“Ève va vivre quelque chose d’extrêmement choquant” : Emma Colberti qui incarne Ève Prodi dans Un si grand soleil se confie

Emma Colberti incarne Eve Prodi depuis le début d’Un si grand soleil. – Fabien MALOT

Incarnant Ève, la professeure de français, mère d’Eliott, depuis le début d’"Un si grand soleil", Emma Colberti interprète une femme qui fait tout pour aider son fils. La comédienne revient sur le caractère de cette femme et sur les intrigues qui la concernent. Elle évoque aussi son installation dans le Gard, après avoir mal vécu le confinement.

Comment s’est passée l’arrivée dans la série. Vous auriez pu être galeriste, infirmière, entrepreneuse mais vous incarnez Ève, professeur de français ?

Au départ, j’avais été casté pour le rôle de Claire Estrela (Mélanie Maudran), puis pour le rôle d’Alice (Maëlle Mietton). J’avais déjà rencontré le producteur Thomas de Mattéi sur un précédent tournage quelques années auparavant et il avait pensé à moi. Il m’a dit qu’il y avait un autre personnage auquel il pensait. Il s’agissait d’Ève Prodi, qui est professeur de français. J’ai dit oui. Ça m’a d’autant plus intéressée qu’étant comédienne, j’adore la littérature évidemment

Vous avez beaucoup fait pour Eliott votre fils, au point de mettre votre couple en danger. Votre histoire avec le capitaine Manu Léonie c’est du solide ?

Ça fait maintenant plus de 2 ans qu’Ève et Manu sont ensemble et j’ai l’impression que c’est du solide. Ils sont très très amoureux, très ancrés. Ils s’aident énormément et justement dans ce qu’Ève est en train de vivre actuellement, elle peut très bien compter sur son partenaire pour l’aider.

Vous aimeriez voir votre petit-fils Thomas un peu plus souvent mais il semble que ce ne soit pas au goût de Muriel, sa mère. Vous allez à nouveau vous inquiéter pour votre fils Eliott. C’est ça qui attend les téléspectateurs ?

Ève est une jeune grand-mère qui est très au fait de la famille. Elle a l’air très très attachée à la cellule familiale. Le petit monde est revenu avec un bébé en France. Donc dans sa tête de nouvelle grand-mère, sa cellule familiale, elle est là. Ève n’a pas un grand cercle. On ne connaît pas sa famille. Alors, son fils va lui causer encore quelques soucis. Et elle, bec et ongles, elle va jouer un peu les mères courage pour défendre cette cellule et que ça ne pète pas en éclats, parce que pour elle, c’est très important. C’est son ancre.

Pourquoi votre belle-fille, Muriel, est si distante ?

C’est toujours un peu le rapport belle-mère, belle-fille. Un rapport un petit peu complexe. C’est vraiment ancestral. Ève est très envahissante par certains côtés. Ça fait très mama italienne. On sent que Muriel est plutôt très discrète, très distante, et qu’elle veut un peu se protéger peut-être de cet envahissement. Elles ne sont pas trop sur la même longueur d’onde à ce niveau-là. Elle essaie de conquérir sa belle-fille mais en effet elle va se rendre compte qu’il y a un peu de tension dans le couple d’Eliott et Muriel. Elle va un petit peu chercher à comprendre pourquoi il y a ces tensions-là. Le fait que son fils va vivre une expérience un peu traumatisante de nouveau, ça va distancer Muriel parce qu’elle ne s’attendait pas à vivre ça en rentrant en France. En tant que mère et femme, elle en veut à Eve et à son compagnon de faire vivre ça au petit et à elle. Elle aurait préféré rester à Abidjan.

Est-ce qu’il y a une scène qui vous a marquée durant ces longues périodes de tournage ?

Sur cette arche-là, il y a une scène qui va être assez marquante. Ève va vivre quelque chose d’extrêmement choquant, qui choquerait n’importe qui. On a tourné de nuit. Je n’avais qu’une prise pour réussir à transmettre tout ce qu’il fallait transmettre émotionnellement parlant, sans parole, sans rien. C’était un coup de pression énorme. Toutes les planètes ont été super bien alignées aussi avec l’accessoiriste qui avait son rôle à jouer dans cette scène. Pour vous donner un petit indice, ils ont d’ailleurs répété en amont la technique sur un mannequin en plastique. Donc tout le monde n’avait vraiment qu’une prise. On m’a applaudi à la fin de la prise donc j’étais très contente.

Vous avez d’abord fait du théâtre, ensuite du cinéma et de la télévision. C’est plus dur maintenant de faire du théâtre ?

Quand on est sur une quotidienne, on va donner la priorité à celle-ci. Partir trois mois à Paris, c’est compliqué. Les propositions sont là, mais j’ai fait le choix de ne pas y aller.

Vous vivez dans le Gard. C’est important d’être proche de la série ?

Je ne suis pas venue habiter dans le Gard parce que je voulais être proche des studios de Vendargues. Ça facilite les choses mais quand je viens, j’ai quand même une heure et demie de route. J’ai décidé d’habiter dans le Gard parce qu’à mes 50 ans, je savais que j’allais changer de vie, après la période Covid, comme beaucoup de gens qui sont partis, qui ont déménagé. C’est tout récent. J’ai très très très mal vécu l’enfermement pendant le confinement même si j’adorais mon appartement. J’étais seule. C’était très compliqué pour moi qui suis un signe d’air, qui a besoin de liberté absolue. Les deux premiers jours étaient extrêmement compliqués pour moi, et après, en faisant un planning, j’ai réussi à tenir les deux mois et demi. Mais je me suis dit, si ça recommence, il est hors de question pour moi d’être à Paris. Ça a été le déclencheur pour vivre ailleurs.

Et donc ça a été le Gard.

J’avais déjà beaucoup exploré tout le coin parce que je suis assez exploratrice dans l’âme. Et la partie du Gard dans laquelle je suis, c’est-à-dire au-dessus d’Uzès, m’a convaincu. J’ai vécu pendant 10 ans en Italie, pas loin de la Toscane. J’ai l’impression de retrouver un bout de Toscane. J’ai donc jeté mon dévolu sur la vallée de la Cèze vers Goudargues.

BIO EXPRESS

C’est au début des années 1970 que naît Emma Colberti. D’abord intéressée par le cirque, elle décide finalement de suivre une formation théâtrale dès ses jeunes années. Elle intègre le Cours Florent après son bac en poche avant de parfaire sa formation au studio-théâtre d’Asnières. Elle interprète d’abord des pièces de théâtre de répertoire avant d'obtenir des rôles à la télévision et au cinéma. Elle est révélée au grand public dans la série Jamais deux sans toi… en 1996. Elle prend le rôle d’Eve d’Un si grand soleil en septembre 2018. Elle est mère d’un fils de 31 ans.

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