Guerre en Ukraine : participation de Vladimir Poutine au G20, 2 milliards d’euros d’aide française… le point sur la situation
|Vladimir Poutine au Turkménistan le 11 octobre 2024. MAXPPP – SERGEY BOBYLEV / SPUTNIK / KREMLIN POOL
Tous les jours, Midi Libre fait le point sur la situation en Ukraine. Ce lundi 14 octobre, découvrez les dernières actualités autour de ce conflit.
Kiev presse le Brésil d'arrêter Vladimir Poutine s'il participe au sommet du G20 de Rio
Le procureur général ukrainien, Andry Kostine, a exhorté le Brésil, où Vladimir Poutine pourrait participer au sommet du G20 en novembre, à exécuter un mandat d'arrêt contre le président russe.
En raison "d'informations selon lesquelles Poutine pourrait assister au sommet du G20 au Brésil, je voudrais rappeler que les autorités brésiliennes, en tant qu'État partie au Statut de Rome, ont l'obligation de l'arrêter s'il ose s'y rendre", a déclaré Andry Kostine dans une interview à Reuters.
Le Bureau du Procureur de la Cour pénale internationale (CPI) s'est refusé à tout commentaire. Les États membres "ont l'obligation de coopérer conformément" au traité fondateur de la Cour, a déclaré pour sa part Fadi El Abdallah, porte-parole de la CPI. La CPI a émis un mandat d'arrêt à l'encontre de Vladimir Poutine en mars 2023 pour la déportation illégale d'enfants ukrainiens en marge de l'invasion russe de 2022, mandat qualifié par le Kremlin de "nul et non avenu".
Tout pays signataire du traité fondateur de la CPI, le Statut de Rome entré en vigueur en 2002, est tenu d'exécuter le mandat d'arrêt et de transférer Vladimir Poutine à La Haye, siège de la cour pénale. La Mongolie, pourtant signataire du Statut de Rome, a reçu en septembre le président russe pour une visite officielle.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré lundi à des journalistes qu'aucune décision n'avait pour l'heure été prise quant à la participation de Vladimir Poutine au sommet du G20 de Rio de Janeiro, les 18 et 19 novembre prochains.
Le ministre chinois de la Défense dit à son homologue russe vouloir "approfondir la collaboration stratégique"
Le ministre chinois de la Défense, Dong Jun, a déclaré lundi à Pékin à son homologue russe Andreï Belooussov que les armées des deux pays devaient "approfondir leur collaboration stratégique", sans toutefois lier ses propos au conflit en Ukraine.
"Les armées chinoise et russe doivent suivre la direction indiquée par nos deux chefs d'Etat, approfondir leur collaboration stratégique défendre fermement les intérêts communs des deux pays et travailler ensemble pour maintenir la stabilité stratégique mondiale", a indiqué M. Dong, selon un communiqué publié par son ministère.
Un peu plus de 2 milliards d'euros d'aide française à l'Ukraine en 2024
L'aide militaire française à l'Ukraine dépassera deux milliards d'euros en 2024, notamment grâce à l'utilisation d'intérêts d'avoirs russes gelés, mais n'atteindra pas le maximum de trois milliards envisagé dans un accord de sécurité conclu avec Kiev, a affirmé lundi le ministre des Armées Sébastien Lecornu.
"Il était arrêté politiquement au début de l'année 2024 que cette aide pouvait aller jusqu'à trois milliards d'euros. Dans les faits, nous serons au-dessus de deux milliards d'euros, mais pas à trois milliards d'euros", a annoncé le ministre devant les députés de la commission de la Défense.
La France avait garanti son soutien à l'Ukraine dans un accord bilatéral de sécurité conclu le 16 février entre Paris et Kiev. L'aide militaire française a atteint 1,7 milliard d'euros en 2022 et 2,1 milliards en 2023, selon Paris.
Quelque 300 millions d'euros d'aide en 2024 proviennent de l'utilisation des intérêts d'avoirs russes gelés après l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022. Ils "permettent de financer des munitions – plutôt des obus de 155 mm -, des canons Caesar, du carburant", a détaillé le ministre.
Le don de matériels anciens des armées françaises amenés à être remplacés par des équipements neufs, comme les véhicules de l'avant-blindé (VAB) ou des chars AMX-10RC représentent un coût de 533 millions en 2024, contre 177 millions l'an passé.
Ces dons de matériels anciens à l'Ukraine représenteront l'an prochain "pratiquement 700 millions d'euros", a précisé Sébastien Lecornu. Le financement de l'aide à l'Ukraine provient également de "gains d'inflation", évalués cette année entre 400 et 600 millions d'euros cette année, selon lui.
Ces "gains" proviennent du ralentissement de l'inflation par rapport aux hypothèses d'inflation plus élevées retenues lors de l'élaboration de la loi de programmation militaire. Sur les 413 milliards d'euros prévus entre 2024 et 2030, environ 30 milliards devaient couvrir les effets de l'inflation.
Le financement de l'aide à l'Ukraine provient également du fonds de soutien d'un total de 400 millions d'euros permettant à Kiev d'acquérir des équipements directement auprès d'industriels français ou encore de la Facilité européenne pour la paix (FEP).
La France contribue à hauteur de 1,2 milliard d'euros à cet instrument de l'UE destiné à gérer ses interventions dans les conflits, notamment la fourniture d'armes, mais "nous en sommes bénéficiaires puisque 143 millions d'euros ont été perçus par le ministère en 2024" au profit de l'Ukraine, selon lui.