De l’émotion à l’œuvre, Danielle Prijikorski, toute une vie de peintre des États-Unis, à la Suisse et au Gard

De l’émotion à l’œuvre, Danielle Prijikorski, toute une vie de peintre des États-Unis, à la Suisse et au Gard

Danielle Prijikorski, dans son atelier du centre ancien de Bagnols-sur-Cèze, cite Renoir, car elle aussi, “si je pouvais le dire avec des mots, je ne peindrais pas ”. Midi Libre – C. C.

Six décennies qu’elle propose son art au monde. La Tour de Guet, à Tresques, la met à l’honneur du 20 septembre au 17 novembre.

"Je n’ai osé dire que j’étais peintre qu’à partir de l’âge de 70 ans", confie-t-elle. Pourtant… Danielle Prijikorski peint depuis toujours, c’est vital, "c’est une nécessité", partage-t-elle depuis son atelier du centre ancien de Bagnols-sur-Cèze, où voisinent toutes sortes d’outils, de matériaux, de bocaux… Où on l’imagine faire corps et esprit avec la matière, les matériaux, les couleurs, les lumières. "Je me salis les mains. J’aime ça !" Le point de départ d’une toile (des grands formats impressionnants et puissants comme des tableaux plus intimes) peut être un morceau de semelle trouvé dans la rue, un bout d’affiche ou de bois. La toile se construit, par différentes techniques qu’elle mixe, un chemin s’ouvre, l’œuvre naît. Depuis toujours également, Danielle Prijikorski plonge dans les œuvres de ses prédécesseurs, artistes, écrivains, penseurs… Réfléchir le monde, sa beauté, sa cruauté. "Comme disait Renoir, si je pouvais le dire avec des mots, je ne peindrais pas. L’artiste rend compte de son temps."

Raconter avec des formes

Danielle Prijikorski a commencé sa carrière aux États-Unis. Au fil des décennies, elle a exposé en Suisse, à Londres, dans des salons prestigieux… La mairie de Paris et le musée Canson comptent des "Prijikorski" dans leurs collections. Si, à ses débuts, elle fut une peintre figurative, des deuils l’ont menée à l’abstrait. "Une abstraction expressionniste, car Danielle nous raconte bien des choses" lit-on dans sa biographie. "Elle est une femme entière et en colère, partage l’une de ses amies, fine connaisseuse des arts, qui apprécie particulièrement sa maîtrise de la matière, du grain, des collages, des gammes de couleurs, l’épaisseur, le marouflage. Quand l’émotion est belle, on le ressent sur la toile. Quand elle est troublée par la guerre, le sang, je l’imagine triturer la toile…" La peintre construit autour d’une émotion. Elle écrit et raconte avec des formes. Chacun de ses tableaux est une page d’écriture.

"Exposer, c'est s'exposer"

Du 20 septembre au 17 novembre, la Tour de Guet à Tresques met à l’honneur "cette brillante artiste", comme l’indique le directeur artistique du lieu d’art contemporain, Akoi Aka. Danielle Prijikorski partagera "son âme, son intimité : “Exposer, c’est s’exposer, disait Cocteau”", avec une vingtaine de ses œuvres récentes, dans lesquelles surgissent noirceur et gribouillis, en écho au chaos du monde, aux guerres en cours. Alors qu’elle rêve que l’art participe à enchanter le monde. "Quand Michel-Ange a terminé la chapelle Sixtine, le peuple de Rome est venu en nombre l’admirer" partage celle pour qui "Picasso restera la star des XXIIe, XXIIIe siècles ! C’est évident, il est le dernier grand peintre.".
Le vernissage est prévu vendredi 20 septembre à partir de 19 h, à la Tour de Guet, à Tresques.

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