Fusillades, trafics, règlements de comptes, narcobanditisme : ” Il y en a marre ! Il faut des effectifs pérennes”
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— hocine rouagdia (@hocinerouagdia) February 9, 2024
Rémy Alonzo est le délégué départemental du syndicat de police Alliance. Il tape du poing sur la table et demande des renforts en urgence d'une quarantaine de policiers.
Quelle est votre réaction après l'épisode de tirs au Chemin-Bas-d'Avignon, quelle est votre analyse de la situation?
Mon analyse de la situation est simple, c'est une nouvelle fois des règlements de comptes sur fond de trafic de stupéfiants, les trafics de stupéfiants gangrènent la ville de Nîmes et il y en a marre ! Il nous faut des effectifs pérennes pour pouvoir mettre un terme à tous ces trafics dans tous les quartiers de Nîmes et pouvoir assurer la sécurité de nos concitoyens.
"Il est temps de réagir, de mettre les moyens"
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Quand vous dites ça, vous dites que les effectifs ne sont pas à la hauteur ?
Non, les effectifs ne sont pas à la hauteur de la délinquance qui règne à Nîmes et des trafics qui règnent à Nîmes. La délinquance serait normale, ça irait mais depuis quelques années, on voit apparaître ce phénomène de règlements de compte, de tirs dans les quartiers et là c'est plus des tirs le soir, ce sont des tirs en plein jour. Donc on a déjà eu un jeune qui est mort à la Zup, il est temps de réagir et de mettre les moyens pour enrayer tout ça.
Quel est le sentiment des policiers, c'est l'inquiétude, la lassitude?
Ils sont un peu blasés, démotivés car ils voient que tout le travail qu'ils fournissent au quotidien, au final, ne sert pas à grand-chose parce que ce phénomène continue, les trafics continuent, les tirs continuent. Tout ça parce que les moyens restent insuffisants par rapport à la quantité de trafics qui règne sur la ville.
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Vous insistez sur la question des moyens, vous semblez dire que c'est nettement insuffisant par rapport à l'activité à laquelle vous êtes confrontée ?
Bien sûr et en plus il y a tout ce qu'on voit et tout ce que l'on ne voit pas; il y a des enquêtes de fond qui peuvent être menées pour complètement arrêter ces trafics qui gangrènent la ville.
Il y a l'événementiel et puis le travail de fond que fait la police et qui demande du temps et des effectifs….
Tout à fait, il faut savoir que des effectifs sur le terrain peuvent sécuriser les lieux et mettre fin au trafic dans la rue mais il y a aussi tout le travail d'investigation qui est hyper important pour tomber les réseaux et mettre un terme complet à ces trafics.
Est-ce que vos demandes sont entendues par les autorités ?
Oui et non. Actuellement on n'a pas reçu de renforts…Suite aux affaires de la Zup, on avait eu des CRS et des compagnies de gardes mobiles en renfort et des OPJ qui avaient aussi été envoyés en renfort; chose qui est très bien car si on envoie que les CRS et les gardes mobiles, après on engorge les services d'investigation locale et le fait d'envoyer des renforts en investigation est une très bonne chose. Mais ce qu'il faut, ce sont des effectifs pérennes pour lutter au quotidien là-dessus.
Concrètement combien vous demandez de policiers pour le terrain et pour l'investigation ?
Une quarantaine d'effectifs serait très bien en tout serait une très bonne chose. ça permettrait de renforcer les unités de terrain correctement et de donner un second souffle à l'investigation qui est à bout de souffle et qui est noyée sous les dossiers et qui n'en peut plus.
"L'investigation est à bout de souffle"
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Il se dit qu'au commissariat, vos collègues sont débordés par les dossiers, qu'il y a des dossiers de partout, est-ce que c'est vrai ?
Oui c'est vrai, il y a un contentieux incroyable de dossiers. L'investigation était une voie qui faisait rêver il y a quelques années et actuellement, elle ne fait rêver plus aucun policier et il y a un désintérêt de l'investigation qui est énorme.
Pourquoi ?
Les cycles de travail qui ne sont pas adaptés et qui sont en hebdomadaire et les collègues aspirent à avoir un peu plus de temps pour eux.
Ça veut dire quoi, que c'est difficile, c'est dur en terme d'emploi du temps ?
En termes d'emploi du temps, c'est dur, en termes d'heures par semaine, c'est très dur et il y a une désaffection parce que la procédure judiciaire est complexe.
Face à cette masse d'activité, quel est le moral des policiers ?
Le moral est très bas. Surtout une année comme celle-ci où il va y avoir les Jeux Olympiques où on va demander aux policiers de ne pas prendre de congés en juillet et en août, que les congés avant les J.O. sont déjà réduits à 75%, au final les policiers sont épuisés. Après les Jeux Olympiques, les policiers seront sur les rotules.
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Qu'est-ce qu'il vous disent les policiers en terme de moral, y a-t-il eu des signalements sur des risques psychosociaux sur des policiers qui étaient très mal dans leurs fonctions quitte à mettre fin à leur jour, ce sont des choses que l'on a vues…
Oui ce sont des choses qu'on a vues et puis nous-même, nous avons demandé l'ouverture de deux cellules de veille, une à Nîmes au niveau des plaintes et une à Alès qui concerne l'ensemble du commissariat d'Alès où nos collègues n'en peuvent plus, ils sont à bout. Que ça soit les collègues de terrain ou les collègues d'investigation.
Pourquoi ?
Ils sont fatigués.
"Les policiers sont à bout"
Pourquoi, c'est la fatigue ?
Oui, ils sont fatigués. La police, on nous demande toujours plus. On a enchaîné des attentats aux Gilets jaunes, des gilets jaunes, on enchaîne ici sur les règlements de compte, de là on va enchaîner sur les Jeux Olympiques…. Les policiers sont à bout.
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Comment analysez le phénomène de ces tirs, de ces meurtres, de ces coups de couteau, certains évoquent une "Marseillisation" de la Ville ?
Tout à fait, on est train de tendre comme à Marseille à des règlements de compte qui entrent dans le quotidien de nos concitoyens, c'est juste pas normal. On n'est dans un Etat de droit et il faut que ce droit soit respecté et cela passe par une action forte de la police et de la justice.
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