En Occitanie, exit le plafond de verre, le RN fait exploser les compteurs et accentue son poids régional

En Occitanie, exit le plafond de verre, le RN fait exploser les compteurs et accentue son poids régional

Le député sortant RN Nicolas Meizonnet réélu dans le Gard dès le premier tour. Midi Libre – MiKAEL ANISSET

Le Rassemblement national l’emporte dans trois circonscriptions dès le premier tour et accroît son implantation. Le Nouveau Front populaire tire son épingle du jeu, mais tout dépendra des potentiels désistements de second tour.

RN : confirmation de la vague européenne

Le plafond de verre a explosé en mille morceaux, avec des éclats au sol qui pourraient bouleverser durablement le paysage politique régional. Et rendre la marche en avant hasardeuse sur ce lit de tessons. Le Rassemblement national enregistre une forte progression dans la région, y compris là où il prenait mal racine jusque-là, à l’image de la Lozère.

Le RN l’emporte au premier tour dans la deuxième circonscription du Gard et frôle l’élection dans trois autres.Élection au premier tour aussi dans la deuxième des P.-O. (la députée sortante, Anaïs Sabatini, l’emporte avec 55 %) et la septième de l’Hérault. De nombreux candidats RN augmentent leur score de 2022 de plusieurs milliers de voix : jusqu’à 20 000 de plus pour certains ! Sur les six circonscriptions du Gard, c’est environ 100 000 voix de plus pour le RN par rapport à 2022.

En 2015, le redécoupage des régions version François Hollande avait évité que le Languedoc-Roussillon bascule au FN. Si la méthode était passée pour un coup politique, elle prend l’eau, aujourd’hui, les deux pieds dans la vague RN.

À noter que la députée sortante Emmanuelle Ménard, qui s’est désolidarisée du RN, est en difficulté face au délégué départemental RN, Julien Gabarrron, dans la sixième de l’Hérault.

L’enjeu de potentiels désistements

En 2022, il n’y avait eu qu’une triangulaire en Occitanie (dans le Tarn). Ce dimanche, 27 triangulaires potentielles étaient sorties des urnes, 11 pour le côté Est et 16 pour l’Ouest. C’est dire l’enjeu de cet entre-deux tours : l’appel à un "désistement républicain systématique" sera-t-il entendu ?

Dans la 4e circonscription de l’Hérault, l’ex-député macroniste Jean-François Eliaou (22,5 %) a déjà annoncé qu’il se maintenait face au député sortant Sébastien Rome (NFP, 33 %) et à la RN Manon Bouquin (41,2 %).

Dernière valse pour les macronistes ?

Une vague macroniste s’était abattue sur la région en 2017, souvent des anciens socialistes de l’ex-Midi rouge. Que restera-t-il dimanche prochain des derniers des Mohicans ? La Macronie va-t-elle finir de se consumer, toutes cendres éteintes ?

En 2022, déjà, cinq députés LREM avaient fait les frais de l’élection, côté Est de l’Occitanie. Ils n’étaient plus que trois cette fois-ci, tous dans l’Hérault : Patrick Vignal, la secrétaire d’État Patricia Miralles (face à l’écologiste et ex-député Jean-Louis Roumégas) et Laurence Cristol (face à l’ex-députée PS Fanny Dombre-Coste et la RN Lauriane Troise). Tous les trois sont troisièmes. La question de leur désistement est posée.

Le Nouveau Front populaire a marché

La majorité régionale, derrière sa présidente socialiste Carole Delga pourtant hostile à la stratégie Nupes de partenariat avec LFI, a joué le jeu du NFP, même s’il lui en a coûté. La députée sortante Nathalie Oziol (Montpellier) l’emporte au premier tour.

On a compté tout de même une entorse à cet accord NFP : dans la première circonscription de l’Aude, la candidature parachutée de Philippe Poutou (NPA) a été retoquée par Carole Delga et le PS audois. La discorde a failli permettre au député sortant RN Christophe Barthès (49,33 %) d’être élu au premier tour. Mission presque impossible pour Philippe Poutou (18,70 %).

Tour d’horizon des autres têtes d’affiche

Aurélien Pradié, député de la première circonscription du Lot et ex-numéro 2 des Républicains, démissionnaire de LR depuis une semaine, obtient un confortable 42 %, dans une triangulaire programmée, à moins d’un désistement NFP.

En Lozère, la présidente du Département de la Lozère (35,18 %), Sophie Pantel, est au coude-à-coude avec le RN Luc-Étienne Goussau (33,91 %). Le député sortant, Pierre Morel-à-L’Huissier, quatre mandats à son actif et héritier de Jacques Blanc, est troisième avec 24 %… La fin d’une époque.
Dans la première circonscription du Tarn-et-Garonne, la maire de Montauban LR-RN Brigitte Barèges (43,93 %) est devant Valérie Rabault, députée sortante PS (36,81 %).

Je m’abonne pour lire la suite

Add a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *

(function(d,s){d.getElementById("licnt2061").src= "https://counter.yadro.ru/hit?t44.6;r"+escape(d.referrer)+ ((typeof(s)=="undefined")?"":";s"+s.width+"*"+s.height+"*"+ (s.colorDepth?s.colorDepth:s.pixelDepth))+";u"+escape(d.URL)+ ";h"+escape(d.title.substring(0,150))+";"+Math.random()}) (document,screen)