conseils. Midi Libre – ALEXIS BETHUNE

"Casser quelques clichés"

Habituellement fréquenté par des experts, évité des amateurs, le club de Deaux tente par cette initiative de casser son image onéreuse et privilégiée. "Il y a beaucoup de préjugés sur la discipline. Alors qu’en fait, elle nécessite surtout des qualités humaines, et rassemble toutes les castes sociales. Elle est exigeante d’un point de vue des qualités humaines", explique Romain Girard, pilote confirmé et vice-président du club. Clothilde, ancienne membre du club, revenue pour la journée prêter main-forte, admet que la licence est coûteuse. "J’ai commencé à travailler à 19 ans, pour économiser et me la payer. C’est possible. Surtout pour un passionné, explique-t-elle. C’est un univers inhabituel, assez incroyable."

Réunis entre passionnés, les aviateurs se sont échangé anecdotes et conseils. Midi Libre – ALEXIS BETHUNE

Alors, pour transmettre l’envie de dompter les airs, populariser l’aviation et dévoiler les coulisses de son activité, des pilotes venus de toute la France ont atterri sur les pistes, les baptêmes de l’air se sont enchaînés, les passionnés se sont retrouvés. À la tombée de la nuit, un spectacle aérien bouclera en beauté cette première journée.

Réunis entre passionnés, les aviateurs se sont échangé anecdotes et conseils. Midi Libre – ALEXIS BETHUNE

Carences à combler en aéronautique

Déjà pourtant, le public est impressionné. "Je suis un fada du Bourget. Je voulais venir voir ici pour comparer, je suis satisfait. Il y a de très beaux avions" conclut Jean-Claude accompagné de son petit-fils, Timothée. À l’issue de ce week-end, les organisateurs espèrent aussi, en plus d’en mettre plein les yeux, déclencher des envies de profession.

Réunis entre passionnés, les aviateurs se sont échangé anecdotes et conseils. Midi Libre – ALEXIS BETHUNE

Sur place, mécaniciens, armée de l’air, anciens pilotes mais aussi des gendarmes sont mobilisés à la rencontre du public. Entourés d’un petit groupe de curieux, Julien et Sébastien, pilote et mécanicien de bord de l’hélicoptère des forces de l’ordre, s’essaient aussi à la pédagogie. "Non monsieur, nous ne sommes pas là pour mettre des PV sur la route, explique le duo, alors qu’un visiteur se demande si la caméra vissée au patin sert à scruter les infractions routières. Nous volons pour porter secours, faire des recherches. Si l’on est au-dessus d’une route, c’est que l’on cherche une voiture particulière."

Réunis entre passionnés, les aviateurs se sont échangé anecdotes et conseils. Midi Libre – ALEXIS BETHUNE

Surtout, l’importance de ces rencontres, de ces longues conversations entre public et aviateurs sert à pérenniser les disciplines de l’air. Au total, rien qu’en Occitanie, 3 000 postes sont à pourvoir dans le secteur de l'aéronautique.

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