DOSSIER. Pourquoi l’Occitanie est aux premières loges dans le développement de l’énergie solaire

DOSSIER. Pourquoi l’Occitanie est aux premières loges dans le développement de l’énergie solaire

Le photovoltaïque investit de nouveaux champs, notamment à travers l’agrivoltaïsme, pour lequel l’Occitanie a de nombreux atouts. MAXPPP – JC Tardivon

Avec un parc total de 3 630 MW au 31 décembre dernier, la région est la seconde région française, après Nouvelle Aquitaine, à posséder une grande puissance de production d’énergie photovoltaïque.

L’Occitanie, terre d’électricité propre : le slogan ne serait pas usurpé s’il venait à être porté en étendard de la volonté commune, à commencer par la volonté politique. Selon le dernier "Panorama de l’électricité renouvelable 2023", que publie l’Agence ORE, Enedis, RTE et le Syndicat des énergies renouvelables (SER), "la région Nouvelle-Aquitaine reste la région dotée du plus grand parc installé, avec 4 489 MW, suivie par la région Occitanie, qui héberge un parc de 3 630 MW".

Le bilan est flatteur. D’autant que l’Occitanie a été, l’an dernier, également la seconde région de France en termes de progression de son parc, avec 479 mégawatts (MW) installés. "L’Occitanie est une des régions les plus dynamiques en matière d’énergie photovoltaïque, concède Jules Nyssen, président du SER. Le phénomène solaire est la chose la plus simple à développer".

"La région possède de très belles pépites"

La région affiche également un autre atout. Grâce notamment à la région montpelliéraine, qui a vu et voit encore la présence, sur son territoire, d’entreprises particulièrement dynamiques en matière d’énergies renouvelables. La première a été La Compagnie du Vent, créée en 1989 avec l’ambition de développer de l’énergie éolienne. Sous la houlette de Jean-Michel Germa, son fondateur, elle installera en 1991 sa première éolienne à Port-la-Nouvelle, dans l’Aude.

"C’est la grande chance de cette région, poursuit Jules Nyssen, qui a été par ailleurs, par le passé, directeur des services de la Ville de Montpellier. Elle possède de très belles pépites, comme La Compagnie du Vent, rachetée par Engie (Engie Green, dont le siège social est à Montpellier, NDLR), mais aussi Qair, Valeco, Arkolia, etc.". Montpellier, c’est même "le berceau des énergies renouvelables".

Un objectif de multiplier par 8 la production d’électricité propre

Lorsqu’elle arrive à la tête de la Région Occitanie, Carole Delga comprend tout l’intérêt d’engager une politique volontariste en la matière. Le coup de pouce politique, s’il n’est pas la seule condition, permet d’accélérer le développement. La Région décrète, suite à une étude menée avec la société de conseil Alcimed, sa volonté de devenir une Région à énergie positive. Grâce au développement de la production d’électricité issue du photovoltaïque.

Le pôle Derbi, le point de départ

La création, en 2005 à Perpignan, du pôle de compétitivité Derbi peut être considérée comme le point de départ de l’aventure des énergies renouvelables dans la région, et notamment celle du photovoltaïque. Le pôle réunit les laboratoires de recherche et les entreprises, avec le soutien des pouvoirs publics. "Derbi s’est appuyé sur l’avènement du solaire nouveau, commente André Joffre, son président. C’est juste avant que l’administration prenne la décision d’injecter l’électricité issue du photovoltaïque dans les réseaux, avec la mise en place d’une rémunération".

Pour André Joffre, la force de l’Occitanie, c’est d’abord "une grande disponibilité de foncier, notamment le foncier agricole avec beaucoup de friches issues de l’arrachage". C’est bien évidemment l’ensoleillement : "nous avons 30 % de production en plus avec une même installation chez nous qu’en région parisienne". Et, enfin, il y a tout un écosystème d’entreprises et d’innovation. "EDF Renouvelables est à Béziers et Engie Green à Montpellier, sans oublier les nombreuses écoles d’ingénieurs". Mais le must, c’est "la seule école d’ingénieurs sur les énergies renouvelables, à Perpignan", fruit d’une association entre l’université catalane et l’Insa de Toulouse. L’enjeu est de taille : "on estime l’Occitanie aura besoin, à l’horizon 2030, de 50 000 emplois dans ce domaine"?

Ainsi, l’objectif fixé est d’atteindre une production de 7 Gigawatts (GW) à l’horizon 2030 et de 15 GW à échéance 2050. Soit, une multiplication, respectivement, par 4, puis par 8 de la production d’électricité propre. Le tout en s’appuyant sur le développement et la structuration d’une "filière photovoltaïque régionale innovante et créatrice d’emplois".

Une "appropriation locale" des ambitions nationales

Pour Maël Lagarde, directeur général du nîmois VSB Énergies nouvelles (filiale française d’un groupe allemand VSB), les atouts de la région sont le résultat de la combinaison de plusieurs facteurs. "La disponibilité de la ressource soleil, une volonté politique régionale forte, un tissu d’acteurs régionaux qui permettent de développer l’énergie propre, et une volonté nationale, qui se décline régionalement et qui permet une appropriation locale", détaille-t-il.

Le secteur bénéficie d’un cadre juridique sur lequel il s’appuie. "Nous avons des lois qui poussent aux projets, insiste Franck Baudin, directeur général délégué du groupe héraultais Arkolia. Quand les clients regardent le niveau du prix de l’électricité atteint ces dernières années, ils franchissent le pas et investissent dans des installations. En termes de coûts, ça devient plus rentable". "Le seul problème, ce sont les délais, il y a encore des lourdeurs administratives", complète, chez Arkolia, Renaud Cazenave, le responsable commercial régional.

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