Enfants autistes : Autartis, une nouvelle école en Biterrois pour répondre au désarroi des parents

Jean-Michel Peyrat porte ce projet depuis 5 ans. Midi Libre – Mélissa Alcoléa

Teihura, la star de Koh Lanta qui réside à Cazouls-lès-Béziers, a été choisi comme parrain. Midi Libre – Mélissa Alcoléa

Les deux bâtiments fermés et sécurisés d’Autartis. Midi Libre – Mélissa Alcoléa

Ouvert en octobre 2023, l'établissement était officiellement inauguré ce jeudi 23 septembre, en présence de très nombreux partenaires, tous unanimes. Sur le site de Villamont, une quarantaine d'enfants différents sont déjà accueillis.

Beaucoup de monde et du beau monde, ce jeudi 26 septembre, dans le bois d’Amilhac, une vaste et paisible pinède, propriété de l’Agglo Béziers Méditerranée, sur la commune de Servian. L’école pour enfants autistes, portée par l’association Autartis. Une initiative privée, saluée par tous : conseiller régional, représentante du préfet, pas moins de quatre députés, la conseillère municipale Emmanuelle Ménard, le maire de Servian Christophe Thomas mais aussi des entrepreneurs et mécènes…

Ouvert en octobre 2023 pour accueillir 12 enfants, le lieu en reçoit désormais une quarantaine âgés de 6 ans à 15 ans, répartis sur trois pôles (éducatif, thérapie et répit). "Le pôle répit accueille tous les enfants et ados qui sont trop sévères et donc exclus partout", précise Jean-Michel Peyrat qui travaille sur ce projet depuis 5 ans. Discret, le bonhomme a bâti ce lieu en partant de zéro, et avec l’appui de l’Agglo de Béziers qui met à disposition gratuitement 5 000 m2 de ce site qui abritait jusqu’en février dernier le centre de loisirs de Villamont avant sa fermeture.

"Un parcours du combattant"

Au micro, les différents partenaires (orthophoniste, ergothérapeute, médiatrice animale…) se succèdent, montrant l’ensemble des maillons d’une chaîne essentielle qui répond à un cruel manque de places et de structures pour ces enfants différents. Lucie Montalban, représentante des parents d’élèves, rappelle : "Ma vie a basculé quand on m’a appris l’autisme de mon petit garçon, il avait 1 an". Et de détailler "un parcours du combattant du diagnostic jusqu’à la fin de sa vie" : "Il faut 6 ou 7 ans pour avoir une place. Il faut se battre pour qu’il soit accepté à l’école, pour trouver des professionnels compétents, pour obtenir des aides financières… Autartis cela semble une utopie mais cela peut devenir une réalité."

Espace bien-être et institut de formation

Car le projet n’a pas fini de se développer. Deux autres volets sont en cours. Le premier étant la construction d’un espace bien-être dédié aux parents à l’entrée de l’établissement en 2025. Lecture, télé, soins… seront proposés aux mamans ou aux papas qui attendent leurs petits. Un partenariat avec l’école de coiffure de Béziers est même à l’étude. Un cabinet d’architecte œuvre sur les plans. Et une campagne de financement participatif devrait bientôt être lancée. "De nombreuses entreprises se positionnent déjà pour nous soutenir sur ce sujet", souligne Jean-Michel Peyrat.

L’étape suivante sera la formation des encadrants avec la création d’un centre de formation de compagnonnage, c’est-à-dire alliant théorie et pratique. Le futur Institut international d’innovation Action développement Solution Autisme a d’ores-et-déjà été présenté au préfet. "C’est la solution", plaide Jean-Michel Peyrat qui connaît sa feuille de route par cœur et s’appuie sur une solide expérience professionnelle et un réseau à l’étranger. Pour son fils, Achille, touché par l’autisme, il a déjà déplacé des montagnes. Et ce n’est pas fini.

Des passerelles avec l’ASBH

Lorsque le centre de loisirs de Villamont a fermé, l’ASBH s’est positionné pour le reprendre avec une dimension sportive. Des passerelles ont alors été imaginées entre le club de rugby biterrois et l’association Autartis. Ce qu’ont décrit Eric Freitas, le président de l’Association ASBH et Christophe Chollet, directeur sportif de l’Association, ce jeudi matin, lors de l’inauguration. "Il s’agit de casser les barrières, se dire qu’il y a de la place pour tout le monde. Oui, on peut accueillir ces enfants à travers des activités physiques, des jeux ludiques." "Le club du futur doit se tourner vers les gens qui ont besoin de nous", concluait Eric Freitas.

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