Assises de la proximité, transports et mobilités : “Le droit de ne pas être assigné à résidence”
|Les mobilités sont au cœur des préoccupations du monde rural. Midi Libre – ALEXIS BETHUNE
Autre thème de réflexion aux Assises de la proximité et de la ruralité : les transports et les mobilités.
"C'est une forte priorité de la Région, car les mobilités c'est le droit à ne pas être assigné à résidence". Jean-Luc Gibelin, vice-président aux transports de la Région Occitanie défend la pluralité d'offres, ferroviaires, car entre les villes, transports à la demande, "l'articulation entre les mobilités c'est essentiel, ce n'est pas que pour les Parisiens".
Jean-Luc Gibelin, vice-président de la Région Occitanie, en charge des transports. Midi Libre – ALEXIS BETHUNE
Sur le chemin de fer, le Gard est plutôt bien servi avec les lignes de la rive droite du Rhône récemment réouverte aux voyageurs, celle entre Nîmes et Le Grau-du-Roi – qui accueillera le premier train à batterie d'Occitanie -, et bien sûr la réouverture de la ligne Alès-Bessèges que les Cévenols attendent depuis des lustres. "Nous attendons toujours la réponse de l'Etat pour le volet mobilités du Contrat de plan Etat-région 2023-2027 ! On est en mars 2024, vous imaginez si les élus géraient leurs collectivités avec un an de retard !" s'agace l'élu régional.
Une étude environnementale jugée "absurde"
Autre cause d'énervement, les études environnementales, dites 4 saisons, demandées par l'Etat sur la rive droite du Rhône. "Il y passe déjà 50 trains de fret par jour et bien pour passer de 7 TER à 14, on va perdre 24 mois d'études, c'est absurde", peste Jean-Luc Gibelin qui dénonce également les suppressions demandées de cinq passages à niveaux sur Alès-Bessèges. Pascal Rousson, de l'association des usagers SNCF, pointe la même étude environnementale pour le pôle d'échange multimodal de Villeneuve-lès-Avignon, "en milieu urbain, déjà imperméabilisé à 95 %".
Pascal Rousson représentants des associations et collectifs d'usagers de la SNCF. Midi Libre – ALEXIS BETHUNE
Et la route ? Le Suménois Christophe Bonnet qui préside la Capeb du Gard, pointe les difficultés pour les artisans d'arriver dans les centres urbains. "Avec les zones à faibles émissions, entrer dans Montpellier est une vraie galère, j'ai des collègues qui renoncent. Le stationnement, ce n'est pas mieux. À l'avenir, le type qui aura une fuite d'eau à Nîmes, je lui souhaite bon courage !"
Christophe Bonnet, président de la Capeb du Gard. Midi Libre – ALEXIS BETHUNE
Dans le public, Serge Henry patron d'une société de froid et climatisation à Saint-Ambroix, évoque la fameuse rocade Ouest qui permettrait aux usagers de la RN 106 de ne pas bouchonner, entre La Calmette et l'entrée de l'autoroute Nîmes Ouest. "Je reçois des compresseurs d'Allemagne, de la région d'Hambourg. Le transporteur met une journée pour traverser l'Allemagne, trois pour la France. Arrivé à Montpellier, le transporteur local qui prend le relais ne vient vers Alès que tous les trois jours car il perd trop de temps à traverser Nîmes. Cela nous pénalise."
Sébastien Martinez, directeur adjoint d'IMT Mines Alès. Midi Libre – ALEXIS BETHUNE
Sébastien Martinez, directeur adjoint de l'école des Mines (IMT-Mines Alès) rappelle que son établissement incube des entreprises mais aussi que les étudiants travaillent sur la prospective. Le transport propre est au cœur des recherches. Des futurs ingénieurs qui doivent réaliser des missions de terrains. "Pourquoi ne pas les faire travailler sur une problématique de collectivités, qu'il s'agisse des déchets ou autres ?" En échange, Sébastien Martinez verrait bien l'Agglo d'Alès travailler sur une navette pour que les étudiants, dont l'école est située sur les hauteurs d'Alès, puissent venir irriguer le cœur de ville.