“Être maire d’Agde ne figurait pas dans mes projets”, confie Sébastien Frey, élu vendredi dernier par le conseil municipal.

Sébastien Frey a nommé ses adjoints. Ici Clémence Raphanel, élue aux finances de la ville. Midi Libre – Michael Esdourrubailh

Le nouveau maire d’Agde a répondu à nos questions vendredi soir, quelques instants après son élection.

Vous êtes dans quel état d’esprit après votre élection ?

C’est toujours un moment solennel, qui nous rappelle à nos responsabilités devant les Agathois. Et dans les circonstances actuelles, au travail qui a été effectué avec Gilles D’Ettore et à tout ce qu’il reste à accomplir au nom d’une cohérence que l’on doit de mon point de vue préserver.

Vous êtes élu municipal depuis l’âge de 22 ans (il en aura bientôt 52). Être maire de la ville, pour l’enfant du Cap d’Agde que vous êtes, c’était dans un coin de votre tête ?

Ça a pu l’être, mais alors il y a très, très longtemps (rires) ! À vrai dire, ça ne figurait pas du tout dans mes projets. Les circonstances ont fait que j’assume aujourd’hui les responsabilités qui m’incombent, du fait de ma présence au sein de l’équipe depuis un certain nombre d’années.

Selon vous, votre élection met un terme à cette séquence politique (Gilles D’Ettore a été incarcéré le 21 mars dernier, NDLR) pour le moins bousculée ?

Depuis plusieurs semaines déjà, après le choc de la perquisition en mairie puis la mise en examen de Gilles D’Ettore, nous avons repris un rythme quasiment normal. L’équipe est au travail et il n’y a pas, contrairement à ce que déclare l’opposition, de mésentente au sein de l’équipe. Tout le monde est à son poste.

On en veut pour preuve le fait que la majorité ait voté comme un seul homme. Pas une voix n’a manqué. C’est un signal fort ?

Ça ne m’a pas surpris. C’est le signe que l’opposition raconte beaucoup de bêtises.

L’opposition justement, parle de confiance rompue avec vous. Elle est dans son rôle ? C’est trop sévère ?

Je pense que l’opposition devrait davantage se préoccuper des projets qui intéressent les Agathois, plutôt que de commenter une instruction judiciaire qu’elle veut absolument manipuler et que pour ma part je ne commente pas.

Vous avez énuméré des priorités à la fin de votre allocution (réflexion sur le stationnement, accélération du programme de réfection des voiries, poursuite de la révision du Plan local d’urbanisme, mise en valeur des parcs et jardins de la ville…). Est-ce qu’elles seront menées dans les deux ans qui nous séparent de la prochaine élection municipale ?

(Ferme) Oui. Chacune de ces priorités sera mise en œuvre dans les deux années qui viennent. Les termes utilisés ce soir (vendredi) ont été pesés, réfléchis, pour que dans deux ans nous soyons en mesure de présenter le bilan des propositions que nous avons faites.

L’opposition, par la voix de Thierry Nadal, souhaite que vous rompiez avec, je cite, "le système D’Ettore", notamment avec ses collaborateurs de cabinet. Que répondez-vous ?

Qu’il n’y a pas de système D’Ettore ! Il y a une collectivité qui fonctionne selon des règles bien établies. Avec une équipe municipale, une administration et un cabinet. Il n’y a rien d’anormal. L’équipe en place est au travail, soudée, il n’y a aucune mésentente. Nous sommes dans une forme de continuité et mettons en œuvre le projet pour lequel nous avons été élus. Il n’y a pas de raison que cela change.

Imposer votre style en moins de deux ans, c’est court non ?

Imposer ne me ressemble pas vraiment. Cela se fera naturellement. Mon style comme vous dites, n’est pas celui de Gilles D’Ettore. Nous avons certes un projet commun, mais nos personnalités, nos méthodes de management sont différentes.

Je m’abonne pour lire la suite