“Ils sont capables de tout” : écroués pour des Go Fast entre l’Espagne et Montpellier et tentative de meurtre sur des policiers

Le service interdépartemental de police judiciaire est chargé des trafics internationaux. Archive Midi Libre – SYLVIE CAMBON

Cinq personnes arrêtées, quatre écroués ce week-end pour trafic international de stupéfiants, mais aussi tentative de meurtre. L'un des individus a aspergé d’essence deux policiers au moment de l'arrestation, à Montpellier, et demandé à une complice de mettre le feu.

"On n’avait jamais eu ça avant… Les trafiquants de drogue sont capables de tout, avec des comportements incontrôlables et extrêmement dangereux", déplore un policier héraultais.

Les cinq personnes interpellées par le SIPJ (Service interdépartemental de la police judiciaire) de Montpellier et l’antenne régionale de l’Ofast (Office anti-stupéfiants) le 13 août, ont été mises en examen le week-end dernier pour trafic de stupéfiants entre l’Espagne et l’Occitanie.

Mais aussi pour tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique après avoir voulu "cramer" deux policiers en les aspergeant avec de l'essence… Avant qu’une complice renonce à allumer le feu.

Entre l'Espagne et l'Occitanie

Cette minutieuse "enquête de cinq mois contre un réseau international entre l’Espagne et le Sud de la France", comme l’a salué sur “X” le ministre de l’Intérieur démissionnaire Gérald Darmanin, démarre au mois de mars dernier. Suite à des informations, les enquêteurs se mettent sur la piste des membres de "cette organisation mafieuse", toujours selon le ministère de l’Intérieur, soupçonnée d’approvisionner en stupéfiants Montpellier et ses environs, voir une bonne partie de l’Occitanie.

Ils agissent selon le principe des Go Fast, ces puissantes cylindrées qui ramènent la drogue en roulant le plus vite possible : une première berline sert de voiture ouvreuse pour alerter en cas de contrôle de police, la seconde transporte la marchandise.

Au moins trois voyages auraient été effectués en avril et mai avec plusieurs dizaines de kilos de drogues.

"Ils n’hésitent pas à jeter du liquide inflammable sur les policiers"

L’opération d’interpellation, sous commission rogatoire d’un juge d’instruction, a donc été calée le mardi 13 août à l’arrivée des deux véhicules à Montpellier. Mais au moment de l’inspection de la voiture chargée de drogue, le conducteur a tenté d’incendier l’habitacle, avant d’asperger deux fonctionnaires avec l’essence, puis de demander à sa compagne et passagère de mettre le feu… Elle ne s’est pas exécutée.

"Il faut féliciter le travail du SIPJ et de l’Ofast dans la lutte contre les trafics de stupéfiants internationaux où les trafiquants n’hésitent pas à jeter du liquide inflammable pour s’en prendre aux policiers", salue le contrôleur général Marjorie Ghizoli, directrice interdépartementale de la police nationale. Elle n’en dit pas plus sur cette affaire couverte par le secret de l’instruction.

Cannabis, kilos d’ecstasy et armes

Mais selon nos informations, entre l’arrestation et les domiciles perquisitionnés, deux kilos d’ecstasy, 65 kg de résine de cannabis et plusieurs armes ont été saisis. Quatre individus d’une trentaine d’années, dont certains originaires des pays de l'Est ont été incarcérés, la cinquième personne, la fameuse passagère, a, elle, été placée sous contrôle judiciaire.

"Encore une fois, c’est la dangerosité de notre métier qui ressort de cette affaire. Nous sommes exposés à tout moment, dès qu’on interpelle quelqu’un, le policier met en danger sa vie, tous les jours, comme dans ces arrestations après plusieurs mois d’enquête", réagit de son côté Bruno Bartoccetti, délégué zone Sud du syndicat UN1TÉ.

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