Installation en agriculture : Klara Meyer et Alexy Julien, leurs premiers pas comme éleveurs dans le Valdonnez
|Alexy Julien et Klara Meyer passent du temps au milieu de leurs animaux. Midi Libre – Célian Guignard
Le jeune couple s'est installé en ovins lait, fin 2023, à Rouffiac, sur la commune de Saint-Bauzile, en Lozère. Leur Gaec, les Sabots du Valdonnez, est l'aboutissement d'une longue réflexion et le début d'une belle aventure aux multiples projets. Rencontre.
Des papouilles, des câlins et des caresses, les brebis, les agneaux et les béliers du Gaec les Sabots du Valdonnez, à Rouffiac, en redemandent. Il faut dire que leurs propriétaires, Klara Meyer, 23 ans, et Alexy Julien, 25 ans, néoexploitants agricoles en ovins lait, les bichonnent. Si leurs journées de travail, à deux, sur leur exploitation de 140 ha, pour un cheptel de 350 à 400 têtes, sont chargées, ils ne manquent pas de passer du temps avec leurs animaux.
Le jeune couple s'est installé hors cadre familial, fin 2023. Le résultat d'un projet longuement réfléchi. "Nous avons vu la ferme sur le Répertoire départemental à l'installation (RDI) de la chambre d'agriculture de la Lozère, se souvient Klara Meyer, native de Haute-Savoie. Nous l'avons visitée en mai 2022, avant de passer un an en repérage." Une période pendant laquelle Alexy Julien a aussi travaillé chez Duo Lozère, avant un stage de parrainage, et Klara Meyer, à la fromagerie d'Hyper U.
"Une exploitation confortable"
Cet investissement de près d'un million d'euros n'est pas une finalité pour les deux associés, qui ne manquent pas de projets pour l'avenir. "Nous attendons de passer une ou deux années comptables, puis nous aimerions avoir notre atelier de transformation et faire de la vente directe", annonce Alexy Julien, originaire de La Fage-Saint-Julien par sa mère et de Faverolles, dans le Cantal, par son père. Pour l'heure, leur lait est en double appellation AOP roquefort et IGP pérail pour le groupe Lactalis. "Nous voudrions aussi arrêter l'ensilage pour tout faire au foin et avoir d'autres animaux, des vaches et quelques chèvres", poursuit l'éleveur.
Ce mercredi 7 février 2024, 1294 litres de lait ont pris la direction de la laiterie du Massegros. Midi Libre – Célian Guignard
Après deux mois et demi à leur compte, chaque jour passé à la ferme est un plaisir pour les deux agriculteurs. "L'exploitation est vraiment confortable, poursuit Alexy Julien. Nous avons une pailleuse automatique. La traite aussi est automatisée. Quand toutes les brebis sont disponibles, il nous faut environ trois quarts d'heure pour toutes les passer. Nous avons un tapis d'alimentation. Et le système d'aération est très performant. Quand on rentre dans la bergerie, il n'y a pas cette odeur d'ammoniaque que l'on peut retrouver ailleurs."
"Le plus compliqué, c'est la fluctuation des charges"
Le monde agricole vit actuellement une crise sans précédent. La Lozère a été touchée par de nombreuses manifestations. Klara Meyer et Alexy Julien ont participé à la première action, à Mende. "Pour nous, le plus compliqué, c'est la fluctuation des charges, regrettent-ils. Le prix du lait est négocié un an à l'avance. Pour les agneaux, ça change toutes les semaines. Nous savons combien ils nous coûtent , mais nous ne savons pas combien nous allons les vendre. Ce qui est bête dans le système, c'est que nous ne fixons pas nos prix. Nous vivons des aides et pas de notre travail. Au final, c'est notre salaire qui sert de variable d'ajustement. Nous avons fait un prévisionnel sur quinze ans, mais nous ne savons déjà pas comment nous serons dans cinq ans…"
Quels que soient les aléas du futur, le couple ne voit plus sa vie ailleurs qu'en Lozère et croit en l'avenir. Il entend s'ancrer à Saint-Bauzile, où il espère acheter, ou faire construire, sa maison. Une preuve supplémentaire, s'il en fallait, que l'agriculture et la Lozère sont vivantes, modernes et attractives.
Suivez le travail de Klara Meyer et Alexy Julien sur leur page Facebook Les Sabots du Valdonnez.
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