“C’est n’importe quoi” : orages, pics de chaleur et baisses soudaines de température… pourquoi la météo est-elle si instable ?

Depuis trois semaines, le soleil fait des va-et-vient dans l’Hexagone. La région n’échappe pas à cette instabilité. Après un épisode d’orages et d’averses, le beau temps est de retour cette semaine mais ne devrait pas durer. On vous explique à quoi sont dues ces perturbations.

"C’est n’importe quoi ce temps." Sur la place de la Comédie, les Montpelliérains profitent du soleil depuis ce week-end, bien contents de voir enfin une accalmie.

Entre averses orageuses et chaleurs soudaines, ils ne savent plus quoi porter, quand arroser leurs jardins ou réserver leurs vacances. "On ne sait plus comment s’habiller. Le matin quand je pars j’ai froid, le midi il pleut, le soir je rentre du travail et j’ai froid", fustige un passant. Difficile de s’y retrouver, à quand le retour de l’été ?

Il faudra être patient

Président de Predict Service, entreprise montpelliéraine spécialisée dans la prévention des risques météorologiques, Alix Roumagnac explique à Midi Libre que la situation devrait durer jusqu’à la fin du mois de mai. Quand on veut parler de la météo, deux phénomènes s’opposent : d’un côté la dépression, responsable du mauvais temps, et de l’autre l’anticyclone, qui permet au contraire de dégager les masses nuageuses.

Or, en ce moment, "l’anticyclone ne se met pas en place, on est sous le coup d’une dépression qui vient de l’Atlantique", et qui devrait rester encore une à deux semaines. À partir du début du mois de juin, les beaux jours commenceront à s’installer. Contre coup du "froid" printanier, un mois d’août très sec et très chaud est à redouter.

Quel temps fera-t-il en région dans les prochains jours ?

#Montpellier. Après un jeudi ensoleillé, des orages risquent d’éclater vendredi après-midi. Ce week-end, il fera beau, des pics à 25 °C sont attendus sur le littoral.

#Nîmes. Le ciel sera assez voilé jusqu’à vendredi où, comme dans l’Hérault, des orages pourraient survenir dans l’après-midi et toute la nuit. Ce week-end, le mercure atteindra les 29 °C.

#Alès. Bien que thermomètre remonte jusqu’à 23 °C jeudi, cela n’épargnera pas la ville de quelques orages dès jeudi. Dimanche, malgré des nuages, 29 °C sont attendus.

#Mende. Il pleuvra jeudi matin, avant que des orages n’arrivent et durent jusqu’à vendredi soir. Le week-end sera voilé, et les températures ne dépasseront pas les 22 °C dimanche.

#Millau. Le temps sera voilé jusqu’à vendredi et quelques gouttes de pluie pourraient tomber. À la veille du week-end, quelques orages sont attendus. Il fera jusqu’à 24 °C dimanche.

#Carcassonne. Une fois n’est pas coutume, le tonnerre risque de gronder vendredi. Mais le ciel se dégagera vite et laissera un temps clément, avec des températures allant jusqu’à 27 °C.

#Narbonne. Après un temps assez dégagé jeudi, la ville accueillera à son tour en fin de journée vendredi quelques orages. Ce week-end, le thermomètre affichera 27 °C.

#Perpignan. Après le beau temps, des orages viendront assombrir le ciel vendredi et jusqu’à samedi matin. Ce week-end, le ciel se voilera par intermittence, des pics à 22 °C sont attendus.

La faute à une "goutte froide"

Entre un anticyclone au nord du continent, et un autre situé plus au sud-est, une "goutte froide" est prise dans un étau, juste au-dessus de la France. "C’est une dépression particulière, qu’on appelle goutte froide quand il y a un air très froid en altitude", explique Alix Roumagnac. Elle a entraîné les perturbations constatées ces dernières semaines, coincée dans un "blocage anticyclonique".

Ce qui explique les épisodes pluvieux violents, dits "méditerranéens" : "La goutte froide est descendue jusqu’à la Méditerranée, ça a entraîné les épisodes méditerranéens qu’on a vus au printemps dans la région et sur tout le sud de la France. La mer étant très chaude, l’évaporation provoque des intempéries." La mer, trop chaude, rencontre la goutte froide, une altercation qui se termine souvent par des précipitations.

Et bien sûr, le dérèglement climatique est en partie responsable puisqu’il réchauffe les mers et provoque des intempéries. Mais la variabilité climatique, elle naturelle, explique que d’une année sur l’autre, le temps – la météo printanière aussi – puisse sensiblement changer, nuance le spécialiste.

Pleut-il réellement plus cette année ?

Entre mars et mai 2024, l’excédent pluviométrique dans l’Hérault était entre 40 et 70 %, note Info Climat. Dans le Gard, il a atteint les 155 % la semaine dernière, et même 161 % fin mars. En revanche du côté de la Lozère, il n'est que de 20 %, et même en déficit en Aveyron avec – 2 %.

À l’ouest de la région, la situation sort de la moyenne d’une manière plus critique. La pluie n’est plus excédentaire, mais déficitaire. À commencer par les Pyrénées-Orientales, avec – 35 % de déficit fin avril. Malgré les récents épisodes pluvio-orageux traversés par le département, le déficit n’est remonté que jusqu’à – 8 %.

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