Cambriolages en série dans des communes au nord de Montpellier : deux hommes aux lourds casiers judiciaires condamnés à 5 et 4 ans de prison ferme
|Le tribunal correctionnel a reconnu coupables les deux hommes mis en cause dans près d’une dizaine de cambriolages. Midi Libre – RICHARD DE HULLESSEN
Incarcérés depuis le 5 juillet, deux hommes suspectés d’être les auteurs d’une série de cambriolages dans plusieurs communes au nord de Montpellier, de Teyran à Lauret, entre mars à juin derniers, ont été jugés vendredi 26 juillet. Ils ont été reconnus coupables.
Gentlemen cambrioleurs, ils ne sont pas, mais coutumiers de vols dans des maisons de particuliers, ils le sont assurément. Entre mars et juin dernier, ils ont commis neuf vols par effraction dans différentes communes du nord de Montpellier (Saint-Clément-de-Rivière, Teyran, Prades-le-Lez, Viols-le-Fort, Lauret ou encore Argelliers), certains avec succès, d’autres qui ne sont restés qu’au stade de la tentative. De leurs vols à répétition, ils ont emporté de l’argent, des bijoux, des consoles de jeux, des flacons de parfum…
Après une longue enquête des gendarmes de la compagnie de Castelnau-le-Lez, tout un faisceau d’indices était réuni contre eux, grâce notamment à la géolocalisation de leurs véhicules et de leurs téléphones portables. Identifiés comme les auteurs des cambriolages, ils comparaissaient vendredi 26 juillet devant le tribunal correctionnel de Montpellier.
Tous les indices convergent
Pour ligne de défense, les prévenus, âgés de 35 et 43 ans, nient tout en bloc. "Je conteste tout. Ce n’était pas moi", dit l’un. "Ce n’est pas mon véhicule", ajoute l’autre. "Qu’importe qu’il vous appartienne ou pas. La question est : l’avez-vous conduit oui ou non, car les gendarmes vous ont vu au volant de celui-ci", s’emporte presque la présidente Marie-Josèphe Roblez, avant de présenter les demandes chiffrées des victimes qui se sont portées partie civile et de dérouler les faits.
Indices saillants, selon elle : la similitude de la méthode utilisée pour s’introduire dans les maisons par effraction, soit un tournevis plat, retrouvé dans la voiture de l’un d’eux, ainsi que la présence de leurs différents véhicules à proximité des lieux des cambriolages, ou encore la liste des objets retrouvés chez eux et des images d’une partie de leurs visages extraites de la vidéosurveillance d’un des domiciles cambriolés.
Certes, "nous n’avons pas la preuve absolue de vous entrant dans les maisons, mais tous les indices nous mènent à vous", conclut-elle. Et s’il fallait en rajouter, leurs casiers judiciaires respectifs parlent d’eux-mêmes : 27 mentions pour l’un, 18 pour l’autre, dont la plupart concernent des vols par effraction. Pour la procureure Alexia Diot, ils sont bel et bien les auteurs des cambriolages. "Ils ont fait du vol leur mode de vie. Par ailleurs, tous les objets retrouvés chez eux ont été déclarés volés par leurs propriétaires", commente-t-elle. Elle requiert 5 ans ferme pour l’un, 4 ans et demi pour l’autre, avec maintien en détention pour les deux.
Une enquête à charge ?
Pour l’avocate d’un des prévenus, les preuves de leur culpabilité sont absentes. Quant à la singularité avancée du mode opératoire d’intrusion avec un tournevis, elle la conteste. "C’est celui qui est le plus utilisé dans les cambriolages." Idem pour l’association entre les objets retrouvés chez eux et ceux qui ont été volés. "Aucun objet significatif n’a été retrouvé chez eux. Par ailleurs, aucune concordance entre ces objets n’a été établie", tacle-t-elle. Pour elle, l’enquête a été menée en cherchant tous les éléments pouvant relier son client et son acolyte aux vols. Donc avec des recoupements plus proches des "raccourcis et des approximations" que de la précision requise.
Pour l’autre prévenu, Me Marc Gallix met en avant l’absence de "preuve objective : témoins, empreintes génétiques, digitales". "J’ai eu un mal fou à y voir clair dans ce dossier. On a un fatras de faits, que des débuts de preuves", poursuit-il, concluant : "Contre lui, vous avez son casier judiciaire."
Après avoir délibéré, le tribunal a prononcé des peines de 5 ans et 4 ans de prison avec maintien en détention des deux hommes. S’agissant du prévenu condamné à 4 ans, Me Gallix se réserve la possibilité de faire appel de cette décision.
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