Explosion de bipeurs au Liban : le chef du Hezbollah promet un “terrible châtiment” à Israël

Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a prévenu jeudi qu’Israël allait recevoir "un terrible châtiment", après les explosions meurtrières des appareils de transmission des activistes de son parti mardi et mercredi à travers le Liban.

Israël va recevoir "un terrible châtiment et une juste rétribution, là où il s’y attend et là où il ne s’y attend pas", a prévenu dans un discours le chef de la formation libanaise pro iranienne. Il a dit qu’il ne donnerait aucun détail sur "le timing, le lieu ou la nature" de la riposte que prépare le Hezbollah.

De nouvelles frappes

L’armée israélienne a dit jeudi frapper des cibles du Hezbollah au Liban afin de rétablir la sécurité dans le nord d’Israël, dans le cadre de nouveaux plans approuvés par l’état-major. Tsahal a par la suite annoncé la mort de deux soldats dans le nord d’Israël. Selon Canal 12, chaîne d’information israélienne, l’un d’eux a été tué par un drone et l’autre par un missile antichar tiré par le Hezbollah depuis le sud du Liban.

Dans un communiqué diffusé peu avant un discours du chef du mouvement chiite libanais Hassan Nasrallah, l’armée israélienne a déclaré mener des opérations "pour restaurer la sécurité dans le nord d’Israël afin de permettre le retour des habitants à leurs domiciles", l’un des nouveaux objectifs que s’est fixés mardi le gouvernement de Benjamin Netanyahu dans sa guerre contre le Hamas palestinien et ses alliés régionaux.

"Toutes les lignes rouges" franchies

Deux vagues d’explosions de bipeurs et de talkies-walkies utilisés au Liban par les membres du Hezbollah s’en sont ensuivies, faisant 37 morts et quelque 3 000 blessés. Dans son discours télévisé, Hassan Nasrallah a accusé Israël d’avoir franchi "toutes les lignes rouges" avec ces attaques, non revendiquées par l’État hébreu.

Le chef de l’organisation chiite a assuré qu’Israël ne parviendrait pas, quels qu’en soient les moyens, à atteindre son objectif de permettre aux habitants du nord du pays, chassés ces derniers mois par les bombardements du Hezbollah, de regagner leurs domiciles. Seul l’arrêt de la guerre dans la bande de Gaza permettra un retour au calme, a-t-il dit.

Le Liban comme "zone de combat"

Selon les médias de Téhéran, le commandant des Gardiens de la Révolution, Hossein Salami, a promis à Hassan Nasrallah qu’Israël subirait une "réponse écrasante de l’axe de résistance", qui désigne les groupes armés soutenus par l’Iran, dont le Hezbollah, les Houthis du Yémen et les Forces de mobilisation populaire en Irak.

Dans son communiqué, l’armée israélienne a estimé que le Hezbollah avait transformé le sud du Liban en "zone de combat". "Pendant des décennies, le Hezbollah a armé des maisons de civils, creusé des tunnels sous celles-ci et utilisé les civils comme boucliers humains", a-t-elle déclaré.

Une nouvelle phase de la guerre

Dans une autre déclaration, elle a fait savoir que le chef d’état-major des armées, le général Herzi Halevi, avait récemment approuvé les plans pour la région Nord.

Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a déclaré mercredi que la guerre entrait dans une nouvelle phase et que le centre de gravité se déplaçait vers la frontière nord avec le Liban, où des soldats et des ressources allaient être transférés.