Fusillade mortelle autour du rappeur SCH dans l’Hérault : un juge saisi pour assassinat en bande organisée
|Le 26 août à Carnon, le van de l’entourage de SCH attaqué par des tirs de Kalachnikov. Midi Libre – SYLVIE CAMBON
Le 26 août à l'aube, à Carnon (Hérault), les proches du rappeur qui sortait d'un concert à La Grande-Motte, ont été attaqués à la Kalachnikov, faisant un mort et un blessé grave. Le point sur l'enquête.
Un mois après la fusillade mortelle à la Kalachnikov, qui a visé le célèbre rappeur marseillais SCH et son entourage proche, à Carnon (Hérault), une information judiciaire a été ouverte pour assassinat et tentative d’assassinat en bande organisée, lundi 23 septembre à la Jirs (Juridictions interrégionales spécialisées) de Marseille, saisie de l’enquête.
Depuis les faits, les gendarmes de la section de recherches (SR) de Montpellier et la police judiciaire de Marseille sont co-saisis et travaillent d’arrache-pied pour tenter de retrouver les auteurs de ce guet-apens sanglant. En privilégiant la piste du racket dans la cité phocéenne, évoquée dans nos colonnes dès le lendemain des faits.
Le chauffeur grièvement blessé désormais hors de danger
Peu avant 6 h, le lundi 26 août, six personnes de l’équipe de SCH ont quitté la boîte de nuit La Dune, à La Grande-Motte (Hérault), où le rappeur aux disques de platine, sortant d’une grosse tournée estivale, venait de se produire pour un showcase d’une demi-heure. L’artiste, de son vrai nom Julien Schwarzer, était lui parti un peu plus tôt avec une amie et un proche vers l’hôtel, en toute discrétion.
Ses proches sont donc partis dans un van noir aux vitres teintées, loué par la production, mais quelques centaines de mètres plus loin, ils ont été attaqués par des individus encagoulés et armés.
Ces derniers, au nombre de quatre, ont tiré avec deux Kalachnikov sur le van aux vitres teintées, d’abord sur le bas de caisse puis étoilant le pare-brise. Vingt-neuf impacts ont été retrouvés par les enquêteurs.
Le bilan a été particulièrement lourd : le passager avant a été tué d’une balle dans le thorax. Le chauffeur a été grièvement touché, notamment à l’épaule, et son pronostic vital a été engagé pendant plusieurs jours.
"Il est désormais hors de danger" précise un proche du dossier, cette victime ayant pu être auditionnée. Mais elle n’en a pas dit plus que les quatre occupants du van qui, sidérés et trop heureux d’avoir été épargnés, n’ont pas pu amener d’éléments décisifs.
"Nous vérifions toutes les pistes"
Le rappeur, lui, a expliqué lors d’une audition être persuadé qu’il était visé mais aussi révélé, selon nos informations, qu’il faisait l’objet de tentatives de racket depuis trois ans. Et qu’on lui avait réclamé plusieurs centaines de milliers d’euros. Comme avant lui, des footballeurs en ont été la cible et même un célèbre rappeur marseillais qui aurait, un temps, rejoint Paris pour s’éloigner de ces menaces.
SCH, natif des Bouches-du-Rhône, connaissant les problématiques des quartiers et de leurs rivalités, ayant lui-même perdu des proches dans les affaires de guerres liées aux stupéfiants, a-t-il a été ciblé par les puissants narcotrafiquants qui diversifient leurs activités criminelles ? Comme par exemple la DZ Mafia, gang marseillais à l’origine de nombreux règlements de compte ?
"C’est une hypothèse mais parmi d’autres, nous vérifions toutes les pistes et nous fermons les portes une par une, l’enquête sera longue, mais elle aboutira" avance un proche de l’affaire. Qui ne croit pas que les malfaiteurs aient voulu tuer SCH, ce qui n’irait pas dans le sens du racket.
Mais la SR et la police judiciaire ont en main une carte majeure : les deux Kalachnikov de la fusillade ont été saisis par les gendarmes dans la voiture des tueurs. Le véhicule volé à Marseille avait été abandonné, étonnamment sans être incendié, près de Lunel. La preuve qu’il s’agirait de petites mains au service de commanditaires qui ne voulaient pas de sang sur les mains ? L’enquête devrait le déterminer ces prochains mois.
Le rappeur, lui, après un concert reporté à Marseille, a repris la route des festivals, à la fête de l’Humanité à Paris et au Golden Coast à Dijon le 14 septembre.
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