Gard rhodanien : Maximin Jullien, le Gardéchois qui met du soleil dans les assiettes
|Passage de relais amical entre l’ancien chef du Drillo, Benjamin à gauche, et Maximin Jullien, ici lors de l’inauguration du restaurant Le Gardéchois mardi soir. Plus de trois cents convives se sont déplacés et ont apprécié une chaleureuse soirée organisée par l’équipe de Maximin dans son nouvel établissement. C. C. – Midi Libre
Musique et convivialité lors de l’inauguration mardi soir. Ouverture officielle ce dimanche 26 mai. C. C. – Midi Libre
Le restaurant se situe à Aiguèze, au lieu-dit La Blanchisserie, à quelques mètres de l’Ardèche. Le Drillo (le nom de l’établissement des prédécesseurs) fait place au Gardéchois. DR
L’équipe de Saint-Julien-de-Peyrolas sur le marché de Pont-Saint-Esprit. Maximin Jullien va réduire considérablement sa tournée de marchés pour se consacrer au restaurant. Il maintient celui de Pont. C. C. – Midi Libre
Maximin Jullien découvre la plaque offerte par ses amis et voisins d’Accroche Aventure, à côté Pierre Duz, le gérant du parc accrobranche. DR
Le populaire et très actif pépiniériste et maraîcher de Saint-Julien-de-Peyrolas a acheté un restaurant à Aiguèze pour lequel la philosophie est toujours motivée par l'amour du terroir et les circuits courts. L'établissement ouvre ce dimanche 26 mai (d'ores et déjà à guichets fermés !).
Le végétal, passionnément. Pépiniériste, maraîcher et restaurateur. Maximin Jullien, un "gars du pays", dont la famille est de Saint-Julien-de-Peyrolas, agriculteur de père en fils depuis des générations, a appris, seul, au fur et à mesure."J’ai pris mon envol tout seul", dit simplement ce Gardois de 38 ans, toujours actif et toujours souriant. Il découvre tôt qu’il a la main verte. A l’âge de 10 ans, "j’ai mis une branche de chèvrefeuille dans l’eau, des racines ont poussé. À Noël, ma mère m’offre un livre sur le bouturage. Sans le savoir, j’avais fait du bouturage !".
Des champs à l’assiette, tout se passe naturellement. Maximin Jullien grandit dans une famille qui aime cuisiner. Une de ses grandes sœurs, Delphine, exprime d’ailleurs ses talents à Pont-Saint-Esprit, avec "La cuisine de Delph'". "Enfant, pour certaines occasions, j’ouvrais le frigo, j’improvisais un menu, je préparais une table dans le garage pour que la surprise soit entière…", raconte Maximin.
Priorité aux circuits courts
En 2009, il crée une pépinière, tout en travaillant dans un magasin de Bollène. "Je ne m’en sortais pas, j’ai commencé le maraîchage et j’ai rapidement percé à Pont-Saint-Esprit. J’ai développé les fruits et légumes sur plusieurs hectares." Il lance, à une époque où le drive n’existait pas, les paniers de Max, vendant jusqu’à cent paniers de fruits et légumes locaux (en agriculture écoresponsable) par semaine. "En 2013, c’était trop calme à mon goût. J’ai acheté une guinguette à Cornillon." Il tiendra cinq ans ! En 2014, il vit "l’un des pires moments de sa vie" : à cause de la grêle, il perd toute sa production en quinze secondes. "Le restaurant a cartonné. Je sortais jusqu’à cent couverts. Mais ce n’était pas rentable…On m’a demandé de revenir pour du circuit court [il avait mis en sommeil sa production maraîchère]. Les gens apprécient mon éthique et le choix de mes partenaires. Je suis revenu en force grâce à l’attente des gens."
2024. La pépinière Jullien est devenue l’une des plus importantes de la région. "Les trois-quarts de la production trouvent preneur chez les professionnels, les paysagistes." L’activité maraîchage tourne à plein également, avec jusqu’à dix marchés par semaine (lire ci-dessous) et un marché à la ferme, depuis le confinement : "C’est devenu notre plus gros marché ! Qui a aussi un côté social: les gens viennent passer un bon moment, c’est mignon : des amitiés entre clients se créent." Maximin Jullien complète sa production avec des fruits et légumes de ses confrères gardois et ardéchois, et en se fournissant au Min de Cavaillon et à Pont-de-l’Isère (Drôme), à une heure de route, pour proposer un étal le mieux fourni possible. Son leitmotiv depuis le début : les circuits courts.
