Fête de la Saint-Louis à Sète : “On est un vrai couple”, à la rencontre des deux barreurs du tournoi des lourds

Fête de la Saint-Louis à Sète : "On est un vrai couple", à la rencontre des deux barreurs du tournoi des lourds

Rémy Minarro et Patrice Macone ont grandi ensemble sur les barques de joutes. MIDI LIBRE – KELMAN MARTI

Rémy Minarro, 46 ans, et Patrice Macone, 48 ans, officieront pour leur deuxième Grand Prix de la Saint-Louis, ce lundi, avec leur chapeau de “Patron”. Rencontre avec ces deux amis chaleureux.

Il y a les jouteurs que l’on admire et voit chuter, parfois de manière spectaculaire. Les rameurs que l’on respecte pour leur dévouement physique. Les speakers qui expliquent ce qu’il se passe sur le canal. Et plus discrètement, les personnes du monde des joutes et les plus curieux reconnaissent le travail d’orfèvre des barreurs. Cette année, ils sont six à la Saint-Louis. Parmi eux, l’un s’appelle Rémy Minarro, l’autre Patrice Macone. Deux "potes" qui ont décroché "le Graal" l’an passé, en recevant les chapeaux de “Patron” pour le mythique tournoi des lourds.

Inimaginable

"Quand on était petit, jamais on n’aurait imaginé devenir barreurs du Grand Prix de la Saint-Louis, lance Patrice, des étoiles toujours plein les yeux. On ne peut pas rêver mieux !" Tout comme Rémy, il s’imaginait davantage "lever le pavois" lors de la finale du lundi.

En tant que jouteurs, on n’était pas exceptionnel

"On a commencé les joutes enfants. Puis, on s’est connu vers nos 14 ans et on est devenu de super potes. À l’époque, on joutait l’un contre l’autre. Et pour s’entraîner entre jeunes, quand on avait la vingtaine, les vieux ne nous filaient parfois pas de coups de main. Donc, on a débuté comme barreurs", se souvient le plus jeune des deux. Une fois adultes, ceux qui faisaient parmi des plus légers des “moyens” ont alors que compris que leur carrière de jouteurs ne serait pas des plus riches en succès. "On n’était pas exceptionnel", rigolent les deux copains, très modestes.

L’ambition était toutefois bien permise pour diriger les barques. "On a commencé avec les moteurs, dans les petites catégories. Quand on joutait, on regardait avec d’attention les gestes des barreurs plus âgés et on écoutait leurs conseils. Puis, les années ont passé. On s’est mis à faire les juniors et quand l’opportunité de faire les grands est arrivée, on a répondu présent", explique Rémy. Jusqu’à finalement devenir barreurs à la Saint-Louis.

Entre copains, ça se crie dessus

Si la réussite semble totale aujourd’hui, elle a été semée pendant une vingtaine d’années de travail. Et d’amitié aussi. "Pour être de bons barreurs, il faut être un couple", estime Rémy. "Et nous, on est un vrai couple", ajoute immédiatement Patrice. Finir les phrases de l’autre n’est qu’un élément parmi tant d’autres pour comparer ses deux frères de cœur à un couple. En plus de passer beaucoup de temps ensemble, ils se crient dessus quand ça ne va pas.

Personne n’est parfait, sauf moi

"Notre but, c’est de mettre les jouteurs dans les meilleures conditions possibles. Donc quand on se croise sur le canal et que l’un n’a pas bien positionné la barque, on se gueule dessus pour corriger le tir. On ne le prend pas mal", se félicitent les deux hommes au fort caractère. D’ailleurs, "il faut en avoir pour être un bon barreur", selon Patrice, qui note aussi l’importance d’être réceptif et attentif.

Deux barreurs toujours en quête de perfectionnement

"Il faut savoir remotiver les rameurs quand ils fatiguent, gérer la trajectoire et répondre aux demandes jouteurs", listent-ils. "Chacun te demande quelque chose : 'Reste droit, rentre-moi, sors-moi…' On fait au mieux. On n’est pas des robots, donc ça nous arrive de rater quelques passes", reconnaît Patrice.

"L’important, c’est d’en rater le moins possible, non seulement pour le jouteur, mais aussi pour nous. Quand j’ai la barre en main, j’ai l’impression d’être encore sur le plancher", s’imagine toujours Rémy. Autocritiques, les deux barreurs assument quelques petits ratés lors du dernier tournoi de la Coupe d’Or, mais ont conscience de leur potentiel.

"On peut encore s’améliorer, notamment lors des croisements, souligne Patrice, très lucide. L’essentiel, c’est qu’on passe un bon tournoi. Et qu’on fasse encore mieux que l’an dernier, même si on ne peut jamais être parfait." "Sauf moi !", conclut avec panache Rémy, avant d’éclater de rire aux côtés de son compare.

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