Clauses de contrat, droits TV, impact financier… Que risque le MHR en cas de descente en Pro D2 ?
|Le président Mohed Altrad en plein échange avec son directeur du rugby Bernard Laporte. Midi Libre – SYLVIE CAMBON
Le Montpellier Hérault Rugby joue sa survie en Top 14 ce dimanche 16 juin, 18h, contre Grenoble, à l’occasion de l’access match. Un revers serait synonyme de descente en Pro D2 et les conséquences qui vont avec.
Début avril, Mohed Altrad était clair : "Évoluer en Pro D2, je ne l’accepte pas, je ne l’imagine pas". Le scénario catastrophe peut pourtant avoir lieu. Dimanche, aux alentours de 20h, Montpellier saura. Et même si on refuse d’en parler en interne, le club envisage forcément tous les cas de figure. Les conséquences d’une descente en deuxième division, une première depuis 21 ans, ont déjà été listées.
D’abord, un point positif. Aucun joueur de l’effectif du MHR ne dispose d’une clause de descente dans son contrat. Si certains souhaitent quitter le club, un accord à l’amiable devra être trouvé. Lenni Nouchi, Arthur Vincent, Marco Tauleigne ou Tyler Duguid, qui ont récemment prolongé, seront donc toujours liés contractuellement à Montpellier l’été prochain, qu’importe l’issue de la saison dimanche soir.
De 5 à 3 millions de la Ligue
Concernant les différences entre le Top 14 et la Pro D2, une est notable : l’absence de Salary Cap. Dans l’élite, il est plafonné à 10,7 millions d’euros, donnant des maux de tête aux différents directeurs sportifs. La problématique ne se posera pas en cas de descente. Libre à la direction d’avoir la masse salariale qu’il souhaite.
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Néanmoins, les rentrées d’argent seront moins conséquentes. Cette saison, le MHR a touché environ 5 millions d’euros de la Ligue nationale de rugby. Dans ces 5 millions, sont compris les droits TV et tout un tas de versements en lien avec le classement final, les Jiff, les fonds du stade, le fait de jouer le dimanche soir (100 000 euros de primes par match) ou encore la qualité du centre de formation.
Si le club évolue en Pro D2, le chèque total de la Ligue baisse à environ 3 millions d’euros. La part des droits TV passe d’un peu plus de 2 millions d’euros à moins d’un million d’euros. La part des coupes d’Europe (550 000 euros en Coupe des Champions, 370 000 en Challenge) est réduite à 200 000 euros, même si le club n’évolue plus dans ces compétitions.
Néanmoins, un club qui est relégué en Pro D2 touche une prime de descente de 600 000 euros.
Ces revenus de la LNR représentent environ 20 % du budget global des clubs, sachant que le budget de Montpellier est estimé à 27 millions d’euros.
𝐀𝐜𝐜𝐞𝐬𝐬 𝐌𝐚𝐭𝐜𝐡 : Informations et billetterie
Nos Cistes disputeront l'Access Match Top 14 ce dimanche 16 juin à 18H00 sur le terrain du FC Grenoble Rugby.
toutes les infos https://t.co/sBF6kR4BzB#TEAMMHR #EnRouteVersGrenoble pic.twitter.com/jCXJswdTO0
— Montpellier Rugby (@MHR_officiel) June 9, 2024
Billetterie, partenariat…
Se poseront ensuite les problématiques de recettes. Le MHR, comme beaucoup de clubs, finit régulièrement ses exercices en déficit, obligeant le président Mohed Altrad à combler les pertes (entre 4 et 5 millions d'euros par an). L’an prochain, en cas d’évolution en deuxième division, la billetterie et les abonnements pourraient être impactés négativement. D’autant que les matches se jouent les jeudi et vendredi soir.
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Enfin, la partie la plus importante, le partenariat, représentant à peu près 50 % du budget. La précédente direction se targuait d’avoir effectué un travail majeur dans ce secteur, attirant notamment des fleurissantes sociétés comme Septeo ou Hectare. Mais ces dernières semaines, quelques partenaires auraient été refroidis par les mouvements en interne au sein du club.
Une victoire dimanche contre Grenoble serait donc un moindre mal pour les finances du MHR. Mais qu’importe le cas de figure, le travail reste colossal pour les assainir, sachant que Montpellier est toujours en pourparlers avec la mairie pour le rachat du GGL Stadium.
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