Une équipe de dix personnes
"Je m’étais juré de ne pas retourner dans la restauration, même si j’étais toujours passionné. Je tombe sur l’annonce de ce restaurant en vente, Le Drillo à Aiguèze. J’ai visité. En cinq minutes, c’était décidé. Je me suis bien battu avec la banque." Un établissement qui bénéficie de l’un des plus beaux panoramas du secteur, sur la rivière Ardèche, au hameau de La Blanchisserie, à quelques mètres du pont qui rejoint Saint-Martin-d’Ardèche.
Entre l’achat et l’ouverture, tout s’est fait en un temps record. Il faut dire que Maximin est bien entouré. "Eva, ma sœur jumelle, me soutient à 10 000 %. Elle bosse depuis toujours avec moi. Sans elle, je n’aurais jamais pu faire tout ça. Marion Vidal m’aide pour toute la partie administrative. C’est aussi grâce à elle que je peux avancer." En tout, l’équipe Jullien compte dix salariés. "J’ai la chance d’avoir une super équipe.Il y a des vases communicants entre les activités, cela crée des relations de travail familiales."
Son tout nouveau restaurant, il l’a nommé Le Gardéchois-Chez Maximin. "Géographiquement, on est dans le Gard, alors qu’on surplombe magnifiquement l’Ardèche. C’est donc un clin d’œil aux voisins ! Quand tu viens ici, "Gardéchois" prend tout son sens, on est Gardois, mais le bonheur, il est aussi en Ardèche !" Mardi soir, lors de l’inauguration du Gardéchois, plus de 300 convives se sont déplacés. Ses amis et voisins d’Accroche Aventure lui ont offert une superbe plaque en bois avec le logo du restaurant. Et ils ont construit un toboggan que les enfants ont adoré !
"Il aime surtout rendre les gens heureux"
Côté cuisine, chef Maximin va proposer une carte minimaliste, avec des produits frais du terroir, "une carte renouvelée au fil de la saison. Ce matin [vendredi], on a ramassé des courgettes, les premières groseilles de l’année, elles vont être intégrées au menu". L’entrepreneur qui "aime la vie" va ralentir son activité maraîchage. "Je rétrocède les trois quarts de l’activité marché dès cet été mais je vais développer la vente en demi-gros pour les fruits et légumes, pour continuer à distribuer les produits des confrères.J’ai un gros réseau.J’ai beaucoup développé la vente en circuits courts." Eva Jullien, sa sœur qui œuvre tout aussi passionnément dans l’ombre de son populaire frère, confie : "C’est un challenger, il aime les défis. Mais il aime surtout rendre les gens heureux. Ce qui le remplit d’amour, c’est de faire plaisir."
Pour Les paniers de Max, une tournée de marchés réduite
"Les Paniers de Max", le nom de l’activité maraîchère de Maximin Jullien, est monté en puissance jusqu’à participer à dix marchés par semaine (jusqu’à Villeneuve-lès-Avignon), "avec deux camions et deux équipes", précise le patron. Avec l’ouverture de son restaurant, le Gardois vend sa tournée de marchés. Cependant, il compte bien continuer quelques-uns de ces rendez-vous auxquels il tient beaucoup. Ainsi celui du samedi à Pont-Saint-Esprit, celui de Saint-Julien-de-Peyrolas le mardi, et l’été, le jeudi, celui d’Aiguèze. Le marché à la ferme du mercredi est également maintenu. "Avec ma sœur jumelle Eva, on connaît tellement bien nos clients…, témoigne le trentenaire. Il y a bien sûr la qualité des produits mais aussi le contact humain.Nous sommes très proches de nos clients, serviables.Je vais développer le demi-gros. J’ai de plus en plus de clients importants en volume" (restaurants, supermarchés, etc.).
Le restaurant ouvre pour la fête des mères
Le Gardéchois affiche complet en ce premier jour d’ouverture, en ce dimanche 26 mai, pour la fête des mères, avec cent couverts à midi et cinquante couverts le soir. En juin, l’établissement sera ouvert vendredi et samedi soir, dimanche midi et soir. En juillet et août, rendez-vous tous les soirs et le dimanche midi. Maximin Jullien envisage également de privatiser le lieu à la demande et souhaite développer des prestations de traiteur. Réservation au 06 77 25 20 72.
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