Béziers : Le marbre de Saint-Pons-de-Thomières magnifié par des sculpteurs internationaux à la Scène de Bayssan

Béziers : Le marbre de Saint-Pons-de-Thomières magnifié par des sculpteurs internationaux à la Scène de Bayssan

La sculptrice iranienne, Sahar Khalaji, devant son bloc de marbre rouge de Saint-Pons. – Mathilde Jullien

Béziers : Le marbre de Saint-Pons-de-Thomières magnifié par des sculpteurs internationaux à la Scène de Bayssan

La maquette de la sculpture de Sahar Khalaji, à côté d’un morceau de marbre rouge de Saint-Pons. – Mathilde Jullien

Béziers : Le marbre de Saint-Pons-de-Thomières magnifié par des sculpteurs internationaux à la Scène de Bayssan

Le sculpteur français Emmanuel Sellier (au premier plan) et la sculptrice iranienne Sahar Khalaji sont à l’œuvre. – Mathilde Jullien

Depuis le 31 août et jusqu’au 22 septembre, la scène de Bayssan accueille le 7e Symposium international de sculpture sur marbre. Les visiteurs pourront assister en direct à la création des œuvres sur marbre de Saint-Pons-de-Thomières réalisées par 6 artistes internationaux, autour du thème de la vigne et du vin.

De la France à l’Iran, le choix d’allier vigne et féminité

Début d’après-midi au domaine de Bayssan. Sous un espace couvert aux allures de barnum, un atelier de sculpture est installé en plein air. Une fine poussière de marbre blanc et rose évaporée des blocs de marbre colore le sol. Côte à côte les 6 artistes originaires de France, d’Estonie, d’Ukraine, d’Autriche, de Géorgie est d’Iran s’activent autour de leurs œuvres en devenir. Certains blocs laissent déjà deviner la forme finale, alors que d’autres sont encore à l’état brut. Sur 7 couleurs de marbre disponibles, 4 ont été choisies, dont le fameux rouge languedocien qui fait la fierté de Saint-Pons. Il a été attribué au projet de Sahar Khalaji, sculptrice iranienne qui a choisi de représenter un buste de femme autour duquel s’enroule une vigne.

Emmanuel Sellier, artiste sculpteur français né en 1973, a lui aussi choisi de mettre en valeur un nu féminin : "C’est une femme nue mais cachée par une feuille de vigne qui sera en marbre vert. Cette feuille on voudrait bien la retirer, alors j’ai placé une serrure, et une clef qu’il suffit d’utiliser, c’est une invitation à la tentation". Habitué à travailler le bois, la résine ou le bronze, il apprécie particulièrement le contact du marbre, avec lequel il entame un dialogue : "Le marbre demande un travail très physique mais c’est gratifiant, car l’œuvre n’est pas friable, elle est pérenne, et hybride grâce aux effets de nuances propres au marbre. La sculpture, c’est aussi un effort intellectuel, on se projette à l’intérieur, on imagine la forme déjà existante à l’intérieur du bloc".

Coorganisé par le département de l’Hérault, les Marbriers de France, et l’association de valorisation du patrimoine marbrier (VPM), le symposium de sculpture en direct sur marbre a reçu une centaine de propositions suite à un appel à candidature. Le comité de sélection a finalement choisi 6 projets sur la base de croquis, en fonction de leur faisabilité au vu des contraintes : tailler une sculpture dans un bloc d’1m3 et pendant 3 semaines, pas plus.

Le marbre de Saint-Pons-de-Thomières et la vigne, deux richesses essentielles du patrimoine local

Véritable richesse du patrimoine local, ces blocs de marbre découpés dans la carrière de Saint-Pons-de-Thomières rencontrent un regain d’intérêt, explique le directeur de la carrière des Marbres de France et membre du comité de sélection, Chbeir Wissam : "Cette carrière était déjà exploitée durant l’antiquité, et quand je l’ai reprise en 2010, elle avait été fermée pendant une vingtaine d’années. Pendant une période, le marbre ne plaisait plus, c’était devenu vieillot. De gros travaux ont été nécessaires pour remettre la carrière en route car la nature avait pris le dessus, et à partir de 2015, on a commencé la commercialisation. Le marbre rouge de Saint-Pons est exporté dans le monde entier. On trouve le rouge languedocien sur les rives du Gange, en Inde, dans un gigantesque temple dédié à Krishna, mais aussi à Rome".

Comme à chaque édition, le département de l’Hérault met en exergue la richesse du patrimoine local, et cette année, c’est la vigne et le vin qui sont à l’honneur, pour le plus grand plaisir du public, qui peut librement accéder aux œuvres, se réjouit Bruno Houlès, directeur général et artistique de la Scène de Bayssan : "Le public peut voir le processus créatif qui est fascinant, ça demande beaucoup d’énergie et de puissance dans le geste, notamment pendant le maniement de la disqueuse, mais aussi de la finesse et de la poésie dans un deuxième temps".

Les œuvres des artistes sont visibles jusqu’au 22 septembre 18 h sur la Scène de Bayssan, où se tiendra un évènement pour clore le symposium. Les sculptures sont ensuite cédées au département qui les rend visible sur le domaine.

Scène du domaine de Bayssan, Route de Vendres / Ouvert tous les jours de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h. Entrée libre

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