Festival de la biographie à Nîmes : pour Boris Cyrulnik, “la logique n’est pas toujours rationnelle”
|Le psychiatre Boris Cyrulnik à la fac de Nîmes.
Au festival de la biographie à Nîmes, une conférence du psychiatre Boris Cyrulnik dans le grand amphi de la fac Vauban, devant un public nombreux et passionné.
C’est devant un amphithéâtre de la fac Vauban bondé (et peuplé de fans) que le psychiatre Boris Cyrulnik donnait une conférence ce samedi. L’auteur du récent "Quarante voleurs en carence affective" charme l’auditoire par son talent de passeur, maniant les concepts scientifiques en restant toujours accessibles.
Connu pour ses travaux sur la résilience, Boris Cyrulnik avait intitulé son exposé "Le laboureur et les mangeurs de vent". Ces derniers sont "ceux qui délirent. Il n’est pas nécessaire d’être fou pour délirer et vous avez souvent voté pour eux", plaisante le médecin.
"Quand on s’éloigne de la réalité sensible pour se soumettre à la représentation que l’on se fait de la réalité", démarre le danger. "Il y a des délires logiques et la logique n’est pas toujours rationelle", rappelle le scientifique qui a travaillé auprès des enfants roumains, séparés de leurs parents par Ceaucescu. L’organisation totalitaire était parfaitement logique et parfaitement irrationnelle, broyant les individus.
Coupé d’interactions sociales, l’enfant est neurologiquement abimé. Dès l’apparition "un substitut affectif, la résilience est possible." Et l’imagerie médicale le confirme, les effets bénéfiques sont immédiats. "Le cerveau est sculpté par les mots maternels. Dès trois ou quatre mois, quand on parle au bébé, la zone des sons devient la zone des mots."