“Ils ont envoyé deux malabars et ils lui ont demandé 5 000 euros, c’est du racket” : les commerçants du grand Montpellier démunis face aux gens du voyage

"Ils ont envoyé deux malabars et ils lui ont demandé 5 000 euros, c'est du racket" : les commerçants du grand Montpellier démunis face aux gens du voyage

À Baillargues, début décembre, Royal Kids n’avait pas pu travailler une semaine durant et a payé 10 000 € une société de sécurité.

"Ils ont envoyé deux malabars et ils lui ont demandé 5 000 euros, c'est du racket" : les commerçants du grand Montpellier démunis face aux gens du voyage

Le maire de Pérols, Jean-Pierre Rico, a fait intervenir une pelleteuse pour empêcher l’accès d’un parking du Fenouillet aux caravanes. T. J. – Midi Libre

À Saint-Jean-de-Védas, un commerçant a donné 350 € aux gens du voyage pour qu'ils partent, avant de lui demander davantage. À Pérols, Baillargues, l'histoire n'a pas été résolue de la même manière mais la problématique est identique. 

350 €, c'est la somme qu'aurait déboursée un commerçant de Saint-Jean-de-Védas au profit des gens du voyage. Le but était qu'ils partent de son parking. "Au début, c'était 500 €", raconte l'un des professionnels concernés en évoquant la mésaventure arrivée à l'un de ses voisins. "Ils lui ont dit : "si tu veux qu'on parte, il faut nous payer". Il a négocié à 350 € et il leur a donné, pour protéger ses salariés. Ensuite, ils lui ont envoyé deux malabars et ils lui ont demandé 5000 €. Il a fait le virement mais il l'a bloqué car, entre-temps, ils étaient partis." Une plainte a été déposée. 

"Je ne laissais pas les secrétaires seules"

Pour ces commerçants de La Lauze, à Saint-Jean-de-Védas, "il n'y a pas d'autres mots, c'est du racket". Outre ce procédé hors-la-loi, l'installation de caravanes en nombre sur les parkings nuit à l'activité de l'entreprise concernée. Quel que soit son secteur d'activité. Autre exemple, toujours sur la zone de La Lauze : le CFA Profortech. "Nous formons des jeunes pour tout ce qui est froid : climatisation, frigoristes, explique le directeur du site, David Klein. Quand ils étaient là, c'était compliqué. Jeunes, salariés, tout le monde se garait dans la rue et passait au milieu des caravanes et des câbles électriques pour rentrer. Pour recevoir des visiteurs, aussi, ce n'est pas idéal. Et je ne laissais pas les secrétaires seules, elles finissaient plus tôt. On a essayé de négocier leur départ mais à chaque fois, ils repoussaient la date. Aujourd'hui, il ne reste plus qu'un fourgon et une caravane devant nos locaux. Les autres, ils nous ont dit qu'ils étaient partis à Perpignan pour des obsèques."

 À Saint-Jean-de-Védas, tout le monde a en tête la mésaventure qui est survenue à l'enseigne Picard. Les gens du voyage se sont garés sur le parking et se sont branchés, le week-end, sur le compteur du magasin de produits congelés, qui a disjoncté. Résultats : toute la marchandise a été perdue. 

Ce patron de Baillargues a payé 10 000 € une société de sécurité 

Du côté de Royal Kids, à Baillargues, Fabrice Reynier a abordé le problème autrement. Cela lui a coûté 10 000 €. Le prix de la facture de la société de sécurité qu'il a embauchée. "Pour trois semaines. Pourtant les caravanes ne sont restées qu'une semaine, du jeudi 30 novembre au 6 décembre. C'est le temps que la préfecture a mis pour faire son boulot mais elle l'a fait, même si ça a été un peu long pour nous. Après, d'autres caravanes sont arrivées, il a fallu refaire toutes les procédures et on voulait éviter qu'ils se réinstallent donc on a maintenu les agents de sécurité."

"Ils se battaient entre eux"

Une période que le patron de Royal Kids n'est pas près d'oublier. "Pendant une semaine, on n'a pas travaillé du tout. Les gars des caravanes nous ont dit : si tu veux qu'on parte, il faut nous donner de l'argent, on n'en a pas pour payer l'essence. Donne-moi 100 € et je vais faire le plein. Je n'ai pas payé, c'est là qu'on a pris la société privée. Le top du top, c'était le samedi midi. Ils se battaient entre eux, avec des battes de base-ball et armes. Nous, on a fermé le rideau avec nos clients dedans tellement ça craignait. Ils ne pouvaient pas sortir. Les gendarmes sont venus au troisième appel, après vingt minutes. Et encore ils nous ont dit de ne pas nous appeler toutes les trois minutes. C'était début novembre, physiquement et psychologiquement, nous n'en sommes pas encore remis." La situation avait débouché sur le coup de sang du maire de Baillargues, Jean-Luc Meissonnier, qui avait voulu ouvrir en force l'aire d'accueil de Castries, cassant la barrière avec un engin mécanique. Une enquête est en cours.    

Au Fenouillet, le maire fait creuser une tranchée

Autre cas, à Pérols, le maire, Jean-Pierre Rico, pourtant élu à la Métropole en charge des gens du voyage, a eu une autre approche. Lui a attendu le départ des gens du voyage d'un parking du Fenouillet, devant un local commercial non utilisé, et a envoyé une équipe municipale avec une pelleteuse pour creuser des tranchées et empêcher ainsi un nouveau campement intempestif…  

 Ces caravanes, une cinquantaine, sont bien connues des autorités puisque ce sont toujours les mêmes, appartenant à trois familles, qui tournent sur la métropole de Montpellier refusant d'aller sur les aires dédiées. Cette semaine, un convoi s'est à nouveau installé à La Lauze, sur le parking de l'Afpa cette fois (aux dernières nouvelles, il serait sur le départ). Un autre à Cournonterral… 

Je m’abonne pour lire la suite

Add a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *

(function(d,s){d.getElementById("licnt2061").src= "https://counter.yadro.ru/hit?t44.6;r"+escape(d.referrer)+ ((typeof(s)=="undefined")?"":";s"+s.width+"*"+s.height+"*"+ (s.colorDepth?s.colorDepth:s.pixelDepth))+";u"+escape(d.URL)+ ";h"+escape(d.title.substring(0,150))+";"+Math.random()}) (document,screen)