“C’est la reconnaissance d’une tragédie” : une stèle inaugurée au cimetière des enfants du camp de harkis de Saint-Maurice-L’Ardoise

"C'est la reconnaissance d'une tragédie" : une stèle inaugurée au cimetière des enfants du camp de harkis de Saint-Maurice-L'Ardoise

La stèle a été dévoilée en présence du préfet du Gard, Jérôme Bonet et de familles de harkis. MIDI LIBRE – C. U.

Après la mise au jour des tombes et du cimetière, une stèle sur laquelle figure les 31 enfants harkis morts au camp de Saint-Maurice-L'Ardoise (Gard) a été inaugurée mardi 24 septembre. 

"Nous sommes réunis aujourd’hui pour faire vivre leurs mémoires". C’est par ces mots que le prefet du Gard, Jérôme Bonet, a inauguré hier la stèle du cimetière des enfants du camp de harkis de Saint-Maurice-L’Ardoise dans le Gard avant que ne soit égrené le nom des 31 enfants figurant sur ce mur mémoriel. Une cérémonie émouvante à laquelle ont participé des harkis qui ont vécu dans ce camp de la honte entre 1962 et 1976, et qui ont perdu, qui un frère, qui une sœur, qui un enfant.

Raoul, mort de malnutrition à 20 jours

C’est le cas de Aida dont le fils Raoul est mort de malnutrition alors qu’il n’avait que 20 jours. A 84 ans, elle se souvient de ce drame qui l’a rendu à jamais inconsolable : "les militaires avait pris le corps de mon bébé et l’avaient enterré. Mais je n’ai jamais su où. Aujourd’hui, c’est bien qu’il se passe ça mais c’est une souffrance pour moi de revenir ici".

C'est la reconnaissance d'une tragédie

Pour Nadia Ghouafria, qui a réussi à exhumer les registres de ces enfants oubliés et s’est fortement investi dans toutes les recherches depuis 2019 : "Ca a été un long parcours. Ces enfants aujourd’hui je les ai faits miens. Ils font partie de ma vie. On leur rend leur liberté qu’on leur avait retiré. C’est la reconnaissance d’une tragédie", dit-elle non sans une grande émotion.

Cette reconnaissance n’est pas terminée. Les tombes mises au jour ont permis de retrouver des ossements qui seront analysés. D’autres fouilles pourraient avoir lieu au camp de Rivesaltes. C’est en tout cas ce qu’avait annoncé l’ex secrétaire d’Etat auprès du ministre des Armées, Patricia Miralles il y a quelques mois.

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