DÉBAT MIDI LIBRE. Élections européennes : huit candidats d’Occitanie sur le gril, quelle UE souhaitent-ils voir émerger ?
|Ce lundi 3 juin, au siège de Midi Libre, des candidats d’Occitanie en débat. Midi Libre – MICHAEL ESDOURRUBAILH
Quelle Union européenne souhaitez-vous voir émerger : huit candidats, tous issus d’Occitanie, et chacun présent sur une des principales listes en lice, ont débattu ce lundi à Midi Libre.
Quelle Europe souhaitez-vous voir émerger ? C’est cette même question qui fut posée à chacun des huit débatteurs à l’entame de la rencontre, ce lundi, dans les locaux de Midi Libre.
"Nous voulons faire de l’Europe une puissance politique" commença par répondre la vice-présidente socialiste du Conseil régional Claire Fita. Selon qui, "nous avons besoin de plus d’Europe et de mieux d’Europe. Une Europe puissante, souveraine dans les domaines de l’énergie, l’industrie, l’alimentation, et attachée à cette révolution écologique dont nous avons besoin. Une Europe de la justice sociale et fiscale. Pour cela, nous portons la taxation des plus hauts revenus, et nous voulons taxer les super-profits".
"Il faut refonder l’Europe"
"Il faut refonder l’Europe" plaidait pour sa part le communiste Yvan Garcia. Il poursuivait : "On ne veut pas celle d’aujourd’hui, de l’austérité et du dumping social. Nous sommes pour une Europe protectrice, qui planifie, qui travaille pour la paix, qui tire tous les pays vers le haut. Une Europe du progrès, de l’émancipation, de la solidarité."
Béatrice Leccia veut "un traité environnemental"
Franck Manogil, représentant la liste Reconquête !, assénait d’emblée : "On veut que l’Union européenne défende la civilisation européenne. Contre le plus grand des dangers : l’islamisation de l’Europe. Il faut que l’Europe soit un rempart contre l’immigration. La justice sociale n’est pas la priorité."
Béatrice Leccia, pour EELV, avouait : "Savoir si mes petits enfants pourront vivre sur cette planète, voilà ce qui me fait peur. La priorité, c’est le réchauffement climatique. Justice environnementale et justice sociale sont intimement liées. Il faut créer un traité environnemental, ce serait notre constitution. Et aucune loi ou directive ne pourra être adoptée si elles ne sont pas en cohérence avec ce traité".
"Une Europe qui protège"
La n° 2 de la liste Les Républicains, Céline Imart, affirma vouloir "une Europe qui protège avec une vision positive. Nous voulons surtout débureaucratiser : en supprimant deux normes à chaque fois qu’une nouvelle est adoptée. L’Europe doit retrouver son destin : migratoire, économique, énergétique. Il faut un mix énergétique qui soit à disposition des citoyens à bas coût, et décarboné. Et le nucléaire répond à ces enjeux."
Valérie Rouverand, présente sur la liste de la majorité présidentielle, défendait le bilan de l’action de l’UE lors de la mandature afin de dessiner le portrait de “son” Europe : "Où serions-nous sans Europe ?" interrogeait-elle en évoquant les achats de vaccins ou le plan de relance post-Covid.
"Europe forte, France forte"
"Aujourd’hui nous avons un pacte asile et migration que le Rassemblement national n’a pas voté. Plus nous avons une Europe forte, plus nous avons une France forte. Une Europe qui puisse nous défendre et protéger nos frontières, et accompagner nos agriculteurs" argumentait-elle.
Muriel Pascal, de La France insoumise, défendait une "Europe solidaire et de la coopération qui peut harmoniser par le haut tout ce qui est environnemental et social. Elle doit aussi favoriser notre souveraineté alimentaire. Et ce contexte d’urgence climatique et d’inflation aurait mérité une liste unique refusée par nos collègues du PCF, du PS et d’EELV. Nous, on garde le cap du programme de la Nîmes que défend Manon Aubry. Et nous sommes aussi pour une Europe des territoires, je suis très fière de représenter le département le moins peuplé de France, la Lozère."
La France "en situation d’imposer un certain nombre de choses"
Le maire de Beaucaire, Julien Sanchez, en position éligible sur la liste du Rassemblement national, affirmait : "La France est contributeur net au budget de l’UE à hauteur de 12 milliards d’euros par an : nous sommes donc en situation d’imposer un certain nombre de choses, et les eurodéputés français doivent défendre les intérêts de la France. Nous, nous défendons une Europe des coopérations et des souverainetés, pas une Europe fédérale dont nous ne serions qu’une toute petite partie. Et nous devons pouvoir décider qui rentre chez, qui s’installe chez nous, ça fait partie de la souveraineté." Et, sur le plan économique, il pourfend notamment des "accords de libre-échange qui mettent nos agriculteurs à genoux".
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