Blocages des agriculteurs : “Nous demandons le désarmement des agents de l’OFB quand ils viennent dans nos fermes”
|Les agriculteurs en colère ont bloqué l’entrée de l’OFB vendredi après-midi. M. P
La Coordination rurale de Lozère a mené une action contre les locaux de l'Office français de la biodiversité à Mende en Lozère, vendredi 2 février 2024.
Les agriculteurs de la Coordination rurale de Lozère (CR 48) ont mené une nouvelle action à Mende, cette fois à destination de l'Office français de la biodiversité (OFB). Avec une colère portée notamment sur les contrôles de ses agents à l'encontre des exploitants. En début d'après midi, un long cortège de tracteurs, escorté par la police nationale, s'est déplacé de l'entrée de la ville jusqu'aux locaux de "la police de l'environnement".
C'est le parking du supermarché Aldi tout proche qui a servi de parking aux tracteurs et aux remorques. Les agriculteurs ont ensuite manœuvré les engins. Des bottes de paille ont été placées contre les grilles de l'établissement, avant que du fumier ne soit déversé. Puis, des pneus, des bâches et enfin du petit-lait tout droit sorti d'une citerne ont été déchargés, avant d'arroser le tout de paille projetée. Sous les yeux des forces de l'ordre.
Effondrement de la biodiversité, décarbonation
Le convoi est ensuite revenu en ville avant de s'immobiliser le long du boulevard Henri-Bourrillon, en face de la préfecture, provoquant quelques encombrements. Une délégation a été reçue par le directeur de cabinet du préfet, la directrice de la Direction départementale des territoires (DDT) et le chef de la brigade de l'OFB.
"Nous demandons le désarmement de ces agents quand ils viennent sur nos fermes. Le côté shérif, on ne veut plus le voir. La brigade sera directement à la main du préfet. Il aura la latitude pour les former en civilité et pour qu'ils ne se sentent plus investis d'une mission divine", a argué Alain Pouget, ancien coordinateur de la CR 48, avant d'entrer dans les locaux. "La police de l'environnement est une hérésie, un truc franco-français", a-t-il ajouté. Regrettant également le manque d'avancée sur la prédation sur les bovins.
Un embouteillage plus tard, la délégation est ressortie de la préfecture. "Nous avons été écoutés. Entre écoutés et entendus, l'avenir le dira (…) Les agents de l'OFB manquent de formation. Et il est intolérable qu'un hectare supplémentaire entre dans les inscriptions environnementales (Parcs régionaux, Natura 200, etc…)." Avant de cibler la question de l'effondrement de la biodiversité, la décarbonation "une imposture, puisque les prairies lozériennes captent le carbone", estime Alain Pouget. S'en prenant également à la loi Egalim "qui ne marche pas". "Nous aurons l'occasion de nous retrouver. Nous restons vigilants" a conclu le militant avant que les tracteurs ne quittent la ville, en début de soirée.
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