“Des pluies dépassant 200 mm en 24 heures” : l’État martèle les bons réflexes face aux risques d’épisodes méditerranéens
|Les dernières crues de mars 2024 ont fait huit morts du Gard à l’Ardèche. Midi Libre – ALEXIS BETHUNE
Alors que l’on rentre dans la période la plus exposée aux phénomènes météorologiques, le préfet de la zone de défense et de sécurité sud a rappelé enjeux et outils d’information.
Répéter. Marteler. L’État, par la voix de Christophe Mirmand, préfet de la zone de défense et de sécurité Sud, aussi préfet de région Paca, a lancé cette semaine la campagne de prévention pluies – inondations, afin de sensibiliser les habitants du pourtour méditerranéen, 9 millions de personnes exposées à des phénomènes météorologiques intenses. Au risque de lasser pour la neuvième année consécutive ? "En 2024, après de violents orages le 10 mars, huit morts étaient à déplorer dans le Gard et l’Ardèche après que des automobilistes aient été emportés par les flots pour avoir emprunté des voies inondées", a introduit le représentant de l’État. CQFD. Répéter, marteler, ne sera jamais inutile.
Cela paraît évident, mais Christophe Mirmand a donc rappelé que, de septembre à décembre, les territoires les plus proches de la Méditerranée sont davantage exposés à des phénomènes dangereux. En cause, des remontées d’air chaud, humide et instable en provenance de la mer, qui en rencontrant de l’air froid en altitude peuvent générer des orages violents et parfois stationnaires, surtout au sortir de l’été. "Ces épisodes méditerranéens peuvent apporter des précipitations intenses dépassant 200 mm en une journée, soit 200 litres par m².C’est environ 30 % du total des pluies sur une année dans le Gard", a redit le préfet.
67 % des communes ont connu un sinistre
Le Gard justement, l’Ardèche, l’Hérault et la Lozère figurent en tête des départements où l’on observe le plus souvent ces épisodes apportant plus de 200 mm de pluie en 24 heures. Avec un coût économique de plus en plus important, conséquence d’une urbanisation forte qui a imperméabilisé les sols : "depuis 1995, 67 % des communes du pourtour méditerranéen ont connu des sinistres indemnisés par les assureurs au titre du régime des catastrophes naturelles pour l’inondation".
Alors, si l’État s’emploie depuis quelques années à réduire la vulnérabilité des territoires en finançant programmes d’actions de prévention des inondations (Papi), 1,3 Md€ depuis 2011 sur plus de 70 territoires permettant notamment de travaux de protection des personnes et des biens, il veille à impliquer les citoyens dans l’anticipation des événements.
Dix réflexes, un kit 72 h…
Pour mettre les bons messages dans toutes les têtes, la campagne de communication va s’orchestrer jusqu’à fin novembre dans les quinze départements concernés sur le pourtour méditerranéen sous différentes formes et plusieurs supports (YouTube, Spotify et Deezer, presse quotidienne régionale, site internet dédié) pour toucher un public le plus large possible. Celle-ci rappelle notamment les dix bons réflexes à avoir en cas de fortes pluies (reporter ses déplacements, laisser les enfants à l’école, se réfugier à l’étage, etc.), présente un kit d’urgence à préparer pour vivre en autonomie pendant 72 heures, remémore les différents dispositifs de vigilance (vigilance.meteo et vigiecrues) ou d’alerte, ceux-ci étant coordonnés par les collectivités locales, en lien avec l’entreprise héraultaise Predict, ou le ministère de l’Intérieur.
Le préfet a par ailleurs conseillé de réaliser un autodiagnostic de la vulnérabilité de son habitation ou de conserver la mémoire des inondations passées "par des repères de crue apposés sur des bâtiments ou ouvrages". Dit autrement, d’assimiler une culture du risque, comme dans les territoires outremer régulièrement confrontés aux ouragans et typhons, pour éviter de déplorer de nouvelles pertes humaines à l’avenir.
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