Avec le dérèglement climatique, la migration de la bécasse en Lozère est de plus en plus aléatoire

Avec le dérèglement climatique, la migration de la bécasse en Lozère est de plus en plus aléatoire

Sur le causse noir, la bécasse bien présente. Midi Libre – VICTOR GUILLOTEAU

L’assemblée générale du Club national des bécassiers de Lozère (CNB 48) s’est tenue samedi 15 juin 2024 au siège de la fédération départementale des chasseurs. L’occasion de faire le point sur la migration de la bécasse.

Une vingtaine de chasseurs bécassiers se sont réunis samedi 15 juin 2024 à la fédération départementale des chasseurs à Mende, pour l’assemblée générale du CNB 48, le Club national des bécassiers de Lozère. L’occasion de rendre compte des prélèvements opérés pendant la période de chasse du petit gibier et des observations du flux migratoire des bécasses.

L’indice cynégétique d’abondance

Guy Salles, président du CNB 48, a mis en avant les observations : "La saison a été particulière. La Margeride a été mal desservie par les oiseaux, et dans la partie sud de la Lozère, Tarn et causse Méjean, il y a eu abondance." Pour expliquer le phénomène, quelques pistes ont été explorées : "Le vent du Midi a dominé la migration. Elle s’est posée depuis le mont Lozère jusqu’aux causses noir et Méjean." Jean-Louis Boutin, bécassier, a confirmé : "Je chasse autour de Florac et dans ce secteur, les populations de bécasses se sont maintenues."

Dominique Chenavas, administrateur CNB de la grande région Auvergne, était présent et a mis en avant un outil, appelé indice cynégétique d’abondance (ICA), installé depuis 1954 : "Les chasseurs notent, lors des sorties, le nombre de bécasses vues en trois heures et demie. Il permet d’évaluer la population bécassière dans le temps." Selon l’expert, depuis cinq ans, l’ICA est le meilleur jamais observé : "La bécasse est parfois prélevée de façon abusive dans certains départements mais l’espèce n’est pas en difficulté."

Le CNB étudie depuis quelques années les gonades des bécasses : "Il est interdit de tuer un oiseau en phase de reproduction active. Cela se vérifie par la maturation de ses organes sexuels. Nous avions peur, avec le réchauffement climatique, que la chasse jusqu’au 20 février soit ambivalente avec les directives." Ainsi, 250 prélèvements ont été opérés à travers toute la France et les gonades prélevées analysées : "Depuis quatre ans, nous n’avons pas eu d’oiseaux dans cette phase de reproduction." Signe de bonne santé des populations.

Des oiseaux plus légers

Le CNB suit également la nidification des bécasses, en partenariat avec la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) : "Elle se localise de plus en plus sur des territoires comme le Massif Central." La bécasse se nourrit de lombrics et recherche donc des sols humides. Elle migre de Russie au Portugal, en traversant la France à l’automne : "Pour certaines, nous constatons un hivernage dans nos régions car le réchauffement climatique les empêche de descendre plus bas", affirme le spécialiste.

Enfin, la collecte des ailes a également permis de constater, au fil du temps, des oiseaux plus petits : "Les oiseaux sont plus légers, plus emplumés, plus résistants à l’évolution climatique. La nature est bien faite", a souri Dominique Chenavas. Les chasseurs bécassiers de Lozère ont été unanimes, constatant des migrations tardives, jusqu’au 20 décembre, et des populations posées pas forcément là où ils les attendaient. Une histoire de vents contraires, certainement.

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